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Xavier – Sprayed Love

Dans la foulée de la réédition du catalogue complet du Svink’, Xavier débarque avec un premier disque solo. Il était temps. Trop souvent éclipsé derrière la personnalité exubérante de son comparse Gérard Baste, « Monsieur » Xav s’était fait discret ces dernières années. Vieux briscard de la scène française adepte des collaborations avec les artistes prestigieux et éclectiques, le bonhomme profite de son premier essai perso pour présenter ses multiples influences. En résulte un album surprenant pour ceux qui ne connaissaient l’artiste que via les Svinkels.

Les adeptes des travaux les plus connus de Xanax pourront éventuellement attaquer ce Sprayed Love par « On sort encore », morceau « pur esprit » Svinkels exécuté en featuring avec le trublion Baste. Gratte légère et aérienne, lyrics décalés articulés autour d’une traditionnelle histoire de défonce, références cul, solo décomplexé. Du hip-hop décalé à souhait pour une formule assez classique, mais assez peu représentative de la diversité affichée par l’album. Xavier préfère ici ouvrir son univers, s’orienter vers des sons à l’américaine et une esthétique à l’ancienne. Le disque mise quasi-intégralement sur la présence de véritables zikos plutôt que sur l’art du sampling à tout va. Actif depuis la fin des années 80, Xavier est un gamin de la soul et du funk avant d’être un malade de rap. Pas de limites, pas de barrières. L’artiste ose, explore et surtout se fait plaisir. Les harmonies de guitares virevoltent de ci et là, la basse ronfle à merveille, quelques cuivres s’invitent de ci et là. Sprayed Love respire le groove et témoigne par ailleurs de grands écarts artistiques vraiment culottés.

Xavier tire en effet à l’occasion sur la carte sensible. Profitant de la liberté offerte par le support solo, ce dernier joue la carte d’occasionnelles prods éthérées pour se livrer à c?ur ouvert. C’est notamment le cas du premier – et excellent – single « Enfer et damnation », morceau de pop construit sur une mélodie de piano particulièrement représentatif de la liberté que souhaite s’accorder l’artiste par rapport à ce que son public attend de lui. Rebelote quelques plages plus tard avec « The Lost Boy », titre à mi-chemin entre folk et country sur lequel intervient la guitare sèche de Waxx. Xavier se présente d’ailleurs cet album comme un chanteur plus qu’un MC, le gars usant aussi bien de son flow hip-hop habituel que d’envolées langoureuses et chaleureuses. Le tout en français comme en anglais. Classe.

Sprayed Love nécessite une bonne ouverture d’esprit. Les fans hardcores du Svink’ qui espèrent retrouver quelques nouveautés dans l’esprit du crew – leur dernier album en date, Dirty Centre, date déjà de 2008 – devront presque se contenter du feat. avec Gérard Baste, mais feront une belle découverte. Tout comme ceux qui n’ont jamais posé l’oreille sur le travail de Xavier par le passé. Hautement recommandable.

.: Tracklist :.

  1. Fist Funkin’ (feat. A2H)
  2. I Won’t Tell You
  3. Xav Airline
  4. Amy
  5. From Scratch
  6. Groenland
  7. On sort encore (feat. Gérard Baste)
  8. Xantosaurus
  9. Bianca Jane
  10. Day is Gone
  11. Enfer et damnation
  12. Avant que je me casse
  13. The lost boy

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2 commentaires

Sebs 16 septembre 2019 at 17 h 39 min

The Lost Boy c’est avant tout une reprise de Greg Holden , chanson qui apparaît sur la BO de Sons of Anarchy , ce serait bien de le mentionner si on évoque le morceau

https://www.youtube.com/watch?v=D_0rYX3I5kk

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Erwan Le Nagard 18 septembre 2019 at 18 h 16 min

Merci pour la précision ! 🙂

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