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The Mars Volta – Noctourniquet

Une bonne nouvelle n’arrive jamais seule. Quelques semaines après l’annonce de la reformation d’At The Drive In, Omar Rodriguez Lopez et Cedric Bixler Zavala dévoilent un sixième opus entre futurisme et psychédélisme au nom de The Mars Volta. Influencé par le rock psyché des années 80, les comics et la nemesis de Superman ou encore le mythe grec de Hyacinthe et son lien avec la pédérastie, Noctourniquet sans être un concept album, est une création complexe qui reste pourtant plus accessible que Frances The Mute ou Octahedron. A l’instar d’un album de Grateful Dead, la chronique d’un titre de The Mars Volta est un exercice difficile car extrêmement subjectif. Que penser d’un album qui peut s’avérer être un infâme gloubi-boulga à la première écoute, comme une œuvre géniale lorsque l’on creuse un peu ?

Une chose est claire, après un passage à vide depuis Amputechture en 2006, et très souvent à chaque sortie d’album, des compositions moins bonnes que les précédentes, plaçant De-Loused in the Comatorium sur le piédestal de l’œuvre inatteignable, The Mars Volta se devait d’innover en laissant place à toute sa folie psychédélique et sa créativité hors-norme. S’il est difficile de comparer l’incomparable en mettant en regard chaque album de The Mars Volta, conçus autour de concepts forts, on peut tout de même noter quelques évolutions majeures dans la manière d’aborder les compositions. « The Whip Hand », titre introductif de Noctourniquet, en est la preuve avec un morceau peut-être assez peu réussi mais qui met clairement en avant la guitare d’Omar Rodriguez-Lopez avec un riff ultra-saturé peu commun à ce qu’on avait pu entendre du groupe jusqu’à maintenant. Soutenu par la lourde frappe de Deantoni Parks, nouveau batteur du groupe, le guitariste contraste par la puissance de son instrument avec la voix fluette en réverbération de Cédric Bixler-Zavala. Sur « Aegis », morceau phare de ce sixième album, l’idée est un peu différente puisque la composition recherche à mettre en avant un des effets forts que l’on retrouvait sur De-Loused in the Comatorium ; après une montée lancinante et un peu mièvre, c’est une effusion de décibels au travers un break qui vient donner toute la puissance à ce titre avant de s’éteindre aussi rapidement pour laisser place au couplet suivant. Au second break, c’est une avalanche d’émotions qui s’abat sur l’auditeur ; on retrouve alors ce que The Mars Volta sait faire de mieux. Un mélange d’expérimentations folles à la créativité débordante, et de belles ballades à l’image de « Empty Vessels make the loudest sounds » et son approche linéaire qui succède au débordement d’énergie de « Dyslexicon » où le batteur se transforme en frappe frénétique et la voix de Cédric Bixler Zavala en chambre d’échos. Plus loin, « Molochwalker » suit aussi cette logique d’extrême densité rythmique et de pulsation exaltée face à la langueur de « Trinkets pale of moon ».

Si le single choisi pour illustrer cet album en clip, « The Malkin Jewel », a été largement décrié pour son choix « un peu couille molle », à l’image d’un groupe incapable d’assumer ses compositions psychédéliques à chaque sortie d’album, je dois avouer que je ne partage pas cet avis. Titre fort peu radiophonique, il met au jour The Mars Volta sous un nouveau jour. La voix fluette de Cédric Bixler Zavala se transforme en celle d’un chanteur blues, les riffs alambiqués d’Omar Rodriguez Lopez sont purgés de leur technicité et, lorsque la hargne prend le dessus, on ressent comme un petit écho des débuts punk / hardcore du groupe. Si « Aegis » sonnait comme un titre – prototype de The Mars Volta tout comme dans la suite de l’album « Lapochka » et « Zed and Two Naughts » le feront, « The Malkin Jewel » nous dévoile ce même groupe sous un autre visage voulant s’écarter des formules déjà usées d’un psychédélisme imbuvable en arrangements trop riches. The Mars Volta est pourtant un groupe démonstratif comme le prouve le déchainement d’arrangements et la complexité de « Noctourniquet » qui vient donner son nom à cet album.

Cela prouve une fois de plus que The Mars Volta est un groupe impossible à mettre en cage. Quand on les case comme un groupe psyché, ils sortent un single blues, lorsqu’on les dit changés, ils nomment leur album d’un titre ouvertement expérimental. Encore une fois, il nous faudra plusieurs mois, voire plusieurs années avant de pouvoir appréhender toute la complexité de cet album.

.: Tracklist :.

1. The Whip Hand
2. Aegis
3. Dyslexicon
4. Empty vessels make the loudest sounds
5. The Malkin Jewel
6. Lapochka
7. In Absentia
8. Imago
9. Molochwalker
10. Trinkets pale of Moon
11. Vedamalady
12. Noctourniquet
13. Zed and Two naughts

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