Lost Eden nous vient du japon. Rassemblés quelques mois après l'arrivée au nouveau millénaire, les musiciens auront passés presque cinq ans à concevoir cette toute première production, et ce non par manque d'expérience puisque le groupe livre des morceaux sur différentes compilations dès leur seconde année d'existence. Une volonté de ne pas sortir un disque de façon précipitée, ce qui s'en ressent forcément sur la qualité finale de l'ensemble.
Malgré leur provenance, point d'appartenance à la mouvance visual keï très en vogue à l'heure actuelle. Ces cinq nippons surexcités viennent plutôt tatillonner des formations telles que In Flames ou encore Soilwork sur leurs propres territoires, témoignant d'un son incisif typique suédois et n'amenant dans sa musique absolument aucun élément ne permettant de les rattacher à leur pays d'origine. Les riffs en acier trempés se coulent dans une rythmique de batterie percutante, riche en blasts et ne lésinant pas sur l'utilisation de la double-pédale (« Black Report », « Seed »). Certes, Cycle Repeats ne présente absolument aucune nouveauté en comparaison des centaines d'albums sortant dans le même registre chaque année, mais pourra au moins se targuer de faire les choses avec la plus grande efficacité, en plus d'être l'un des premiers groupes de son pays à progresser dans un mouvement à mi-chemin entre death mélodique et metalcore. Sans particulièrement se détacher de celle qui l'a précédée, chaque composition passe en effet comme une lettre à la poste, l'ensemble instrumental s'éloignant d'une quelconque calibration trop radiophonique tout en conservant une grande facilité d'accès. Les accords de guitares plombés et martelés laissent en effet régulièrement place à des incartades nettement plus mélodiques basées sur des échappées en solo (« Before Burning To Ashes », « Story And Reality ») ou quelques notes venant occuper la place du traditionnel riff (« Forsaken Last »), Lost Eden évitant ainsi et contrairement au son de son album tout sentiment de répétions, plaçant même une interlude acoustique à mi-chemin histoire de clamer les esprits (« Sandglass »).
L'utilisation de claviers et de samples permet également de diversifier les sonorités, intervenant uniquement afin de supporter les riffs de guitares ou encore un discret arrière fond (« Forsaken Last », « Time Damage Me »), et n'impose donc pas de façon trop prononcée sa présence, évitant par là une quelconque dimension pompeuse à un tissu instrumental hautement énergique. Accordée sur les différentes variations amenées par les musiciens, le chant de Norio s'avère polyvalent et à l'aise dans les deux registres abordés. La formule utilisé sans ménagement ces dernières années est donc une énième fois mise à l'honneur : les hurlements arrachés viennent sans surprise occuper les couplets pendant que la refrain est laissé libre à l'intervention du chant clair. L'accent maternel du vocaliste ne se ressent aucunement sur les hurlements (toutes les paroles étant posées en Anglais), mais vient pointer le bout de son nez lorsqu'il s'agit de tirades plus mélodieuses (« Seed »), ce qui ne s'avèrera pas génant outre mesure.
Le mouvement dans lequel il s'inscrit ne faisant que rarement preuve d'une grande originalité, Cycle Repeats mérite amplement sa place aux côtés des groupes précédemment cités. Le japon devient de plus en plus prolifique au fil des mois, et pourrait bien devenir un nouveau gros pole attractif en matière de metal.
.: Tracklist :.
01. Seed
02. Squeeze
03. Equation 999
04. Forsaken Last
05. Time Damages Me
06. Sandglass
07. Black Report
08. Planetoid
09. Story And Reality
10. Before Burning To Ashes