Tous les musiciens ont ressenti ce truc un jour, qu’à force d’aimer un groupe et en plus d’être bon techniquement, on finit par produire une musique qui ressemble au combo adoré. Alors à moins que l’on se dirige vers un album «tribute», c’est là qu’il faut apporter la patte originale qui permettera de se forger son propre son. Ce qui est frustrant chez Lizzard, c’est qu’ils possèdent cette patte, ce petit truc qui fait qu’ils peuvent avoir leur univers bien à eux, à la condition expresse… qu’ils ne recrachent pas au break ou à la note près, la quasi moitié de 10,000 Days de Tool! On exagère un peu bien sûr, mais pas tant que ça, tant les rapprochements sur cet album sont éloquents. Et c’est bien l’unique critique qu’on pourra faire de cet opus, tant le talent, la technique, le grain vocal sont là pour nous montrer que l’on est en présence d’un groupe qui a sacrément la classe.
Du très efficace «Disintegrity» au riffs démentiels en mode ternaire de «Twisted Machine», on prend un sacré nombre de claques rythmiques et émotionelles sur ce premier opus. Techniquement, tout y est ou presque lorsque l’on aime ce Power Rock ou Métal Prog, comme on veut bien l’appeler. Des riffs de basse chaloupés, des roulements à la Danny Carey, des harmoniques haut de gamme sur «The Orbiter» et une gamme vocale énervante tellement elle est complète… il y a peu de groupes avec un tel niveau en France, et on ne va pas s’en plaindre. Mais comment ne pas penser à A Perfect Circle, autre groupe de James Maynard Keenan sur «Loose Ends», ou à des morceaux d’ Aenima, sur «Fakeworld», des passages de batterie style Lateralus sur «Across The Line»… la liste est longue et non exhaustive. Alors on aime, forcément, car c’est bien fait, et il y a pire comme référence que celle à la bande de Maynard. Mais si Lizzard réussit à se dégager un peu de cette influence pour que le rapprochement se fasse un petit peu moins, alors on obtiendra un mix proche de la perfection.
On vous laisse vous délecter de la magnifique intro vocale d’ «Out Of Reach» par exemple, ou de ces rythmes de batterie dingues qui jalonnent tout l’album pour que vous appréciez à sa juste valeur cet excellent album, sur lequel on trouve également de très bons solis de guitares parfaitement maitrisés et pas ennuyeux pour un sou, s’inscrivant dans des rythmiques pour le coup bien originales. Et on ira les voir en concert, vu que comme d’habitude, Tool se fait attendre pour sortir un nouvel album et repasser par notre bonne vieille Europe, ça sera toujours très sympa de combler le vide avec Lizzard… La Klonosphère a une fois de plus trouvé une pépite de haute volée.
.: Tracklist :.
1. Disintegrity
2. The Orbiter
3. Out Of Reach
4. Skyline
5. Loose Ends
6. Backslide
7. Fakeworld
8. Twisted Machine
9. Across The Line
10. Tear Down The Sky