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Soen – Cognitive

Un musicien qui tient des paroles telles que: «Nous sommes inspirés par Tool, mais je ne les considère pas tant comme un groupe qu’un genre» ne peut fondamentalement pas avoir une conception inintéressante de la musique. Et on ne saurait que prêter une oreille au propos musical qu’il va nous avancer. Cette parole, c’est celle de Martin Lopez, ex-batteur d’Opeth et Amon Amarth, reconverti dans Soen, une sorte de «super-groupe» pour aficionados de progressif déstructuré qui a sorti son premier effort, Cognitive, début 2012, et qu’il eut été bien inapproprié de ne pas évoquer avant de terminer cette année, tant ce premier essai est transformé. Et pas qu’en forme d’apologie Toolienne réussie.

Les présentations ne sont toutefois pas terminées: en compagnie de l’ex-Opeth aux fûts, s’expriment dans Soen le génial bassiste de Death et Testament, Steve Di Giorgio, le chanteur de Willowtree Joel Ekelöf et le guitariste Kim Platbarzdis. Soen, c’est le règne des belles mélodies vocales profondes, de l’alternance de guitares claires et de riffs syncopés, de rythmiques breakées et d’ambiances aériennes en plein cœur de la Scandinavie, le tout mixé par un David Bottril (Tool, Coheed and Cambria…) suffisamment inspiré pour que cet album souffre de la comparaison avec un album des comparses de James Maynard Keenan. Alors suffit-il de réunir des musiciens de génie et d’aimer Tool pour faire un album complexe mais également réjouissant émotionellement? Non, sauf si celui-ci contient ce supplément d’âme unique et cette patte originale qui donnera tout intérêt à l’opus. Et c’est bien le cas avec Soen.Clairement, c’est lorsque le combo s’éloigne le plus de Tool et trouve sa propre voie que les titres de ce Cognitive nous touchent le plus, tout en déployant un arsenal technique qui n’a rien à envier aux rois du Métal progressif. C’est aussi quand le groupe sort la grand voile de la violence que le propos est le plus approprié. Pas tant que les titres calmes de l’opus, tels que «Delenda» ou «Last Light» soient ratés, mais ceux-ci n’atteignent pas en intensité les immenses «Canvas», «Slithering» et «Savia». Et on voguera longtemps entre des percussions sous Reverb et des vocalises hors de l’espace et du temps, avant de se sustenter de ces diableries rythmiques qui nous font aimer ces albums où l’on ne sait pas ce qui va nous tomber sur le coin de la figure, au détour d’un break ou d’un interminable roulement. A partir de «Purpose», huitième titre, on décolle définitivement et on sera obligé de retenter l’expérience pour comprendre comment on en est arrivés là. Finalement,n on a suffisamment dérivé à travers l’inconnu pour être littéralement absorbé par la puissance des deux derniers titres «Slithering» et «Savia».

Vous aurez sûrement raison d’arguer que c’est un peu long d’attendre huit morceaux pour toucher les cimes; et pourtant, le jeu en vaut la chandelle. Rien que pour se prendre tout droit la lourdeur de quelques riffs surpuissants et bien originaux qui ornent la fin de l’opus. Comme un espoir tourné vers de futurs albums qui contiendront un peu plus de ces géniales inspirations. Car l’effort dans son ensemble est inégal. On mâche un peu de guimauve avant de recevoir l’offrande sucrée au fond de la glotte; mais celle-ci est tellement bonne qu’on croque encore pour pouvoir y goûter à nouveau. Et la bouchée «Savia» est succulente au point d’annihiler les autres impressions plus nuancées.

.: Tracklist :.
1. Fraktal
2. Fraccions
3. Delenda
4. Last Light
5. Oscillation
6. Canvas
7. Ideate
8. Purpose
9. Slithering
10. Savia

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