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Kylesa – Spiral Shadow

Kylesa, après un Static Tensions salué de toute part par la critique, était attendu au tournant pour la sortie de ce Spiral Shadow, premier album des américains chez Season Of Mist, et dont l’artwork et l’intro dévoilés préalablement nous avaient donné l’eau à la bouche. Alors, confirmation ou déception?

L’attente placée en Kylesa s’illustre par le fait que le combo originaire de Savannah en Géorgie ne fait plus figure de jeune premier avec la sortie de ce cinquième album. Le tragique fait partie de l’histoire du groupe, car son année de création (2001) correspond aussi à l’année de décès d’un des fondateurs, le bassiste Brian Duke. De la formation originelle ne subsistent que la chanteuse Laura Pleasant et le guitariste Phillip Cope, qui sont accompagnés depuis 2006 de deux batteurs, Carl McGinley et Tyler Newberry, pour un line up plutôt original.Kylesa aurait fait un carton dans les années 90, c’est un fait. Son post-grunge aux saturations cheap, chorus omniprésents et flangers grandiloquents est plus que déroutant en 2010 et c’est qui fait aussi l’originalité du groupe, tout simplement parce que presque plus personne ne fait ça aujourd’hui. L’intro de «Tired Climb» caractérise à merveille cet état d’esprit avec sa montée progressive et son explosion de saturation qui ravira les fans du son de Seattle. Alors est-ce kitsch ou génial? Chacun se fera son idée, tout ce que l’on peut dire c’est que c’est efficace et agréable à écouter. Combiné à la courte durée de l’album (41 minutes), cela fait de Spiral Shadow un album ultra-accessible, pas sans concessions mais en tout cas sans prise de tête. Le côté Sludge est lui toujours bien présent, même si ici on parlera peut-être plus de Doom 70’s, car la violence hardcore est peu présente. Kylesa, par sa démarche, nous fait penser à un autre groupe nostalgique, les géniaux Dandy Warhols, peut-être par ce côté Rock psychédélique des seventies franchement assumé et la voix plus acidulée qu’à l’accoutumée de Laura Pleasants. Ce qui est sûr, c’est que ce Spiral Shadow est hors du temps, par le côté brut du son, les compositions épurées et le jeu de guitare si particulier de Philip Cope qui manie aussi bien les gros riffs saignants («Drop Out»), les ambiances arabisantes («Crowded Road») que les solis progressifs à n’en plus finir («Spiral Shadow»)…

Les américains de Savannah auront en tout cas beaucoup tenté dans cet album, ne craignant pas de prendre des influences un peu partout, surtout au psychédélisme des années 70, à la folie des années 80 et à la new wave. Le tempo assez lent de ce Spiral Shadow donne un aspect planant et glauque au rendu général, et les arrangements au final assez bruts, un peu cradingues, ne font que renforcer cette impression. Kylesa nous avait habitué à un peu mieux avec Static Tensions, nénmoins ils auront pris plus de risques cette fois-ci, parfois avec succès («Tired Climb», «Crowded Road»), parfois avec moins de réussite («Back And Forth», «Dust»). La qualité des morceaux de cet album dépend en fait beaucoup du travail fait au niveau des voix, qui se révèle fort inégal, parfois très bon, parfois franchement baclé, et l’alternance de la voix féminine et masculine n’est que peu utilisée à bon escient. Si le groupe se perd un peu dans ses expérimentations, il en reste que cet opus est intéressant sous bien des aspects et aura le mérite d’attirer un public plus large qu’à l’accoutumée, mais son côté un peu édulcoré risque de repousser les ardeurs des fans les plus Hardcore du groupe.

.: Tracklist :.
1. Tired Climb
2. Cheating Synergy
3. Drop Out
4. Crowded Road
5. Don’t Look Back
6. Distance Closing In
7. To Forget
8. Forsaken
9. Spiral Shadow
10. Back And Forth
11. Dust

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