Depuis un premier album qui débarque en rayons au cours de l'année 1999, Draconian enchaîne les sorties avec une cadence quasi-métronomique d'un album par an. Le cru 2005 nommé Arcane Rain Fell laisse donc aujourd'hui place à The Burning Halo, cinquième opus du groupe enregistré après quelques remaniements de line-up.
En une petite année, le style de Draconian à l'origine rangé sous l'étiquette du doom n'a pas fondamentalement changé, même si on notera néanmoins une progression vers le mélodique toujours plus prononcée. Légèrement moins heavy, The Burning Halo conserve cependant l'ambiance propre à chaque production des suédois, ainsi que les structures instrumentales qui s'étendent bien souvent au delà des quatre minutes (certaines atteignant la barre des sept ou huit minutes) . Teintée dans le noir absolu, la musique reste résolument triste, dépressive et mélancolique, posée sur bandes par une section instrumentale inspirée et techniquement aboutie. Toujours dans un esprit très lourd et torturé, cet album témoigne d'une variété bienvenue exposée grâce à huit morceaux qui malgré leurs différences s'agencent parfaitement entre eux. Si la cohésion guitares / basse ne s'éloigne à aucune occasion de terrains plombés par un enchaînement de riffs appuyés (« Through Infectious Waters », « She Dies », « On Sunday They Will Kill The World »), la présence de nombreux et brusques changements rythmiques, de quelques solos épiques ou encore de passades moins chargées viendra aérer l'ensemble, notamment par de nombreuses incursions pianistiques (« The Gothic Embrace », « The Morningstar », « The Dying »).
Le travail au niveau de la répartition du chant entre Anders Jacobsson et Lisa Johansson est également mieux opéré, les tirades vocales se voyant bien mieux réparties que par le passé. Aucun titre ne laissera intervenir qu'un seul de ces deux protagonistes (exception faite de la reprise « Forever My Queen », qui clôture le disque en se démarquant fortement de par son esprit hard rock), le groupe préférant d'avantage jouer sur le contraste amené par les différences de registres, guttural et arraché pour Jacobsson, cristallin et envolé pour Johansson. La dualité des voix se veut donc mieux équilibrée au sein des compositions, les instrumentations sachant parfaitement s'adapter aux spécificités de chacun des deux leaders. L'atmosphère se remplira de saturation lors des interventions masculines, alors que le chant mélodique de Lisa Johansson sera pour sa part plus propice à l'arrivée du piano.
Sans déborder d'originalité, The Burning Halo reste un album agréable d'écoute et marque une petite évolution dans l'écriture des morceaux. Si les changements s'avèrent être minimes, la sur-productivité du groupe viendra aisément compenser.
.: Tracklist :.
01. She Dies
02. Through Infectious Waters (A Sickness Elegy)
03. The Dying
04. Serenade Of Sorrow
05. The Morningstar
06. The Gothic Embrace
07. On Sunday They Will Kill The World
08. Forever My Queen