Il y a quelques jours de cela, Vacarm se baladait tranquillement à Paris dans les quartiers de Pigalle. On a entendu du bruit en se rapprochant de la salle de la Cigale. En y regardant de plus près, on a su très vite que le festival des Inrocks s’y déroulait en partie. Bon en vrai c’était tout à fait programmé, mais on a quand même décidé de s’y incruster et de vous raconter tout ça…
#1 Seinabo Sey
On arrive, on se prend une bière, et on débarque dans la salle. Senabo Sey venait tout juste de commencer à captiver la salle. Soul mélancolique toute droit sortie aux premières notes, on se laisse agréablement surpris par les prises de risque originales de l’artiste (du vocoder ?) quand on entend les premiers arrangements des musiciens de la suédoise. Chaque note est electronisée alors que du point de vue de la soul traditionnelle circule une image traditionnelle d’instruments classiques, et ça prend plutôt bien ! Une touche rafraichissante d’autant plus qu’au niveau du chant, on sort facilement des carcans du gospel et de la soul usuelle américaine dont Seinabo Sey s’amuse à emprunter quelques ingrédients. C’est loin d’être notre style de prédilection, n’empêche que c’était assez prenant.
#2 Glass Animals
Lorsque ça se termine (déjà ?! nous y reviendrons plus tard), quelques minutes plus tard débarque la fraîcheur de Glass Animals. Que dire d’eux ? Dans un brouhaha de quelques nombreuses personnes qui n’étaient apparemment pas venus pour la musique (mais que diable faisaient-ils ici alors… ?), on essaye de se concentrer sur la musique et d’observer le groupe. Le quatuor anglais n’existe que depuis peu (cette année à vrai dire) et n’a qu’un seul album au compteur. Pas grave, c’est l’occasion pour eux de nous le faire explorer d’une autre manière. Doux psychédélisme légèrement tortueux, Glass Animals nous livre une petite pop indé sans chercher à faire dans l’expérimental bien lourd, et évoque des thématiques similaires à un autre groupe que je porte depuis longtemps dans mon petit cœur : Mew. L’enfance, les jeux, l’émerveillement des espaces et des sons qui nous entourent, les grands animaux qui nous ont fascinés à la TV ou bien dans les livres durant notre tendre enfance, voilà ce que Glass Animals aime, entre autres, évoquer dans leurs textes introvertis, leur musique et la voix du chanteur. Bon point de s’identifier à Mew tout en mettant leur patte perso dans l’histoire ! Dommage que le groupe, peut-être encore pas assez expérimenté à ce niveau, n’ai pas pensé à un jeu de lumière, de sons et d’accoutrement vestimentaire personnels qui auraient pu contribuer à faire taire ces abrutis qui n’arrêtaient pas de parler sur les côtés de la salle. Ah oui, j’ai une dent contre eux.
Revoir le concert de Glass Animals sur FranceTV :
#3 Chet Faker
Ah, mais je me souviens maintenant ! La grande attraction de la soirée, c’est ce qui a suivi : Chet Faker ! Foule en délire, des casseurs, des cris hystériques, des coups de feu et des bagarres… Evidemment non, mais en vrai l’artiste a été accueilli vraiment comme il faut ! Quand tu vois ce mec pour la première fois en photo, tu te dis qu’il doit jouer dans un groupe de stoner ou de thrash. Gros barbu au regard sévère, chemises à carreaux et des poils partout, tu te dis qu’il devrait pas y avoir de hasard. Il n’en est rien ! Nous on le savait déjà, mais ce mec joue plutôt… une bonne soul qui s’encanaille avec des textures bien west coast. Romantique mais pas cucu, chaleureux, bon chanteur, moderne sans en faire des caisses, l’australien n’est présent dans le milieu que depuis 2 ans seulement mais on jugerait qu’il est là depuis le début ! Alliance savante de soul, d’electronica sur des rythmes très doux, ce mec n’a que 26 berges et c’est comme s’il avait déjà 15 ans de scène et de disques d’or derrière lui. Je comprends mieux pourquoi il était si attendu ce soir là ! Chet finit son set avec une version piano de son « tube » Talk is cheap. Ça prend bien, mais je préfère l’originale (« ah bah c’était mieux avant hein »). Et là, je suis pas le seul à en avoir marre des blaireaux qui passent leur à discuter, tout le public dès les premières notes balançait des « Ssshhhhh », des « Taisez-vous ! » et autres formes de « Chut heu ! ». Bien fait, et en plus ça valait le coup.
Revoir le concert sur FranceTV :
#4 The Shoes
Sinon pour The Shoes, y’avait des mecs dehors déguisés en scientifiques qui distribuaient des flacons de médocs qui contenaient des car-en-sacs et des M&M’s marqués par « The Shoes », c’était bon. Pas comme leur musique. On aurait cru entendre de la mauvaise brit pop qui n’aurait rien su inventer après Blur et Golden Silvers… Wait, c’était le cas ! Bon bah désolé on peut pas tout aimer et on a le droit de le dire. C’est pas nul, mais c’est pas exceptionnel non plus, alors passer après trois artistes qui ont tout de suite plu, forcément c’est difficile.
Moralité dans tout ça…
C’était une très bonne occasion de vouloir s’offrir du bon temps bien cool en compagnie de quelques bons musiciens. Les seuls choses qui m’ont déçu dans cette soirée, c’est la très très courte durée des concerts : de 30 à 40min seulement ! A l’américaine, dommage, on est pas habitué et/ou pas très friand de ce genre de format ici, qui se prête plus à la détente et à la distraction qu’à une expérience artiste complète. Ptete pour ça que beaucoup de gens parlaient, allez savoir, c’est ce qui m’a un peu déçu ce soir-là aussi, mais globalement ça empêche pas reconnaître la qualité artistique des musiciens présent ce soir-là. On retiendra Chet Faker pour le meilleur concert de la soirée, et notre coup de cœur se porte sur Glass Animals, qui a un sacré potentiel encore à développer !
