L’Australie frappe fort. Tripsis laisse en effet pantois. Un grand coup qui inscrit définitivement le travail d’Alchemist parmi les réussites de l’année 2007. Bien que le groupe n’ait pas eu l’occasion de venir défendre cet excellent opus en France, nous avons souhaité en apprendre plus auprès du chanteur et guitariste Adam Agius.
Tripsis est le septième album d’Alchemist. Peux-tu nous résumer l’histoire du groupe avant cette dernière production ?
Le groupe s’est formé en 1987, nous étions alors au lycée. Nous sommes vraiment passés aux choses sérieuses à partir de 1989, puisque nous avons par la suite enregistrés deux démos, en 1990 et 1991. Ces deux premières expériences du studio nous ont permises de signer sur le label Lethal Records Australia, que nous avons finalement quitté pour Relapse Records à la sortie d’Organasm. Austral Alien, notre cinquième album, nous a donné l’occasion de parcourir l’Europe, et nous sommes aujourd’hui de retour avec Tripsis. Depuis nos débuts, nous avons donc réalisés sept albums et effectués plus de cent dates de concert dans notre pays natal. Nous avons notamment été programmés sur certains festivals comme le Prog Power ainsi que l’Extreme Agression et nous sommes envolés pour l’Europe le temps de dix dates cet automne. Nous nous définirions comme un groupe de metal original.
Les formations australiennes parvenant à distribuer leur musique en dehors de leurs frontières sont rares, le pays étant d’avantage réputé pour des groupes de rock comme Silverchair, The Vines ou plus récemment Wolfmother. L’exportation de votre musique a-t-elle été difficile ?
Il y a bien une scène metal en Australie, mais en ce qui concerne l’underground, la situation est la même ici que dans le reste du monde. Il y a évidemment des groupes très mauvais, et d’autres extrêmement bons. C’est une population plutôt restreinte qui ne s’ouvre pas forcément sur l’extérieur, l’Australie est un petit marché. C'est assez peu évident d'être distribué en dehors du pays.
Vous êtes signés chez Relapse Records, un label américain qui distribue en majorité des groupes étiquetés extrême. Comment se sont déroulées les négociations ?
Tout s’est toujours très bien passé avec eux, ils apprécient des styles musicaux très variés. Je ne suis pas tout à fait d’accord pour dire qu’il s’agit d’un label de musique extrême, leur catalogue prouve d’ailleurs qu’ils s’engagent sur des choses assez variées.
Tripsis est un album plutôt riche comparé aux sorties actuelles…
Oui, nous avons bénéficiés d’une production que j’estime supérieure à la majorité des groupes signés chez Relapse, et même meilleure qu’une grande partie des sorties dotées d’un petit budget. Le son que nous a concocté Andy Sneap est absolument monstrueux !{multithumb thumb_width=480 thumb_height=338}
On devine vos influences aussi nombreuses que variées. Comment se déroule le processus de composition ? Est-ce un travail de longue haleine ?
Il n’y a au contraire rien de longuement prémédité. On se pose juste tous ensembles et nous commençons à écrire. Pour moi, les quelques fans véritablement fidèles à Alchemist représentent à eux-seuls une source d’inspiration.
Comparé à vos productions antérieures, décririez-vous Tripsis comme une réelle évolution ou plutôt comme une continuité logique ?
C’est juste différent. Nous essayons de construire chaque disque à la fois comme une évolution et une continuation de notre travail. Je pense néanmoins que Tripsis est plus agressif que nos anciens albums.
Le travail d’Alchemist pourrait être rapproché par certains points de Cult Of Luna ou encore d’Isis. Vous sentez-vous proche d’un mouvement, ou de groupes en particulier ?
Nous avons tournés en Angleterre avec Cult Of Luna, ce sont des musiciens incroyables. Musicalement, nous partageons des choses avec ces deux groupes, mais empruntons également une voie assez proche du thrash. Je trouve personnellement les albums d’Isis ennuyeux, mais c’est néanmoins un fantastique groupe de scène.
Quelle est votre opinion sur la situation actuelle de l’industrie du disque ?
C’est actuellement extrêmement long et compliqué pour un groupe de trouver un contrat, mais je ne pense pas que cela puisse un jour entacher la créativité.
Est-ce difficile pour Alchemist de survivre aux exigences du marché ?
Oui. Mais ça l’a toujours été, et ce depuis notre tout premier concert. C’est toujours plus risqué quand tu es vrai dans ton attitude et que tu fais de la musique originale, pas comme toutes ces copies…
Quelles ont été pour toi les meilleures sorties de l’année ?
Le nouveau High On Fire, Death In This Communion. Phantom Limb de Pig Destroyer ainsi que les ré-éditions de Carnivore.
Je te laisse le mot de la fin…
Nous allons essayer de planifier une nouvelle tournée en Europe pour 2008. Nous espérons pouvoir passer par la France, désolé de vous avoir occultés en 2007 !