Depuis 1997, les rockeurs de Three Days Grace suivent un parcours simple et logique pour devenir aujourd'hui des superstars sur le continent américain. Un premier album éponyme en 2003 ayant battu des records de ventes là bas mais n'ayant même pas été distribué en Europe. Le deuxième album One – X des canadiens, sort donc en 2006 pour peut-être convaincre le vieux continent.
Pour cela, Jive Record, la maison de disque, a tenté le tout pour le tout en sortant en premier single, « Pain », deuxième plage de l'album. Ce morceau est un single par excellence : une belle voix à la fois douce et virile, un arpège de guitare assez simple, une structure logique (couplet-refrain-pont). Le cocktail gagnant est là. Mais il y a un paramètre à prendre en compte qui restera un de ces nombreux mystères de la vie : les radios françaises ne diffusent jamais un morceau composé d'un refrain avec des guitares saturées, comme c'est le cas ici. « Never Too Late », autre ballade aurait pu intégrer nos ondes, mais le problème est le même, malgré une mélodie de voix tout simplement magnifique et des arrangements artistiques et vocaux recherchés. Mais n'allez pas croire que les Three Days Grace ne savent composer que des ballades. C'est d'ailleurs une de leur force, de faire croire à l'auditeur qu'une intro à la guitare acoustique ou un arpège accompagné par des violons annonce forcément une ballade mielleuse. Car lorsque Dave Gontier oublie les aigües pour prendre sa voix cassée et se met à hurler « I just don't care about you anymore » et que les mélodies de guitares deviennent saccadées, le tout devient carrément monstrueux, comme c'est le cas sur « Let It Die », « Over & Over » ou encore ma préférée « Gone Forever ». La production « à l'américaine » n'y étant évidemment pas pour rien. Le combo sait aussi composer des morceaux un peu plus noirs, un peu plus stressants (« On My Own », « One X » ou « Get Out Alive »). Mais ce qu'ils savent jouer le mieux ce sont des morceaux très rock américano-canadien rendus populaires outre-atlantique par des groupes comme Nickelback, Seether, Breaking Benjamin, 12 Stones … Ce style de rock nécéssite une production qui ne laisse passer aucun défaut et c'est le cas ici. Les morceaux « It's All Over », « Animal I Have Become », l'excellent « Riot » ou « Time of Dying » ont ce point commun d'être tous introduits par les efficaces riffs de guitares de Barry Stock, accompagnés par un travail rythmique impressionnant du bassiste Brad Waist et du batteur Neil Sanderson. Les douze morceaux de cet album ont un point commun, ce qui restera son principal défaut: la structure. Chaque chanson est composée du fameux couplet-refrain grandiose-pont. C'est assez dommage de voir que le groupe s'est reposé sur des acquis et qu'il n'a pas cherché à aller plus loin avec des morceaux plus expérimentaux. Malgré cela, chaque morceau est un tube potentiel, chaque morceau s'écoute et se réécoute sans fin.
Cet album n'aura donc pas ouvert au groupe les portes françaises, malgré l'incroyable efficacité de chaque piste, mais nous sommes bien les seuls. Le groupe se produit régulièrement en Allemagne ou aux Pays-bas par exemple, pays qui ont la chance de profiter du spectacle offert par les canadiens. Spectacle à découvrir sur leur nouveau DVD disponible depuis août dernier. En espérant qu'un jour, nous aussi pourront vivre ce spectacle sans qu'il y ait un écran de télévision devant nos yeux.
.: Tracklist :.
01. It's All Over
02. Pain
03. Animal I Have Become
04. Never Too Late
05. On My Own
06. Riot
07. Get Out Live
08. Let It Die
09. Over & Over
10. Time Of Dying
11. Gone Forever
12. One X