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Toybloïd, Queer Metal pour le nouvel album ?

Lou, Greg, et Madeleine, en un mot : Toybloïd.

Interview avec les Toybloïds pour leur second Album. Mouvement LGBTQI+, influences… Le groupe se déconfine avec nous en présentant un disque plus mature, punk, et dansant ce qu’il faut. Attention : Queers Stars en puissance.

Bon… La période est un peu particulière (NDLR : confinement, dé confinement, toussa toussa, on est tous passé par là) alors je pense que l’interview doit commencer par une question toute simple : comment ça va ?

Madeleine : Comment ca va ? Eh bah écoute : c’est la première fois dans cette journée promo qu’on nous pose la question, comme quoi !

Ah oui parce qu’en plus je sais que vous avez enchainé avec les interviews depuis ce matin, là on se voit juste après la pause déjeuner et je sais qu’après un bon repas on a pas forcément envie de répondre aux questions ou du moins à toutes, donc encore plus : comment ça va ?

Greg : Bah écoutes là justement, tout va bien, la digestion c’est plutôt quelque chose de positif, on a bien mangé, donc nous écoute : tout va bien.

Voilà la vie rêvée : manger, dormir, parler de musique. N’empêche heureux d’entendre que vous êtes en forme. Et du coup la suite – il faut bien que je fasse mon boulot, le côté presse que voulez vous – comment s’est passé le confinement ? Qu’est ce que ça fait de sortir un album juste après ça ?

Madeleine : je ne pensais pas qu’on vivrait un truc pareil un jour ! Après très franchement, moi j’ai adoré le confinement ! J’ai pu me coucher à 21h tous les soirs sans que personne ne se foute de ma gueule ! C’était p-a-r-f-a-i-t ! Donc voilà : bien dormi, bien lu, j’ai fait plein de trucs… Bon après évidemment on était censé être en pleine tournée alors ça c’est un peu chiant, mais bon c’est comme ça et pour tout le monde donc autant ne pas trop ressasser.

Et du coup qu’est ce que ça veut dire un confinement pour un musicien ? Vous avez fait des répètes à distance ?

Greg : un peu, on a tenté des choses sur insta mais ce n’était pas forcément ce qui nous convenait le plus. Après Madeleine l’a dit, on a surtout ressenti de la frustration : les planètes s’étaient alignés, on avait la sortie de l’album, des dates pour la tournée, les festivals, il devait vraiment se passer quelque chose pour nous sur ce début 2020. Du coup je ne sais pas si c’est du dépit ou de la frustration, mais pour moi : je n’ai rien fait de lié à la musique de tout le confinement ! Et puis à la limite tant mieux : ça fait du bien aux oreilles. Surtout que moi je suis batteur !

Madeleine : moi je me suis confinée dans le speed sans trop le prévoir, j’ai pas eu le temps de repasser prendre ma Basse donc de toute façon je n’avais même pas le choix de faire de la musique ou non !

Pour les dates annulées et les festivals vous faites comment ?

Madeleine : de toutes façons encore une fois les festivals là c’est mort et ce n’est pas dit que ça reprenne tout de suite. Mais bon…. Pour le moment on a peu près réussi à tout décaler. Comme tout le monde : on décale d’un an.

Vous avez réussi à tout remplacer et décaler sans trop de soucis ?

Madeleine : Vraiment : à peu près, il y a des dates qui ont sauté, mais sur le reste l’ensemble du monde de la musique part un peu sur un report d’un an pour toutes les dates… donc pour nous aussi ! Enfin quoique : les dates qu’ils devaient y avoir entre Mars et Juin on en a mis pas mal en Septembre – Octobre en espérant que ça puisse se faire et tous les festivals, et les dates à partir de Juin, donc les festivals, là oui c’est décalé d’un an.

On a donc une chance de vous voir en concert en Septembre, parce que vous êtes quand même avant tout un groupe de live et qu’on a envie de vous voir sur scène quoi !

Greg : (rire) Nous aussi !

Vous allez pouvoir enchainer cet automne et reprendre l’été prochain !

Greg (en touchant la table) : on touche du bois !

Alors quand est ce qu’on vous voit sur scène exactement !

Madeleine : Alors la prochaine date c’est le 16 Septembre 2020 à la Maroquinerie, ça devait être en Mai mais on l’a décalée… On l’a mise en Septembre en se disant qu’on était large mais en fait on n’est vraiment pas sûrs donc on croise les doigts. On va aussi faire le Zénith de Montpellier avec Louis Bertignac, on fait sa première partie. On va surtout faire ce qu’on peut faire… c’est aussi pour ça qu’on n’a pas donné les dates de la tournée, enfin pas toutes les dates. Donner une date pour annoncer qu’elle est annulée ça ne sert pas à grand-chose, on est encore dans l’expectative. Mais bon, a priori : 16 Septembre à la Maroquinerie à Paris.

De gauche à droite : Madeleine, la bassiste, Greg, pour la Batterie, et Lou, au chant et guitare.

Bon et là vous sortez cet album en plein déconfinement, est ce que vous avez l’impression que ça change quelque chose ? Que les gens vous écoutent plus ? Ou qu’au contraire ils ont moins la tête à la musique ? Comment ça se passe cette sortie d’album ?

Madeleine : franchement, plutôt très bien. On a vraiment l’impression que les gens ont besoin de ça. Et on a la chance d’avoir une fanbase vraiment investie et attentive, qui attendait l’album – après tout ça fait 4 ans qu’on n’a pas sorti de disque – donc il y avait vraiment de l’impatience et de l’attente, ça nous fait une belle sortie d’album. Du moins de notre point de vue !

C’était justement ma prochaine question : qu’est ce que vous avez fait pendant 4 ans ?

Madeleine : c’est la question qui revient depuis ce matin ! Bon après on a sorti des singles entre les deux albums tout de même ! Il faut reprendre l’historique : quand on sort l’album en 2016, ça se passe bien et on se met à travailler sur le suivant assez rapidement. Mais on s’est rendu compte qu’avec notre Label de l’époque on ne voulait pas du tout la même chose, il voulait nous pousser dans une direction qui ne nous plaisait pas. Donc on s’est dit : pas compliqué. On est parti, on a viré tout le monde, on a repris depuis le début et hop, nous voilà indépendants. Il a fallu monter notre Label, on a recruté notre ingé son live, on s’est dit qu’on allait faire l’album avec lui… ça prend du temps tout ça ! La rencontre avec notre ingé son a été déterminante, on l’a vraiment investi dans le processus, enfin lui ou nous, dès le travail de pré-production il donnait son avis et nous aidait beaucoup. On a donc commencé à écrire l’album, mais là pareil on a eu de nouveau des soucis, de sous notamment : il a fallu lancer un crowdfunding pour pouvoir enregistrer. Tout ça a été long. Alors que toutes les chansons étaient prêtes depuis plus d’un an.

Greg : puis on a hésité en fait, est ce qu’on sort un EP avant ? Un album ? Tout était possible vu qu’on était en indé total… Et il y a eu d’autres choses à gérer : on a changé de tourneurs plusieurs fois (on est sur Rage Tour maintenant et ça se passe super bien), on s’est aussi posé pas mal de questions sur la distribution. Quand on repart à zéro sans un gros label, en indé quoi, ce n’est pas forcément évident d’être distribué facilement. Et tout ça a pris du temps. On ne voulait pas gâcher la sortie et que tout soit bien prêt. Il a fallu tourner les clips aussi – autre longueur… Et paf au final : ça fait 4 ans.

Aucun regret alors de vous être mis à votre compte avec votre propre Label ?

Madeleine : Ah non du tout. Au contraire même : c’était vraiment la bonne décision à prendre . ça nous a apporté beaucoup de maturité, ça nous oblige à faire les choses nous même, et on s’est prouvé qu’on pouvait le faire ce qui fait du bien. Puis quand tu as des tas de managers et de producteurs il y a une forme de relâchement : tu te reposes sur eux pour les décisions, tu te laisse porter, en tout cas nous on faisait comme ça. Il y avait une forme je ne sais pas, de timidité ? On était là « bon ils savent mieux que nous donc suivons ». En fait des idées on en a plein, et on peut les appliquer nous. Et on s’est rendu compte qu’on savait avec qui on voulait bosser et quoi faire.

Ce n’est pas rien, il faut avoir une sacrée paire d’ovaires pour se lancer comme ça sans le soutien de plus grands !

Madeleine : On a beaucoup appris du coup ! (rire) Après le but ce n’était pas non plus de se retrouver seuls dans notre coin ! On a travaillé avec d’autres personnes, mais avec qui on avait un meilleur accord. Là tu vois on est vraiment super contents d’être avec Rage Tour en tourneur, on est vraiment heureux de bosser avec eux. Et puis en distributeur c’était plus compliqué, mais on a eu un coup de pouce final avec le distributeur de Nicolas Sirkis, d’Indochine (NDLR : Lou la chanteuse du groupe a des liens familiaux avec les Sirkis). Via le label qu’il a monté KMS, qui est hébergé chez Sony ce qui nous permet une super distribution, une super promo et une belle exposition, ce qu’on n’aurait peut-être pas pu faire si on avait été tout seuls tout seuls.

Greg : ça aurait été possible mais là on a vraiment la promo de rêve ! Et c’est un bon équilibre. On est arrivé chez KMS et chez Rage Tour avec l’album – il ne manquait plus que la pochette définitive – et on a pu leur dire : c’est ça qu’on veut faire. Il n’y a plus de débats interminables sur l’identité du groupe et le son : ça maintenant c’est pour nous. Et on travaille avec d’autres personnes sur le reste, ce qui ne touche pas directement au son.

Là on a donc le vrai son, le vrai de vrai son de Toybloïd que vous vouliez avoir ?

Greg : exactement. Cet album c’est vraiment nous.

Et cette indépendance, c’est aussi ce qui explique la pochette de l’album (NDLR : deux personnes en dehors des normes visibles liées aux assignations et constructions des genres sexués) (NDLR 2 : deux personnes qui s’embrassent et ont l’air de s’aimer sans que l’on puisse dire si ces personnes sont hommes ou femmes en les assignant de nous même sans leur demander leurs avis) (NDLR encore : allez lire Trouble dans le Genre de Judith Butler, ça vous expliquera tout ça mieux que moi)

Madeleine : pas nécessairement, j’espère aujourd’hui que deux personnes qui s’embrassent ça ne choque plus personne, sur une pochette d’album de rock du moins ! ça reste dans notre milieu. Quoique ! On fait pas mal de promo dans le milieu Metal en ce moment et c’est vrai que notre pochette détonne un peu !

Ah oui ! Je vous assure !

Madeleine : Mais nous ça nous plait ! Notre musique va bien aux Metalleux, on a fait plusieurs dates avec Ultra Vomit et le Metal fait partie de nos influences musicales aussi. Et c’est cool de faire rentrer une nouvelle imagerie dans un milieu qui n’a pas encore cette habitude là ou pas forcément. Là c’est un peu moins noir et sombre.

Greg : d’autant, pour revenir sur la pochette, que ça s’est fait de manière assez instinctive ! Pour X raisons le premier projet de pochette est tombé à l’eau, et tout de suite Lou, la chanteuse, a dit, j’ai une idée. Et ça s’est fait super vite et ça nous a beaucoup plu. On n’avait qu’une semaine pour retrouver une pochette et Lou a dit : je veux deux dames qui s’embrassent, d’un certain âge, d’un certain style. Et on a fait mais oui grave. En fait c’est assez spontané tout ça.

C’est tout le paradoxe : vous me dites que ça s’est fait naturellement et simplement alors que justement nous, quand on prend l’album, ça fait une pochette super forte, presque politique, en tout cas réfléchie !

Greg : c’est parce que, peu importe que cela soit réfléchi ou spontané, c’est surtout vrai ! ça nous a parlé, on a eu envie de le faire, ça s’est fait. Et vraiment à aucun moment il y a eu des idées de se dire : on va faire ça pour choquer, ou au contraire se faire bien voir d’une communauté ou d’un courant d’idée. ça nous a plu. ça s’est fait. Voilà.

A l’image de l’album du coup !

Greg : exactement !

Parlons un peu du son de votre nouvelle galette. Alors… c’est moi où il est plus pop que Punk ce nouvel album ? Aussi par rapport au son : il est bien plus léché sur cet album que sur le précédent, ça sonne mieux, mieux défini, plus clean. Notamment la basse s’entend bien mieux.

Madeleine : en vrai c’est le son qu’on voulait avoir depuis le début. (Hésitation) cela dit je ne veux pas renier le premier album : c’était une super expérience. L’enregistrement à Londres, tout en analogique : on était en plein dans le rêve et le trip rock n roll quoi…. Enfin je veux dire : faire un album à Londres ! Avec un producteur qui boit du thé et qui met des petits vestons. L’hallu. Puis l’analogique c’est : tu enregistres, c’est prêt. Ou presque. On est quasiment dans une idée one shot, faut pas se planter…. Là le nouveau : c’est du digital, du bon pro tools, on veut mettre trois couches de guitare on peut. Il y a une forme de liberté, de facilité, qui aide bien.

Je trouve l’album plus brillant, le son est plus clean, là où le premier avait un côté plus « chaud » dans le son

Greg : c’est exactement ça. Et c’est aussi une vraie question pour nous, voire un parti pris. Pour cette fois on assume : on fait un album qu’on ne pourra pas refaire en live, ça sonnera pas exactement de la même façon. Là y’a des couches de grattes et tout, alors qu’on n’est que trois sur scène. ça sera impossible de tout bien refaire. On n’a pas utilisé de sample mais beaucoup de synthé, on a enregistré des sons pour les réutiliser, c’est du fait maison mais en digital. Et puis notre ingé son qui est réal de cet album aime bien faire les petites expériences sonores : il te prend un synthé, il te met sous une table avec le micro à l’autre bout de la salle et il regarde comment ça se passe. Ce sont plein de choses comme ça qui gonflent le son de l’album et lui donnent son épaisseur.

Et sur scène du coup ?

Madeleine : oh tu sais de toutes façons tous ces morceaux là sont nés dans nos répètes à trois, alors même s’ils sont passés par les mains du réal de l’album et du digital… au final on finit à trois à les jouer. Comme au début. Et tu peux nous croire : ça sonne. Y’a plein de choses sur l’album pour que ça sonne, mais le live reste le live. Et puis à la limite tant mieux, même moi quand j’écoute l’album je redécouvre ou je découvre des petits sons, je me dis putain mais comment il a fait ça et tout.

C’est rigolo parce que du coup vous êtes passés d’un producteur qui est une pointure, avec le côté rêve à Londres, à un album fait par vous, avec un proche, et vous trouvez le résultat plus abouti pour le second…. Oui non en fait en le disant je me rends compte que c’était évident : c’est mieux avec les copains (rire). Enfin je veux dire : d’habitude entre musiciens on ne jure que par l’analogique, et là votre album sonne mieux que le premier alors qu’il est digital quoi !

Madeleine : Ah mais il faut vraiment qu’on remercie Fred pour ça, le réal / ingé son. En fait ça fait deux ans qu’il bosse sur cet album. Le producteur sur le premier album, Liam Watson (ingé son entre autres sur le mythique Elephant des White Stripes), il est venu il a fait son truc, on lui avait envoyé les démos il était censé les avoir écoutées mais en fait je ne suis même pas sûre qu’il l’ait fait. ça s’est fait tout le jour même : tu te pointes à Londres, il a vaguement écouté tes morceaux, faut trouver des idées tout de suite, ne pas se planter sur la bande. Alors tu vois les choses ne sont pas aussi claires entre analogique et digital, entre un proche qui bosse deux ans et un ingé son de génie qui se pointe le jour même… Enfin vraiment : deux salles, deux ambiances, et deux albums ! C’est l’exact inverse du premier album en fait.

Greg : et puis Fred s’est autant éclaté que nous à faire cet album donc c’était vraiment parti.

Et j’en profite là : vous êtes la partie rythmique du groupe donc je le dis. Wah putain les gars. Vous avez monté votre Game là. La basse est tellement meilleure que sur le premier album, outre le fait que le son est meilleur, ça groove plus, c’est plus technique.

Madeleine : Merci ! Là encore c’est Fred qui m’a aidée à bosser les morceaux, on a beaucoup travaillé, et puis avec le temps depuis le premier album j’ai pu trouver mon son, progresser aussi. Et puis bon… sur le premier album ce n’était pas le même batteur ! (rire)

Greg : c’est moi !

D’ailleurs Greg tu es toujours chez Effelo et les extraterrestres ? Bon alors Greg : ça fait quoi de prendre la relève dans un nouveau groupe, d’être dans plusieurs groupes, d’enregistrer ton premier album avec Toybloïd alors que c’est leur second !

Greg : ça c’est fait sans soucis ! ça fait un moment maintenant que je joue avec eux, j’ai remplacé l’ancien batteur, Pierre, du jour au lendemain, tout de suite sur une tournée, donc ça fait un moment qu’on joue ensemble et en live : il fallait qu’on le fasse ensemble cet album.

Greg : d’ailleurs j’ajoute que pareil, Fred m’a vraiment poussé à travailler mes parts, à essayer des choses différentes, à me dépasser.

Mais ce Fred en fait c’est le 4ème homme de Toybloïd !

Greg et Madeleine ensemble : complètement

Greg : il est musicien, il a fait de la batterie il touche à tout donc vraiment il m’a dit « vas y essaie ça on va voir »

Ah mais en fait il a presque été dans un rôle de producteur à l’ancienne, genre le mec s’investit vraiment quoi, beaucoup plus qu’un ingé son, il a multiplié les rôles !

Greg : c’est exactement ça !  

Madeleine : il nous a essorés ! Il nous a poussés à nous dépasser et puis en 4 ans on avait bien progressé donc ça a été un plaisir de pleinement nous exprimer sur cet album. Même si on garde un côté trois accords et hop on y va… Pour notre ancien label on était un groupe de garage !

Alors que là c’est plus du tout le cas, la basse de Seven ou de Ant a des côtés disco en allant chercher la quinte, et rien que Rock N roll – pour moi la meilleure trouvaille de l’album – elle prend le temps de monter avec les chœurs et la batterie, on n’est plus dans 3, 4 et hop le pogo.

(Lou la chanteuse arrive)

Bon alors maintenant que vous êtes au complet, j’ai une question à vous poser, très clairement il y a un côté queer sur la jaquette alors j’ose : vous vous revendiquez queer ?

Lou : ah celle là de question elle est pour moi, je suis la grosse caution gouine du groupe (rire). Et oui on est queer : on accepte de faire des clips avec des trans, et puis voilà, le rock c’est pas que du mec, c’est aussi des meufs !

Du coup queer ou gouine ?

Lou : je dirais queer pour le côté mouvement ou un peu plus général et englobant, mais s’il y a une petite meuf dans le fin fond de la France qui préfère juste le mot gouine ou même lesbienne ou autre, ça me va aussi. Prenez ce que vous voulez, juste on est là.

C’est à cette meuf que vous vous adressez du coup ? Dans votre musique ?

Lou : Bah… Oui quelque part. C’est aussi parce que c’est un peu mon Histoire. Mais bon… Il y aussi des garçons qui aiment les garçons qui nous écoutent ! Et ça nous va tout à fait, on parle pas qu’aux lesbiennes (rire).

Faut dire… j’ai jamais vu une pochette aussi Queer, surtout dans un webzine qui fait pas mal de Metal. Release Party à la mutinerie ? (un bar Queer et engagé près de Beaubourg à Paris, une véritable institution)

Lou : Alors ça serait super en vrai ! Dès que tout réouvre et qu’on peut enfin faire des concerts… en ce moment c’est compliqué.

Peut-être pour le Morsure Festival l’année prochaine peut-être ? (gros clin d’œil wink wink parce que j’ai super envie de vous voir là bas !)

Lou : Grave ! La dernière fois ce n’était pas possible mais oui, c’est un peu la famille le Morsure Festival ! Et si c’est un peu chaud on fera un DJ Set !

Et du coup, plus Queer que Punk ?

Tout ensemble : les deux !

Greg : les Queer ils peuvent être que Punk, ils sont dans le rejet des normes, ils veulent briser les cadres. C’est très punk dans l’idée.

Lou : Et puis dans le mouvement Queer il y a de plus en plus une colère qui s’exprime, disons qu’il y a un retour de la colère, et ça c’est forcément un peu punk cette violence. Il suffit de voir les shows Drag Queen ou Drag King, on est de moins en moins dans le cabaret et de plus en plus dans la provocation, dans l’idée de faire réfléchir l’auditoire, de se rapprocher du happening. C’est en tout cas mon ressenti. Et se déshabiller, choquer… C’est punk non ?

Qu’est ce qu’il me restait comme question… ah oui : qui c’est le Shiny kid ? (le gros single de l’album a pour titre Shiny Kid) Surtout que le clip faut en parler : un groupe qui commence dans une chambre, et qui se retrouve sur un autre plan sur la route, je me disais que c’était un clin d’œil à votre Histoire. Vous avez commencé dans votre chambre, vous finissez sur la route à enchainer les dates.

Madeleine : merde on n’y avait pas pensé mais en fait ça le fait carrément ! Alors que pas du tout, le Shiny Kid ça parle d’un petit garçon de ma famille qui est décédé, c’est moi qui ait écrit les paroles. D’ailleurs dans le clip, dans la chambre, j’ai glissé des détails qui font penser à lui, j’ai fait en sorte que la chambre du clip ressemble un peu à ce qu’était la sienne. Mais ça a été un peu difficile de tourner ça : on voulait vraiment ne pas faire quelque chose de larmoyant, ou qui puisse se comprendre trop facilement ou trop directement, on voulait laisser de la place à l’interprétation. Du coup il a fallu doser, trouver le plan et le ton juste. Il fallait que ça soit lumineux, comme ce gosse. Alors voilà : une chambre d’ado. Et la route : ça s’ouvre, on s’adresse au monde, au ciel, pour que ça s’entende.

Merde, et cette route elle est où si on veut déposer une fleur ?

Greg : à Us, dans le Vexin

Donc dans le clip, vous êtes sur la route… aux US. Pas mal ! Ah et j’y pense : pourquoi vous enlevez les O de la chanson Rock N Roll ?

Lou : ah on ne voulait juste pas se retrouver noyés dans un flot de chansons qui s’appellent Rock N roll, d’autant que dans le lot il y en a où on ne peut pas rivaliser, donc je ne sais pas si c’est du respect, ou qu’on se dit que pour le moment on ne peut pas donner ce titre là. Alors on a enlevé les O. Et puis ça rendait super bien avec la police qu’on avait choisie, avec le graphisme. Puis c’est notre premier single alors on voulait un peu lui donner un petit truc, le singulariser. Voilà, on a enlevé les O de Rock N Roll, les deux, pour les mettre dans Toybloïd !

Oui c’est vrai que de passer derrière Led Zep ce n’est pas rien ! Mais bon, Led Zep ils ont laissé les O… Et puis de toute façon il n’y a pas de O dans Led Zeppelin ! Et puis qui sait, peut-être qu’un jour, vous pourrez remettre les O ! Et peut-être plus vite que prévu, là vous montez en niveau et puis vous êtes un peu seuls sur votre créneau en France !

Lou : Je ne sais pas si on est un peu les seuls, disons qu’on essaie de créer une identité ! Enfin il y a des petites nanas qui font des choses supers

Un groupe à conseiller du coup ?

Greg : Syndrom! Ou mon autre groupe : Effelo et les extra terrestres ! Même si on est moins du côté Queer, ça reste du Punk.

Lou : Slurp ! Ou Grandma’s ashes, des groupes de meufs cools !

Ah J’y pense : à quand une chanson en Français ? Parce qu’on aurait bien besoin d’un hymne Queer pour aller en manif !

Lou : Ah pas con, il faudrait en discuter un peu plus, genre qu’on passe vraiment du « on joue dans le milieu » à « on bosse avec eux pour créer quelque chose ». Pourquoi pas. Après écrire en Français je ne me l’interdit pas, mais je trouve ça tellement plus compliqué. J’essaie. Pourquoi pas un jour ? On verra bien !

Et le mot de la fin, si tu devais donner un mot de la fin en t’adressant à la petite gouine paumée en France qui vous écoute, tu lui dirais quoi ?

Lou : va voir des meufs en concerts. C’est cool.

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