Que fait-on lorsqu'on part en vacances ?… eh bien on continue à travailler pour que le webzine avance. Du coup on part une semaine à Grenoble et on profite du beau temps pour aller voir en soirée quelques groupes dans les jardins de la ville. Ca s'appelle le festival du Cabaret Frappé et ça nous permet de découvrir en live un groupe très humain et nostalgique des chaudes soirées jamaïcaines des sixties, j'ai nommé Jim Murple Memorial ! {multithumb thumb_width=500 thumb_height=350}
Cap'tain Planet : Parlez-moi un peu du groupe …
La formation est assez classique avec une chanteuse (Nanou), un contrebassiste, un guitariste acoustique, un guitariste électrique, un batteur et puis les deux cuivres. Jim Murple Memorial s'est formé en 1995 et a subi quelques changements de line up. Pourtant rien n'a changé vraiment : on est toujours un orchestre de danse venu pour faire transpirer les émotions et pour recréer une ambiance propre aux sonorités qui touchent Jim Murple Memorial, c'est-à-dire des 50's / 60's. On recherche quelque chose de très intime en ne jouant pas fort (car on n'aime pas avoir mal aux oreilles.
C : Et le nouvel album ?
C'est notre troisième album. Comme à chaque fois j'ai (NB : Nanou) cherché à être une musicienne attachée à la sonorité. J'ai écrit des chansons intimes voir anecdotiques et on retrouve les thèmes classiques pour notre musique. C'est-à-dire des textes sur des phénomènes de société lorsque c'est du reaggae, une expression de colère pour la soul et le funk ou encore des textes plus légers pour le calypso.
C : L'engagement politique est-il forcément exclu dans Jim Murple Memorial ?
Faire de la musique dans ces conditions c'est déjà un engagement politique. Faire de la musique avec de petits moyens, sans gaspillage d'argent c'est un acte politique sans démagogie.
C : Malgré les quatre chansons en français sur cet album, cherchez-vous à vous écarter de la scène ska française (Maximum Kouette, Marcel et son orchestre, La Ruda,…) ?
Je ne pense pas que l'on cherche à s'en éloigner. Cependant il y a une différence entre les groupes que tu cites et nous : ils ne sont pas issues de la même scène que nous … pour moi il viennent plutôt de la scène alternative des années 80. Ils viennent d'une époque différente mais nous partageons avec eux (en partie) le même public qu'eux.
C : Penses-tu que la scène ska s'essouffle ?
Non je ne pense pas car le public vient toujours aux concerts. Cependant c'est vrai que des groupes comme Marcel ou la Ruda sont là depuis 10ans et on ne voit pas tellement de groupes émerger. C'est vrai qu'il y a des choses à développer.
C : Pourquoi une reprise de Charles Aznavour dès la première plage du cd ?
Tout simplement parce qu'elle est géniale ! (rires) C'est une chanson révolutionnaire revendiquant en quelque sorte le droit à la paresse. Les paroles sont très bien tournées.
C : Qu'est ce qui vous pousse à cette constance dans vos compositions ?
On adore cette musique et on ne s'en lasse pas. On découvre encore des disques d'époque et parfois on hallucine vraiment en apprenant que tel ou tel artiste avait fait telle ou telle chose ! On se passionne énormément pour la musique des années 60 et le Rythm'n' blues des années 40 complète la chose.
C : Avez-vous tenté une production plus moderne pour cet album ou non ?
Tout a été enregistré dans le local de répétition comme pour les albums précédents avec notre 4 pistes à lampes TAEK. Il a un son vraiment spécial que l'on apprécie. Le fait de n'avoir que quatre pistes nous oblige à faire attention aux autres. De plus ceci permet d'obtenir un effet de « sympathie » entre les instruments (NB : les vibrations de deux sonorités peuvent entrer en sympathie lorsque les ondes sonores se rencontrent).
C : Comment se passe la composition d'un album de Jim Murple Memorial ?
Nous ne partons pas forcément sur des thèmes que nous destructurons comme dans le jazz. En fait ça part assez souvent de Nanou qui écrit un texte ou qui arrive avec une ligne de basse. Elle a toujours pleins d'idées en tête. Après on ajoute une rythmique, elle nous donne pas mal de conseils et on arrive au morceau final après quelques arrangements …
C : Contrairement aux Skatalites qui font partie de vos références, vos morceaux comprennent le plus souvent des paroles. Pensez-vous que cela rende la composition plus aboutie ?
Non, par contre le chant facilite le lien avec le public. L'histoire du groupe fait qu'on s'est orienté de cette façon. Dès le départ nous voulions proposer au public un set qui change à chaque concert. On voulait que rien ne soit figé … et la formule fonctionne plutôt bien !
C : Qu'écoutez-vous en ce moment ?
Hum … Mei Tei Sho, Antibales mais on est surtout des indécrottables des années 60.
C : Nanou, est-ce que tu préférerais que les jeunes hommes du premier rang pleurent ou s'évanouissent en te voyant ?
De toutes façons, tu le verras ce soir, ils s'évanouissent tous ! Certains pleurent et crient « Je t'aime » ! (rires).
Merci à Gaëlle de l'organisation et au Jim Murple Memorial.