Le festival Rock en Seine a débuté sa 7ème édition le 28 aout 2009 avec une affiche qui donnait l’eau à la bouche aux adeptes de la pop song et du rock avec la venue de groupe qui ne passent pas souvent dans l’hexagone. En tête de liste de programmation, les frères Gallagher d’Oasis. Le public qui s’était déplacé ce dernier vendredi du mois d’aout était pour la plupart venu écouter les titres qui ont fait la renommé des deux frangins. Malheureusement Liam et Noel sont des personnes comme les autres et ils possèdent deux faces, deux visages. Le plus beau est celui qui reste gravé dans nos têtes par le talent des mancuniens pour écrire et composer des chansons qui sont devenues dans les années 90 de véritables tubes à en faire exploser les charts. Depuis quelques années, un autre visage des anglais se faisait beaucoup plus présent en première page des tabloïds. Sous le ciel bleu caché par leur talent se faisait sentir un lourd climat relationnel, des tensions, une haine entre deux frères de sang. Une fois de plus mais une fois de trop, une bagarre a éclaté entre Noel et Liam dans les loges du festival, quelques minutes avant leur entrée sur scène. Une frasque qui a causé l’annulation du show d’Oasis entrainant la déception d’une grande partie du public mais un imprévu qui a pu faire du mal à la réputation du festival parisien. Il faut dire que depuis trois ans, Rock en Seine jouait avec le feu. Deux annulations d’Amy Winehouse sur deux éditions, les Gallagher ont prouvé que le proverbe jamais deux sans trois existe réellement… Bref un coup dur pour les programmateurs mais aussi pour les personnes présentes à cette soirée d’ouverture. Même si au fond de nous, nous aurions espéré voir une véritable renaissance sur scène, on peut désormais dire qu’Oasis est bel et bien un groupe mort et enterré qui doit vivre et perdurer dans le passé. Cet imprévu digéré, on attaque la véritable partie du festival, celle qui nous a poussé à venir prendre les derniers rayons du soleil d’un été parisien, le rock.{multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Pour des raisons d’un grand nombre de demandes d’accréditations presse et média, Vacarm n’a malheureusement pu être présent qu’une seule journée du festival. Bien évidemment et sans grandes hésitations, nous avons choisi le dimanche, jour du seigneur pour certains tandis que d’autres attendaient cette sainte journée depuis des mois, voir des années au vue des groupes annoncés « officiellement » pour cette édition de Rock en Seine.
16h15. Arrivé avec un peu de retard, nous suivions la horde de festivaliers venus en masse prêché la bonne parole du rock. Plus nous avancions vers l’entrée du festival, nous entendions au fur et à mesure la pop de Macy Gray. On se rapprochait des scènes mais la chaleur nous rappelle à l’ordre. Un bon festivalier sait qu’il doit bien s’hydrater pour ne pas encourir de problèmes de santé et éviter ainsi des malaises vagaux. Sans rentrer dans l’excès, il faut éviter aussi de rentrer dans un coma…éthylique ! Bref, c’est donc devant une bière rafraichissante que nous écoutions d’une oreille Macy Gray, le tout en suivant une discussion qui se faisait de plus en plus présente depuis le début du festival mais aussi depuis plusieurs semaines sur la toile. En effet, ce dimanche est marqué par la venue d’un groupe au talent culinaire, Les petits pois. Nom un peu loufoque qui faisait réellement tache dans la liste des formations présentes pour cette édition 2009 de Rock En Seine. Quel groupe de rock oserait prendre comme nom de scène, les petit pois. Aucun, sauf si celui ci nous cachait en réalité une formation de très bon gout musicalement parlant. Dans quelques minutes nous allions être fixé sur le line up de ce groupe.
17h50. Pendant que Sliimy essayait de captiver les personnes acquises à sa cause, une tracklist inintéressante et une programmation qui avouons le n’avait rien à faire dans un festival rock, nous quittons le sosie de Micka pour nous diriger vers la grande scène de Rock En Seine où tous les clichés du rock sont présent sur le leader du groupe à venir. Lors de notre traversée du Parc de Saint Cloud, on s’arrête quelques minutes au stand merchandising pour faire nos emplettes, lunettes de soleil et fausse moustache, style bacchante année 70. Pourquoi ? Juste pour être dans l’ambiance ! Ce qui n’était au départ qu’un projet sans réelles ambitions et qui n’était peut être qu’un délire musical entre deux amis d’enfance, est devenue aujourd’hui une formation réputée et qui a pris de l’ampleur. Jesse Hughes, leader de la formation des Eagles Of Death Metal allait se lancer sur scène dans quelques minutes. Sans être un véritable musicien mis sur le devant des projecteurs, The Devil Hughes porte de belle manière ce groupe sur ces épaules. Il faut dire que son ami d’enfance qui l’accompagne depuis des années dans les EODM n’est autre que Josh Homme, leader charismatique des Queens Of The Stone Age. En studio, Homme prend les baguettes tandis que Hughes assure les vocalises et la gratte. Malheureusement en live, c’est une autre histoire. Avec un planning chargé comme un ministre, Babyduck Homme n’est presque jamais sur scène en compagnie de son fidèle compagnon. On ne va pas se plaindre, il est remplacé par l’excellent Joey Castillo, batteur maison des QOTSA.
On attendait patiemment l’entrée du sulfureux Jesse Hughes qu’un morceau de Kool and the Gang résonnait dans les enceintes de la Grande Scène. Il arrive guitare à la main et lunette typique sur le bout du nez. C’est alors que sur les écrans géants postés sur les cotés de la scène, nous voyons un homme à la chevelure rousse et ressemblant étrangement à Mr Joshua Homme. Bonne nouvelle pour les adeptes des aigles de la mort ou pour des vautours qui allaient sortir de leur nid ? C’est l’assommeur de futs Joey Castillo qui prend place derrière la batterie. Le set débute avec « Bad Dream Mama », la foule est contente de voir le phénomène Hughes pour cette édition et elle le fait savoir en haussant la voix. Avec un troisième opus Heart On dans les bacs depuis plusieurs mois, il est l’heure de dévoiler ces nouvelles chansons sur scène. « Secret Plans » débarque, la foule réagit à nouveau. Une bonne ambiance se dégage et ceci dans les deux sens. Jesse à le sourire aux lèvres, heureux d’être présent, il n’hésite pas à faire réagir la foule « Are You Ready to Rock N’Roll? ». Il regarde une jeune femme et lui dit « Baby You Can Touch My Moustache Everytime You Want… » Si ce n’était que la moustache qu’il voulait qu’elle touche…
« Cherry Cola » fait suite et il annonce que c’est la dernière date de la tournée des Eagles, il veut que ce soit un concert de malade. Il recoiffe ses cheveux, sans oublier de passer un coup de peigne sur son imposante moustache rétro. Le dansant « Heart On » arrive et l’on voit un Castillo des grands jours. A la fin du titre, Hughes regarde la foule et envoie des bisous vers les spectateurs. Intermède prévu ou non mais qui lance d’une belle manière la chanson la plus love de l’album Heart On, « Now I’m A Fool ». Malgré un très bon set, on quitte les Eagles Of Death Metal pour se diriger vers la scène de la Cascade pour obtenir une bonne place pour le set des Petits Pois. Sammy Decoster, artiste français était sur la fin de son set lorsque nous passions dans les environs de la scène de l’industrie. On s’arrête quelques minutes pour écouter les compositions figurant sur Tucumcari et là plus particulièrement le titre éponyme à l’opus «Tucumcari ».
Revenons à la rumeur qui se faisait sentir depuis des mois et qui allait enflammé Rock En Seine. Depuis 2005, Dave Grohl (ex batteur Nirvana, Foo Fighters) avait avoué qu’un projet d’album était dans les cartons. Quel line up était probable ? Une nouvelle formation avec de jeunes pousses ? Ou un supergroupe ? Grohl avait lâché les collaborations envisageables. Lui reprendrait son rôle de batteur qu’il assurait auprès de Kurt Cobain, Josh Homme reprendrait le micro et la gratte comme chez les Queens Of The Stone Age et cerise sur le gâteau, on ressort du placard l’excellent John Paul Jones des Led Zeppelin. Les adeptes de guitares saturées et surtout des groupes originels de ces musiciens ont toujours gardé en tête la déclaration de Dave Grohl. Les années passèrent et le projet se faisait un peu oublier jusqu’à cette vidéo apparut sur la toile durant l’été. Quelques secondes d’un son très Led Zep Of The Stone Age… Le buzz était relancé et depuis cette date les sites spécialisés, dont Vacarm, ne ratèrent pas le coche pour essayer d’essuyer la poussière qui se trouvait sur les cartons de cette union improbable mais tellement alléchante. L’apparition des trois musiciens emblématiques devait être une surprise puisque la programmation officielle annonçait la venue des Petits Pois. Au vue du logo placé sur la grosse caisse de la batterie, tous les doutes et les soupçons de la venue des Them Crooked Vultures s’effacèrent puisqu’un vautour blanc y figurait, annonçant ainsi une très bonne nouvelle. Des sourires carnassiers s’affichaient sur les visages des spectateurs de Rock En Seine.
18h40. Dave Grohl entre sur scène et immédiatement les cris de joie se font ressentir. Il lève les bras vers la foule qui entre en délire pendant que Josh Homme prend place derrière le micro. Babyduck Homme lâche un bonjour dans notre langue natale directement suivi par « Petits Pois » où un rire se fait entendre de la bouche de Josh. Ce qui va suivre ne sera que pure extase musicale. « Elephants » est le premier titre à être joué pour le set des Crooked Vultures à Rock En Seine. Le début est énergique pour se calmer lorsque les vocalises du chanteur prennent place. Huit minutes de pur bonheur où l’on réalise que le groupe qui fait face à nous est comme la rollce royce des groupes. On demande même à notre ami de nous pincer pour être sur que l’on ne rêve pas. « Dead End Friends » fait suite et le public se montre immédiatement réceptif. Dave Grohl n’a décidément rien perdu de son talent à la batterie où il effectue des roulements de malade.
Lorsque l’on s’attarde sur les bords de la scène de la Cascade, on remarque que Brody Dalle, chanteuse de The Spinnerette et compagne de Mr Homme dans la vie est présente avec leur fille. Par politesse, Josh présente les membres du groupe, Grohl, Jones et Alain Johannes, guitariste des QOTSA sont présents sur scène. Il annonce le troisième titre, le nerveux « Gunman » où un son saturé se dégage des enceintes. Grohl assure les chœurs sur « Mind eraser, No Chaser » pendant qu’il joue des baguettes. Josh demande si nous passons un bon moment…Quelle question !! D’emblée, le public se met à scander « Crooked, Crooked… » avant que « Bandoliers » ne soit joué et où des riffs bien psyché ne soient lâchés par Homme. John Paul Jones délaisse sa basse pour se mettre au clavier sur « Caligulove ». Un son plus sombre se fait entendre avec l’apparition de « Spinning In Daffodils », titre qui se démarque de ce que l’on a pu voir jusqu’à présent sur le set des Crooked Vultures. Roulements de batterie, riffs slidé on se prend une claque avec « New Fang ». Josh Homme se met à rigoler et lâche « We are petits pois ». On s’était pris une claque sur la joue droite avec « New Fang » mais la joue gauche était jalouse, « No One Loves Me, Neither Do I » remet les chosent en place. Là, on se dit que le résultat du travail en studio de ces trois hyperactifs (plus Grohl et Homme que Jones !) va être une vraie tuerie. En guise de final, on a le cadencé « Warsaw » qui sera malheureusement le dernier titre des Crooked Vultures.
Placé entre Sliimy et MGMT et au moment où les Eagles Of Death Metal terminaient leur set, les Crooked Vultures ont réussi à créer l’événement de l’édition 2009 de Rock En Seine et faire oublier, peut être trop facilement pour ma part, l’annulation du set des mancuniens d’Oasis. Cette réunion de talents est une vraie réussite en live, reste à confirmer en studio mais nous sommes conscients que nous n’avons aucun soucis à nous faire sur ce point là. Them Crooked Vultures a déjà acquis son public à sa cause sans qu’aucun véritable morceau studio ne soit véritablement dévoilé. Them Crooked Vultures mérite le terme de supergroupe 2009 même si le projet de Jack White pour les Dead Weather est une réussite.
19h40. On se remet de nos émotions en se prenant une bonne bière pour rafraichir notre gorge de festivalier étant donné que nous avons braillé corps et âme pendant le set des Vultures. Assis et en bonne compagnie, nous assistons à l’entrée de Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden, duo qui forme The Management, plus connu sous le nom aujourd’hui d’MGMT. Le groupe a sorti en 2007 son premier album, Oracular Spectacular. Encensé par les critiques, leur titre « Time To Pretend » a largement été diffusé sur les ondes radios et les spots de pub. A Rock En Seine, ils n’ont pas dérogé à leur réputation. « Time To Pretend » en tête de liste, MGMT assure un set de bonne facture, la nuit se faisait de plus en plus présente lorsque les prémices de « Kids » débarquèrent. De suite, un mouvement de foule s’est réalisé dans un même laps de temps. Toutes les personnes assises se sont levées pour se trémousser sur ce titre. MGMT a assuré une bonne prestation à l’inverse des londoniens de Klaxons avec leur New rave qui n’ont pas été à la hauteur de leur espérance sur la scène de la Cascade. Peut être que cet avis n’est que personnel mais ils ne m’ont pas laissé une bonne impression pour la première fois que je les voyais en live. Ne soyons pas négatif et donnons leur une seconde chance lors d’un prochain concert dans une salle.
22h tapante. L’invasion commence… L’une des grosses affiche de ce dimanche va faire son entrée alors que la nuit est tombée depuis plusieurs minutes. Les spots affichent une lumière rouge, un son lourd est présent. Keith Flint débarque et là on sait que l’un des plus gros groupes d’électro rock de ces décennies prend place sur la Main stage de Rock En Seine. The Prodigy avec Keith Flint et Maxim, tous les deux danseurs et chanteurs du groupe britannique assurent le show par une prestation scénique assez prenante. Mais nous pouvons mettre un bonus sur la prestation de Maxim que de celle de Keith Flint, plus présent sur scène pour arborer ses tatouages et ses piercings.
Invaders Must Die, le nouvel opus de The Prodigy était bien sûr au programme mais des titres cultes comme « Smack My Bitch Up » ou encore « Firestarter » ont bien évidemment été inclus. Pour les fans du groupe ou même ceux qui ne connaissaient que les tracks les plus cultes, il y avait comme une certaine fierté d’être présent à Rock En Seine ce dimanche pour voir la prestation de The Prodigy.
Outre l’annulation du concert d’Oasis qui doit rester en travers de la gorge des organisateurs de cette 7eme édition, l’affluence a battu tous les records avec 97.000 spectateurs contre 76.000 en 2008. On espère que la huitième édition se portera aussi bien que celle de cette année. Il paraitrait que la prochaine édition pourrait copier le festival des Vieilles Charrues de Carhaix en débutant les concerts le jeudi soir. Vacarm y sera peut être présent dès le jeudi soir…
Merci à l’organisation de Rock en seine et Ephelide pour l’accréditation au festival Rock en Seine.