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Retour sur la Route du Rock 2017!

La fameuse semaine de déprime post Route du Rock est passée, on a pris le temps de débriefer à tête reposée.

Côté météo, on a été plutôt épargné cette année. On avait fait le pari de ne pas prendre les bottes et c’était plutôt bien vu.
La place gagnée dans le sac aurait pu par contre servir à y glisser une couverture car les nuits de vendredi et samedi ont été très fraîches.

Pour ce qui est de l’organisation, il y a forcément toujours quelques petits couacs qui font jaser. L’ouverture des portes retardée le vendredi à cause d’un problème de scanner, les files d’attente pour commander à boire et à manger, le manque de toilettes…
Accueillir 26 700 personnes en 3 jours sur le site du Fort Saint Père, ce n’est pas une mince affaire !

Si on devait faire une wishlist pour l’organisation de la 28ème édition, nous mettrions en tête de liste une bonne bière bretonne à la pression.

Parlons musique à présent. Le programmation de cette 27ème édition était belle et dense. Tellement dense, que malgré nos efforts, on a pas pu assister à tous les concerts que l’on avait listés. Le fameux quatuor des besoins naturels (manger, boire, pisser et dormir) nous a notamment fait manquer Idles, DJ Shaddow, Arab Strap, et Yak. Le vendredi soir était exceptionnel avec des enchaînements de concerts et un timing très bien choisi. Du coup le samedi nous a paru plus fade car la barre était haute et enfin le dimanche fut une soirée très appréciable malgré quelques petits temps morts ressentis.

On retiendra notamment :

#La Classe de PJ Harvey

Très attendue par le public du Fort Saint Père, PJ Harvey rentre en fanfare sur scène avec une classe impériale qui ne la quittera jamais durant tout le concert.
Accompagnée de 9 musiciens (guitares, violon, cuivres, percussions, claviers) tout aussi talentueux, elle débute le concert avec 3 morceaux (Chain of Keys, The Ministry of Defence et The Community of Hope) tirés de son dernier album. On ne va pas se le cacher, il nous a moins emballé ce 11ème album plutôt inégal. La surprise en sera donc d’autant plus appréciable.
En effet, en live on a l’impression de redécouvrir les titres joués de « The Hope Six Demolition Project » tellement l’interprétation et l’instrumentalisation sont réussies et prenantes.
Polly Jean va ensuite piocher dans une partie de sa discographie (Let’s England Shake, White Shalk, Rid of me, Uh Huh Her) et jongler avec des titres folk et d’autres plus rock. Malgré le peu de communication avec le public et le côté impassible des musiciens, le public est totalement conquis.
Derrière nous, un couple de fans chante toutes les paroles au cordeau. On les accompagnera avec grand plaisir sur « To Bring You My Love », jusqu’à en avoir des frissons. La voix de PJ Harvey aura été impressionnante de justesse tout au long du set. Le temps d’un dernier morceau (River Anacostia) principalement vocal, on réalise que c’est déjà malheureusement fini. C’était sacrément beau et le choix du noir et blanc sur les écrans de projection a sublimé la chose.

#La jeunesse très prometteuse de Car Seat Headrest

A peine 45 minutes après la prestation de PJ Harvey, c’est au tour de Car Seat Headrest de monter sur la scène du Fort. La première fois qu’on les a vu c’était à l’Antipode à Rennes durant la Route du Rock d’Hiver 2016. Autant dire que ce n’est pas la même histoire ce soir et que malgré un presque parfait second album (« Teens Of Denial »), on est un peu surpris de les voir jouer sur la grande scène juste après PJ Harvey.
Moins timide (toujours un peu tout de même), avec un jeu plus musclé, les 4 comparses américains emmenés par Will Toledo vont très bien s’en sortir. Forcément cela manque un peu de maturité parfois mais les riffs indie rock et le chant de Will Toledo résonnent très bien. Les pistes déjà longues et entraînantes sur le LP le sont encore plus en live. A peine 1 heure de set pour 6 titres joués. S’il continue comme ça, on les reverra certainement assez rapidement sur scène.

#La fessée déculottée de Thee Oh Sees

Thee oh Sees c’est avant tout le projet de John Dwyer. Le Monsieur et ses acolytes sont difficiles à suivre tellement ils produisent d’albums. Ils ont en plus le chic pour ne pas faciliter la chose de changer de noms régulièrement. En 2014 lors de leur dernière venue, on avait vécu le concert de loin et on avait moyennement accroché. Cette année, on a pas regretté de se mêler à la foule. Difficile de dire combien de morceaux ont été joués tellement le quatuor enchaîne les titres. A peine le temps d’évoquer avec le voisin de droite l’impressionnant duo de batteries que John est déjà entrain de manger son micro pour lancer un nouveau morceau.
On ne voit pas passer le set et au bout d’une heure, les festivaliers peuvent enfin reprendre leur souffle. Au final, le rock garage/ psyché des Thee Oh Sees nous a entraîné dans une certaine forme de jouissance et de folie pure. « C’est ça le Rock! » dixit Eddy.

#La progression de Parquet Courts

Après nous avoir offert un concert sous forme de rodéo sonore en 2013 sur la petite scène, les 4 texans vivant à New York sont de retour à Saint Père.
La première partie du set débute quasiment comme leur dernier LP par les morceaux « Dust », « Human Performance », « Outside », « Paraphrases » et « Captive of the Sun ».
Andrew Savage en profite d’ailleurs pour réveiller les quelques spectateurs qui auraient eu le malheur de piquer du nez en s’égosillant à en devenir tout rouge sur « Paraphrases ».
Parquet Courts ne se contentera pas de jouer son dernier album et va même nous faire le plaisir de jouer leurs meilleurs morceaux. On retient notamment les tubes « Borrowed Time » et « Sunbathing Animal » avec un chant en rafale et des riffs de guitare qui vont à 100 à l’heure.
A final les 4 américains nous ont livré un concert à l’image de leur dernier album, moins foutraque moins punk mais tout aussi agréable à l’écoute.

#La déception Temples

En 2014 lors de leur première venue à la Route du Rock, une grande majorité des festivaliers avait adoré, de notre côté on avait déjà pas vraiment accroché.
3 ans et un album bien propret plus tard, les 4 britanniques débarquent sur scène apprêtés de tenues 60’s. Ils démarrent leur set avec leur single « Certainty », le son rétro psyché est plutôt agréable. S’en suit 2 morceaux moins dynamiques, et là malheureusement ils nous ont déjà perdu… Non pas que leur musique soit mauvaise ou mal interprétée mais c’est trop net, trop lisse presque laquée. Souvent comparé à Tame Impala, on est resté jusqu’au bout du set afin de pouvoir confirmer et affirmer que l’on préfère largement la bande à Kevin Parker.

#La décomplexion de Future Islands

Attendus depuis longtemps, le trio originaire de Caroline du Nord a enfin mis les pieds dans le fort. Heureux d’être arrivés en jet privé depuis l’Écosse, grâce au formidable boulot de l’orga de la RDR, c’est avec énormément d’impatience, difficile à contenir, qu’on parle d’eux toute la journée, qu’on s’imagine pouvoir danser comme Samuel, qu’on a envie de voir, bordel ! La joie et la naïveté copieusement contagieuse des Future Islands n’est pas un mythe, toute la soirée la foule a gaiement été emmenée à danser et se lâcher comme bon lui semblait sur ces airs pop synth-wave, paradoxalement des plus chaleureux jamais entendus dans le style ! Non, on est pas là pour un jeu technique, pour un lightshow singulier, mais pour chanter et danser comme de grands enfants.
De prime abord, la déconcertante facilité des compositions peut faire se demander à un néophyte : « mais c’est vraiment bien, ça ? » – Mais oui ! Future Islands se respecte eux-même et assument totalement la candeur de leurs textes et de leur musique. Sur scène, un quatrième membre accompagne le groupe pour jouer de la batterie, tandis que William et Gerrit, respectivement à la basse et au synthé, restent quasi de marbre face aux singeries du chanteur, totalement possédé par ses textes. Le contraste en devient aussi absurde qu’amusant et laisse Samuel s’exprimer de tout son putain de gros cœur sur scène. Le public n’a d’yeux que pour lui, admiratif de son charisme insaisissable. C’était clairement le gros coup de cœur de la soirée du samedi !

#La maitrise impeccable de Soulwax

En voilà un autre, de groupe que l’on attendait au tournant. Curieux de les connaître, après tout ce remue-ménage dans la presse, je n’ai pas écouté un seul de leur morceau pour me faire une idée directement en live de ce que cela pouvait donner. Pour un groupe qui revient sur le devant de la scène 12 ans après leur dernier album en date, on doit saluer la tête bien basse la maitrise de la mise en scène. Tous vêtus de blancs, tous les membres se sont partagés minutieusement l’espace qu’il leur était attribué. On est carrément surpris de voir trois batteurs sur scène. J’ai déjà vu des formations acceuillir deux batteurs et j’ai toujours été admiratif du concept, tant il demande de la maitrise mais surtout de l’utilité, surtout lorsqu’il s’agit réellement de plusieurs batteries et non pas un batteur accompagné d’un percussionniste. De ce point de vue-là, c’était la claquasse.
Pour ce qui est de la musique, comment dire… A cette heure-là, impossible d’être encore assez frais pour assister au concert d’un œil averti et aux aguets, mais de là à en ressortir avec un souvenir banal relèverait du mauvais goût. Soulwax a clairement tout défoncé. Une musique tribale ? Un peu. Mystique ? Oui. Electro ? Yes. Rock ? Aussi. Cliché ? Putain, non. Indus ? Y’a des airs. Singulière ? Voilà qui résume bien la chose, en ayant parfaitement dépassé le stade expérimental pour un rendu parfaitement maitrisé et incopiable. Soulwax a donné une leçon à tout le monde et rend addict dès les premiers instants.

#La remarquable Angel Olsen

Angel Olsen est déjà venue à la RDR, c’était en 2014 et on se rappelle très bien de son concert. Elle avait ouvert la 24ème édition coiffée d’une serviette devant à peine de 200/ 300 spectateurs. Non pas que les festivaliers étaient désintéressés par son concert mais beaucoup d’entre eux étaient occupés à acheter des bottes ou à essayer de planter leurs tentes dans la boue. Pas besoin dans dire plus, ceux qui étaient présents à cette 24ème édition s’en souviennent très bien… En tout cas Angel avait réussi la prouesse de nous remonter le moral avec sa voix à la fois envoûtante et apaisante. Conquis par son dernière album (« Woman ») plus rock, on était donc impatient de la revoir sur scène. Les voix d’Angel et de sa choriste ont été puissantes et généreuses tout au long du set. Musicalement ça respire la folk américaine, le rock un peu aussi mais peut être pas assez pour que l’on soit totalement embarqué. Certains morceaux semblent même être joués un tempo en dessous et ont du mal être conclus. On passe un agréable moment mais on ressort quand même un peu déçu. Peut-être aurait-il fallu être dans les premiers rangs pour véritablement apprécier. Ça ne nous empêchera pas de retourner la voir (en salle si possible), bien au contraire.

#La déconne talentueuse de Mac Demarco

On était à peine rentré sur le site du Fort Saint Père le dimanche, que déjà Mac Demarco nous faisait marrer. En effet, le sympathique disquaire « Balades Sonores » (présent durant les 3 jours de la RDR) avait mis à disposition un Mac Demarco grandeur nature en carton afin que les festivaliers puissent se prendre en photo avec lui. Le canadien aux dents du bonheur est bel et bien une des attractions très attendue de cette dernière soirée. Mais pourquoi me direz-vous ? Au delà de produire une musique cool et accessible, qu’a t’il de si original pour attirer les foules ?
Aller voir Mac Demarco sur scène, c’est un peu un deux en un. C’est à la fois un concert mais aussi un one-man-show. Et réussir à faire rire le public averti de la Route du Rock, ce n’est quand même pas une mince affaire. De mémoire, les 2 dernières fois pour nous c’était Father John Misty en 2015 et je vous le donne en mille, Mac Demarco en 2014.
Côté musique, Mac et son band ont su s’adapter avec talent. En effet, le dernier album se porte moins au live. Ils ne joueront que 5 pistes sur les 13 que comprend « This Old Dog ». Il a réussi alors à faire danser et chanter le public avec notamment ses tubes « Salad Days », « The Stars Keep On Calling My Name » et « Cooking Up Something Good ». Et puis comme il aime si bien le faire, le canadien va nous offrir en plein milieu de concert une belle tranche de rigolade. Après avoir blagué avec Angel Olsen et son groupe attablés sur scène pour l’occasion, il entame une reprise du tube de Vanessa Carlton: « A Thousand Miles ». Il n’en connait qu’une phrase, qu’il va répété pendant un peu moins de 2 min. Ça n’empêchera pas le public de l’accompagner en tapant dans les mains. Il conclura son concert par un slam tout en continuant à boire ce qui s’apparente à du rosé dans une bouteille d’eau.
Sacré Mac! On a du être nombreux ce soir là à penser qu’on aimerait bien le compter parmi nos amis.

 

#La dextérité diabolique de Ty Segall

Après 3 jours de festival, la fatigue commence à prendre le dessus mais on tiendra le coup jusqu’à Ty Segall. Tout de rouge vêtu, le prolifique Ty et son équipe (dont Mikal Cronin à la basse) débarque sur scène et débute le set par l’excellent « Break a Guitare ». De la même manière que Thee Oh Sees vendredi soir, Ty Segall et ses musiciens vont enchaîner les titres ne laissant guère de répit au public. Ça tombe bien, on est resté pour cela. Ty Segall va nous exposer son talent et sa créativité pendant une bonne heure. Piochant parmi ses nombreux albums, il passe en revue une bonne partie des styles de rock (garage, heavy, psyché…) qu’il maîtrise et affectionne. Les festivaliers sont séduits, on ne regrettera pas d’avoir lutter contre la fatigue.

La 24ème édition de la Route du Rock s’arrêtera là pour nous.

Merci à Titouan pour les superbes photos. Je vous invite à aller faire un tour sur son site et sa page Facebook, ça vaut le coup d’œil.
Merci à toute l’équipe de la Route du Rock! Merci aux bénévoles très investis comme tous les ans! Merci aux partenaires et amis de festival!

A l’année prochaine !

Antoine et Jean-Marie pour Vacarm!

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