J’ai eu la chance immense d’être accréditée pour la 15e édition du festival le Cabaret Vert à Charleville-Mézières. Le Cabaret Vert a ce je ne sais quoi qui n’appartient qu’à lui, ce supplément d’âme qui fait toute la différence. Et je me demande bien pourquoi j’ai attendu la 15e édition pour le découvrir !
Le Cabaret Vert c’est 79 concerts sur 4 jours, 3 scènes avec leur personnalité, de la plus petite, la « Razorback », à la programmation très rock, à la principale, la « Zanzibar », où se produisent les têtes d’affiche, en passant par la scène « Illuminations », celle des découvertes mais aussi des valeurs sûres, dans un registre de styles très étendu. A ces trois scènes s’ajoutent deux espaces festifs, « le Greenfloor », où les clubbers se réunissent pour danser au son des platines malmenées par des DJs du monde entier, et le joliment nommé « le temps des cerises », où on ne peut s’empêcher de faire une halte chaque fois qu’on traverse le festival, pour danser sur les plus grands tubes du reggae, de la soul, de la funk et plus encore.
Outre cette programmation musicale riche et variée, le Cabaret Vert c’est aussi un festival de bandes dessinées avec une cinquantaine d’auteurs présents dont cette année Charlie Adlard de Walking Dead, Didier Tarquin pour Lanfeust de Troy, Régis Loisel de La Quête de l’oiseau du temps ou Jean Bastide avec Boule et Bill. Rien que ça !! Un festival dans le festival, il fallait oser !!
Et ce n’est pas fini ! Face à l’espace BD, L’IDEAL Cinéma, conçu avec les étudiants de l’ESAD de Reims, propose deux salles de projection grand écran avec une programmation variée, du clip au long métrage en passant par le documentaire. Et juste à côté, dans le square Bayard, les Freaks vous offrent une parenthèse enchantée en redonnant aux arts de rue la place qu’ils méritent.
Le succès du festival est aussi dû en grande partie aux 2 200 bénévoles, tous charmants, souriants, oeuvrant sans relâche au bien-être des festivaliers. On ne manque jamais d’eau bien fraîche au Cabaret Vert (et avec la météo estivale de cette année, c’était bien appréciable), les toilettes (sèches) sont toujours nickels et en nombre suffisant et le site est sans cesse débarrassé des déchets.
Autre point important lorsque vous passez quatre jours sur un festival, la restauration. Meilleure offre que j’ai pu voir en terme de rapport qualité/prix. Tout ce qui est proposé est produit à moins de 200 km de Charleville. La Cacasse à cul nu et la Poutine se taillent un beau succès. Et quel plaisir de payer avec les Bayards, la monnaie du festival produite par une entreprise locale. Tellement mieux que ces cashless dont on ne sait jamais combien il nous reste dessus. Evidemment, les pièces sont fabriquées en aluminium, métal indéfiniment réutilisable, le Cabaret Vert ayant la démarche éco-responsable inscrite dans son ADN. Cette année d’ailleurs, des tables rondes étaient organisées sur des thèmes comme la biodiversité ou l’éco-mobilité.
Durant cette parenthèse enchantée, j’ai découvert également la ville de Charleville-Mézières, sa magnifique place Ducale, ses bucoliques et verdoyants bords de Meuse et l’incroyable hospitalité et gentillesse de ses habitants. Partout où je suis allée, commerces, cafés, office du tourisme, je n’ai rencontré que des gens sympathiques et bienveillants. Cette année, le festival a créé la formule « adopte un festivalier », à l’instar du Hellfest à Clisson. C’est cette solution que j’ai choisie pour mon séjour, même si le festival propose deux campings, un pour les fêtards et l’autre plus calme. J’ai donc été « adoptée » par un jeune couple adorable, Manon et Julien. Une rencontre magnifique ajoutant encore un peu plus de bonheur à ma première édition du Cabaret Vert. Difficile de retrouver la vie parisienne après cette parenthèse enchantée. Mais je reviendrai à Charleville, c’est une certitude.
Finalement le seul problème au Cabaret Vert c’est qu’il est impossible de tout faire, tout voir, tout entendre !
Pour éviter que ce report ne soit trop long, les photos des festivaliers sont insérées dans un autre article que vous trouverez en cliquant sur le bouton ci-après.
J’en profite pour ajouter que les festivaliers du Cabaret Vert sont pour beaucoup dans le succès de ce festival. Tous les âges, tous les styles, une ambiance joyeuse et décontractée. Merci à tous les festivaliers que j’ai croisés pour leurs sourires, leur bienveillance. Ce n’est pas toujours facile d’être seule pour couvrir 4 jours de festival mais au Cabaret Vert, les rapports humains étaient exceptionnels, que ce soit avec d’autres photographes, les agents de la sécu, les bénévoles, les restaurateurs, à l’espace presse et avec les milliers de festivaliers, pas une seule onde négative !
Place maintenant à la programmation musicale. Des coups de cœur, de belles découvertes, des rendez-vous manqués aussi, seule pour couvrir le festival c’était assez intense, je n’ai pu tout voir, tout faire, tout écouter.
Jeudi 22 août, après installation et papotage dans ma famille d’accueil, direction le festival, à pied, avec traversée du centre ville de Charleville-Mézières, très joli. Je ne suis jamais venue par ici et je commence déjà à me demander pourquoi ! J’arrive sur le site, plus grand que je ne l’imaginais. Un tour à l’espace presse pour prendre connaissance des restrictions du jour pour les photos et je file en direction de la scène principale, la Zanzibar où j’assiste à mon premier concert de cette édition 2019 avec Johnny Marr, ex-guitariste/compositeur d’un groupe culte des années 80, The Smiths. Excellente mise en bouche avec la pop so british de ce guitariste hors pair qui n’hésite plus à chanter et à reprendre quelques grands titres des Smiths comme « There Is A Light That Never Goes Out ».
Je traverse tout le site pour rejoindre le « club rock » du festival à la déco aux airs de Hellfest. C’est ici que l’on trouve le Groin Groin, bar à bières incontournable du festival, ainsi que le stand Barback dont je vous laisse apprécier sur la photo ci-dessous la spécialité (vegans s’abstenir !). Voici donc la Razorback, la petite scène où se produisent les groupes les plus « énervés » du festival. Devant la scène, une grille métallique estampillée Razorback se soulève lorsqu’un groupe commence à jouer. Un petit effet vraiment très chouette.
C’est Knuckle Head, un duo que j’ai déjà pu apprécier à l’American Tours au début de l’été, qui ouvre les hostilités. Un mélange de blues, rock, country bien gras, parfaitement raccord avec la sueur et la poussière soulevée par le premier circle pit du festival. Jock tabasse sa batterie. Tatoué jusqu’aux yeux, allumant sa clope sur scène et buvant le whisky à la bouteille, il fait le bonheur des photographes. Derrière son micro coiffé d’un crâne de mouflon ( ?) aux cornes recourbées, Jack assure guitare et chant, avec une voix profonde qui vous emporte bien loin, sur la route 66 aux Etats-Unis. Un duo qui n’a pas fini de faire parler de lui, écoutez « Gazoline », vous m’en direz des nouvelles !
Un peu de calme et de douceur avec le reggae/rock alternatif des australiens de Ocean Alley sur la scène Illuminations, avant de filer vers la tempête Prophets of Rage.
Deux semaines après les avoir vus à l’Olympia, c’est avec toujours autant de plaisir que je vois déferler sur la scène Zanzibar l’ouragan Prophets of Rage, la fusion Rage Against The Machine/Cypress Hill/Public Enemy en réaction à l’élection de Donald Trump. Les slammeurs s’en donnent à cœur joie et les gars de la sécu prennent leur premier coup de chaud du festival. C’est un véritable uppercut encore une fois. Si on n’aime pas être secoué, mieux vaut éviter la fosse !
Forcément après Prophets of Rage, Twenty One Pilots me semble bien gentillet. Après avoir shooté les trois premiers titres je file à l’Idéal Cinéma où j’ai vu que le film culte The Rocky Horror Picture Show était projeté ce soir. Je l’ai vu je ne sais combien de fois, je décide de me faire juste plaisir en restant un petit quart d’heure et de retourner ensuite voir le show de Twenty One Pilots. Sauf que je suis tellement bien installée sur des gros coussins, casque sur les oreilles et je passe un si bon moment que je reste jusqu’à la dernière minute du film et je rate apparemment un éblouissant show à l’américaine. Tant pis pour moi !
Pour finir cette première journée, Roméo Elvis déjà vu au Lollapalooza le mois dernier. Tellement cool. Très éloigné de ce que j’écoute habituellement mais je dois reconnaître que je suis impressionnée par sa façon de faire le show, il emmène tout le monde avec lui dans son univers drôle mais aussi émouvant parfois. Les paroles sont reprises en chœur par le public, joli succès pour ce belge à la notoriété sans cesse grandissante. Mais jusqu’où ira-t-il ?
Retour à travers la ville déserte jusque chez mes charmants hôtes, la tête pleine de tout ce que je viens de voir, d’écouter, je sais déjà que ce festival me correspond au-delà de mes espérances.
En route pour la deuxième journée du festival avec un premier arrêt sur la Razorback pour le post punk de Kamarad. C’est énervé à souhait et ça headbangue sec dans la fosse. Pour les amateurs de gros son qui tabasse, quatre alsaciens à suivre assurément !
Sur la scène Illuminations, les étonnants Loka and the Moonshiners, la rencontre entre musique occidentale et spiritualité africaine. Un mélange de rock garage/psyché et de mutuashi congolais qui vous fait entrer dans une sorte de transe dont vous n’avez pas envie de ressortir.
Un vent de Jamaïque souffle à présent sur la scène Zanzibar, sous un soleil écrasant. Accompagné d’une dizaine de musiciens et choristes, Ziggy Marley (le fils de Bob) va offrir aux milliers de spectateurs un concert parfait avec en prime des reprises de son célèbre papa dont la magnifique « Redemption Song ». Tout le monde danse, les percussions sont parfaites, la voix de Ziggy ressemble incroyablement à celle de son père mais attention, ce n’est pas une pâle copie ! « One love, one heart » et « Jamming » finissent de mettre tout le monde d’accord. La pelouse n’est plus qu’un immense dancefloor. Un des moments forts du festival.
Belle découverte pour moi sur la scène Illuminations avec Israel Nash. Quel talent ! Quelle voix ! De la country folk teintée de psyché, je me promets de courir acheter ses albums à mon retour. Une pause tout en douceur, il suffit de fermer les yeux pour se croire transporté dans les grands espaces américains. Un coup d’œil au public, je ne suis pas la seule à être sous le charme.
Je décide d’aller faire un tour vers le Greenfloor, l’endroit qui m’attire le moins. Et bim ! Encore une claque avec le lumineux Difracto. Et que dire de l’ambiance sur le Greenfloor ! J’ai juste envie de poser mon (lourd) sac avec l’appareil photo et de me mettre à danser moi aussi jusqu’au bout de la nuit ! Mais je ne suis pas venue là pour m’amuser, le devoir m’appelle, IAM est annoncé sur la scène Zanzibar.
Je repasserai par la suite régulièrement dans l’écrin de verdure du Greenfloor, attirée, à mon grand étonnement, par cette fête permanente.
Sur la scène Zanzibar, place aux Marseillais de IAM, que j’ai autant de plaisir à voir que le mois dernier au Lollapalooza. Les vieux briscards du rap arrivent masqués sur scène et c’est avec l’ »Ecole du micro d’argent » que le concert démarre. Suivent la magnifique « Nés sous la même étoile » et « Monnaie de singe » avec une pluie de billets s’envolant dans le ciel bleu azur. Le cultissime « Je danse le mia » en milieu de set apporte une note un peu plus légère avec boules à facettes, chorégraphie du groupe et un public reprenant les paroles à plein poumons. A réécouter le dernier titre « Demain c’est loin », sorti pourtant en 1997, on se dit avec tristesse que rien n’a changé.
Pendant ce temps, sur la Razorback, Rendez-Vous envoie du lourd avec son post-punk/cold wave agressif à souhait. La fosse headbangue à l’unisson. Décidément la petite scène Razorback a tout d’une grande !
Sur la scène Illuminations, grosse claque avec Courtney Barnett et son incroyable jeu de guitare. Totalement sous le charme de cette australienne que je ne connaissais pas, je l’avoue, et dont le titre « I’m not your Mother, I’m not your Bitch » pourrait devenir un véritable hymne pour les féministes. Chapeau bas madame !
Un petit tour vers la Razorback où les déjantés de Bodega, un quintet originaire de Brooklyn, assènent leur new wave / pop rock avec force rythmique, le trio féminin basse/batterie est terrible. Je pars vers la scène Illuminations en me disant que décidément le rock énervé est bien présent au Cabaret Vert. Je ne croyais pas si bien dire en découvrant Oh Sees et son frontman totalement barré, John Dwyer. Avec deux batteurs sur scène, c’est du lourd, très lourd. Du rock garage à tendance psyché de haute volée et un chanteur/guitariste hallucinant laissant une fosse en transe et épuisée.
C’est avec Orelsan que je vais terminer cette deuxième journée. C’est le dernier concert après une tournée qui aura duré presque deux ans et la troisième fois qu’il vient au Cabaret Vert. Devant une foule impressionnante reprenant les paroles à l’unisson, le rappeur, très en forme, délivre un show sans faute. Ce n’est peut-être pas mon style musical de prédilection mais je dois admettre qu’Orelsan est très fort pour t’embarquer dans son univers et te faire hurler « basique » avec les autres.
La fatigue se fait sentir et j’ai une longue marche pour rentrer, je vais donc à regret partir sans voir Ghostemane dont la musique m’accompagnera sur le chemin du retour. C’était du très lourd apparemment. Un des deux rendez-vous que je regrette d’avoir manqués. Le second demain.
Samedi, troisième journée du festival, toujours sous un soleil écrasant.
Mise en bouche avec deux concerts sur la scène Illuminations. Cosmic Hill, groupe local, sept copains ardennais qui vont retourner le public avec leur mélange de funk/electro/hip hop, suivi de Redemption, vu au Hellfest l’année dernière, un père et ses deux fils dont un prodige de la batterie. Du bon gros rock à la Motörhead.
Ayant pris ma dose de gros son je tente une incursion vers le Greenfloor et fais une petite pause devant La Creole feat Lazy Flow, bonne humeur garantie !
Il est temps de filer vers la scène Zanzibar où un programme chargé m’attend, James, Airbourne, Patti Smith et Foals !
Les britanniques de James ouvrent le bal et c’est encore une belle surprise pour moi, dès le premier titre « Johnny Yen » je suis sous le charme. Ils sont au moins une dizaine sur scène, trompette, violon, claviers, percus, batterie, basse, guitare, un vrai big band ! Dans son improbable pantalon trop large, le frontman se laisse aller à d’étranges chorégraphies. L’interprétation de « Out to get you » me fout les poils au garde à vous. Splendide.
Avec Airbourne, je suis en quelque sorte en terrain connu. J’ai vu plusieurs fois les australiens, fils spirituels ou adoptifs de AC DC c’est comme vous voulez. Gros coup de chaud pour le service d’ordre qui ne s’attendait sans doute pas à devoir accueillir tant de slammeurs. Un concert efficace de bon gros rock, sans prise de tête. Joel O’Keefe, égal à lui-même, fait son show sans toutefois grimper tout en haut de la scène comme à son habitude. Un des temps forts du festival. Une pensée pour le bassiste qui s’est vautré dans les premières minutes du concert !
En attendant Patti Smith, un petit tour vers la scène illuminations où les Viagra Boys foutent le bazar avec leur post-punk bordélique assumé. Selon le frontman, l’alcool l’a sauvé du sport ! Il faut le voir s’allonger près de la batterie si longtemps qu’on ne sait plus s’il s’est endormi, a fait un malaise ou s’il se fout de notre gueule (rayer la mention inutile). Punk is not dead et je m’en réjouis.
Vient le moment important pour moi, Patti Smith. Une légende. Mais la dame a pris de l’âge et je crains d’être déçue. Dès les premières minutes je suis rassurée. Quelle immense artiste ! J’ai pleuré sur « Because the Night », vibré avec des milliers de personnes sur « People have the Power », me suis époumonée sur les covers de Lou Reed et Midnight Oil et dansé comme une dingue sur l’enchaînement final « Land/Gloria ». Je ne m’attendais pas à voir autant de jeunes devant la scène. Le rock n’a décidément pas dit son dernier mot. Patti Smith est un peu chez elle à Charleville-Mézières, ville natale du poète Arthur Rimbaud. Sa présence sur la scène du Cabaret Vert était un événement de taille. Je suis d’autant plus heureuse d’avoir été présente.
Un peu de trash avec les belges de Cocaine piss. Ça braille, c’est violent, en clair du punk barré comme on l’aime sur la Razorback.
C’est avec Foals sur la scène Zanzibar que se termine cette 3e journée pour moi. Impression mitigée. Un je ne sais quoi qui m’empêche d’adhérer totalement. Une scène peut-être trop grande pour eux ? En tout cas ils ont fait un heureux ce soir en laissant monter sur scène un jeune homme qui n’oubliera certainement jamais ce concert.
Je décide de rentrer après Foals. Erreur. Deuxième rendez-vous manqué du festival que je ne me pardonne pas, Salut c’est cool sur le Greenfloor. Il paraît que c’était dingue et je veux bien le croire.
Les meilleures choses ont une fin, ce dimanche 25 août marque la fin de l’édition 2019 du Cabaret Vert. La première pour moi mais d’une longue série je l’espère. Sur la scène Illuminations je découvre la pop électro de Claire Faravarjoo. Ses chansons poétiques parlent des petites choses de la vie dans lesquelles chacun peut se reconnaître même si Claire parle de sa vie à elle, nous ouvre son journal intime comme elle le dit. Claire compose, écrit, chante et joue de la guitare. Il est difficile de ne pas l’aimer tant elle déborde d’enthousiasme et d’une certaine fraîcheur aussi. J’ai eu la chance de l’interviewer après le concert, une jolie rencontre.
Dernier concert sur la Razorback, The Jungle Shakers, un duo sedanais. Guitare, batterie, harmonica, contrebasse, chant, ils font à deux ce que d’autres font à 4 ou 5, jouant à 100 à l’heure une sorte de rock’n’roll / rockabilly. Les Stray Cats qui auraient mis les doigts dans une prise en quelque sorte. Excellent !
Sur la scène Zanzibar, je découvre Barcella, qui va nous conter des histoires d’amour, de vie, accompagné d’une flopée de musiciens devant une foule immense. Barcella est une star ici, c’est la quatrième fois qu’il est programmé au Cabaret Vert. C’est un bonheur de le regarder, de l’écouter. Il est lumineux, heureux d’être là c’est une évidence, proche de ses musiciens et il est taillé pour la scène, qu’il occupe d’un bout à l’autre avec une belle énergie.
Après Barcella, c’est au tour de Gaëtan Roussel (ex-Louise Attaque) d’occuper la grande scène, lui aussi bien entouré par ses musiciens. Au plaisir d’entendre à nouveau certains « tubes » de Louise Attaque ayant marqué les années 90, s’ajoute celui de découvrir le répertoire de cet auteur/compositeur que je n’avais personnellement pas écouté depuis Louise Attaque et qui a encore de bien jolies choses à nous chanter.
C’est une programmation 100 % française ce soir sur la grande scène puisque c’est Bernard Lavilliers qui prend la suite, lui aussi entouré d’une flopée de musiciens. 50 ans de carrière tout de même. Je ne l’ai pas écouté depuis des années et je me surprends à connaître beaucoup plus de titres que je ne le croyais et à chanter, danser. Reggae, folk, latin … les rythmes invitent au voyage. Bernard Lavilliers a beaucoup de charisme et c’est une bête de scène. Je vais ressortir le vinyle que ma frangine m’a offert en 1980 (soupir) ! Le stéphanois clôture avec classe l’édition 2019 du festival sur la scène Zanzibar.
Je n’ai pas envie de rentrer, je fais encore un tour sur le site et file voir un ultime groupe sur la scène Illuminations, l’improbable Vaudou Game. De l’afro punk aux paroles savoureuses et un frontman plein d’humour réussissant à faire reprendre le refrain de « tata est fatiguée » à un public visiblement enchanté de ce bonus, ce tout dernier concert, un ovni sans doute mais il en faut toujours un dans un festival !
Voilà, c’est fini pour cette année. Je ne vais pas échapper à la déprime post Cabaret Vert. J’aurais encore tellement de choses à dire. Tant de rencontres, de découvertes. Un immense merci à Delphine pour l’accréditation, à Manon et Julien pour m’avoir « adoptée », aux photographes qui m’ont permis de me sentir moins seule et aux festivaliers qui ont accepté de répondre à mes questions. Vous avez tous contribué à rendre inoubliable ma première édition du Cabaret Vert.