La première édition du Paris Extreme Fest s’est tenue les 26, 27 et 28 mars à l’Elysée Montmartre. Plus de 60 groupes se sont produits sur la grande scène du Boulevard Rochechouart pour nous présenter ce qui se fait de mieux actuellement au sein des mouvements punk, hardcore et metal. Le Paris Extreme Fest a réussi le pari de regrouper des artistes de référence français (Burning Heads, L’Esprit du Clan, The Arrs) comme des têtes d’affiches internationales (Arch Enemy, Agnostic Front, The Exploited). Retour sur trois jours de déluge sonore.
La salle de l’Elysée Montmartre était plutôt pleine dès le vendredi après-midi lorsque les punks envahissent le trottoir du Boulevard Rochechouart dès 17h. Après un set de Black Bomb A qui marque le retour de Djag au chant, cette première journée débute en beauté avec la doublette « punk californien » Burning Heads / Uncommonmenfrommars. Les Burning Heads sont toujours aussi forts sur scène pour distiller un message virulent. Avec leur dernier album en date, Spread The Fire, les orléanais assènent leurs mélodies punk teintées d’un retour aux sources plus hardcore. A peine une heure plus tard, les cinq déjantés d’Uncommonmenfrommars nous feront goûter au soleil Californien au travers d’un set plus détracté. Très dynamiques sur scène, le groupe français qui a désormais fait toutes ses preuves depuis son premier album Vote For Me, va donner un peu de motivation au public parisien pour sauter, danser, pogoter. Puis, c’est au tour de Tagada Jones, les « presque-dinosaures » du punk anarchiste français, de monter sur scène. Sans leur second chanteur, le groupe va nous proposer un set au son très lourd, influencé par l’electro et le metal. Sous lumière stroboscopique, la prestation de Tagada Jones donne envie de lever le poing bien en l’air et de lancer un grand cri vers l’infini. Les britanniques de Discharge, à la croisée du son crust et du punk hardcore, ne vont pas attendrir la soirée. Encore faut-il apprécier leur musique très agressive et assez peu entrainante en comparaison des autres artistes présents ce soir. De plus, The Exploited joue juste après eux et l’impatience se fait palpable dans le public. Il faut avouer qu’une fois la crête rouge de Wattie Buchan fait son apparition sur scène, le show est lancé. Nous voici en pleine déferlante punk et The Exploited reprendra alors ses meilleurs titres durant une heure. Voici un show qui promet du bon, voire même du très bon, alors que The Exploited prépare actuellement son neuvième album.
Samedi, la place est laissée à une sélection d’artistes aux tendances plus hardcore. Quelques jeunes pousses se produisent en début d’après-midi comme 8control, Primal Age ou Providence avant de laisser la place à des artistes plus confirmés. La doublette belge Nasty / Do Or Die déclenche le début des hostilités. Avec leurs riffs lourds et gras, Nasty nous présente un set ambiance beatdown de folie. On se dit que parfois, il y a des coups de poings et des coups de pieds dans l’air qui se perdent. Cette hypothèse se voit confirmée avec l’entrée sur scène de Do Or Die et de ses deux hurleurs charismatiques. Reprenant les titres de Pray for Them, Do Or Die nous dévoile une touche plus agressive que sur les précédents albums, peut-être synonyme des mois passés sur la route. Enfin, juste avant l’entracte, c’est le combo français The Arrs qui montera sur scène avec toute la folie de son chanteur qui ébranlera les planches. De …et la douleur est la même à Héros / Assassins en passant par Trinité, le quintet va reprendre ses titres les plus furieux au grand bonheur du public parisien. Voici probablement l’un des meilleurs shows de la journée, très visuel, qui présage du bon quant à la sortie du DVD Just Live, en avril. Le reste de la soirée sera légèrement ternie par l’annulation de Kickback et une prestation assez moyenne de Knuckeldust. En revanche, Skarhead sera une bonne surprise avec un set ultra énergique qui donnera un second souffle au pit avant les prestations très attendues de Strife et Agnostic Front. Ces derniers, déjà passés à plusieurs reprises à Paris dans l’année semble convaincre son public. L’efficacité est de rigueur et on appréciera grandement le tonus de Vinnie Stigma qui fait presque le show à lui seul. Ces légendes du hardcore clôtureront la soirée dans un dernier pogo généralisé.
Dernier jour de festival, le dimanche laisse place à une programmation orientée metal. La journée débute avec une sélection de groupes français qui auront marqué l’année 2009. Si As They Burn, jeunes protégés de l’Esprit du Clan, nous prouveront que leur Deathcore mérite toute l’attention du public, Betraying the Martyrs nous offrira une prestation aussi pitoyable que burlesque. Nullissime. Heureusement, No Return et surtout, l’Esprit du Clan, contenteront le public. Véritable baffe et probablement le meilleur show de tout le festival, l’Esprit du clan est un véritable bulldozer qui va ébranler la scène de l’Elysée Montmartre. Malgré l’absence temporaire de Shiro, second chanteur du groupe, le combo de Seine Saint Denis va dynamiter le pit sous les hymnes entrainants tels que « Nouvelle Drogue », « Compact », « Révérence », … Une fois l’entracte passée, les très contestés Treponem Pal signent leur retour sur la scène de l’Elysée Montmartre pour une heure de metal industriel qui sonne old school à souhait. Le quatuor suédois Entombed durcira encore plus le jeu avec leur death metal teinté de rock’n’roll nous rappelant les rythmiques puissantes de Lamb of God. Sans concessions, Entombed balance la sauce comme il faut et réveille le public qui commence à s’assoupir après de longues heures passées debout. Il faut avouer que leur dernier album en date, Serpent Saints the Ten Amendments, est imparable en live. S’en suit la doublette black metal Samael / Dark Funeral. Si les Suisses nous offrent une prestation très orientée indus, avec des relans de Rammstein, Dark Funeral nous présentera un show qui exprimera toute la noirceur de la musique de ces seigneurs du black metal. Vêtus d’armures de cuir et le visage peinturluré, ces sympathiques suédois vont créer un véritable ouragan sonore avant l’arrivée de la splendide chanteuse d’Arch Enemy, Angela Gossow. Derrière la charmante suédoise qui ferait perdre sa virilité à un détenu de prison de haute sécurité, la formation délivre un set ultra carré.
Au final, la première édition du Paris Extreme Fest nous aura offert un panorama plutôt attractif de la scène extreme durant 3 jours. Si quelques améliorations sont à apporter au déroulement du festival (beaucoup de groupes, prix du ticket et circulation du public), on ressort avec une vision très positive de ce festival. Vivement la prochaine édition !