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Hellfest Finisher – une édition 2022 hors normes !

Une édition tout simplement hors normes. Après deux semaines de festival, 7 jours de concerts non stop, le Hellfest 2022 s’achève avec un concert magistral de Metallica. Pour sa quinzième édition, le plus grand festival des musiques extrêmes aura vu défiler plus de 350 groupes, et pas des moindres : Deftones, Gojira, Guns n’ Roses, Megadeth, Deep Purple, Scorpions… on en oublierait presque Nine Inch Nails qui assurait la tête d’affiche ce samedi ! Il fallait avoir un physique d’acier pour venir à bout de cette édition, entre canicule et averses orageuses, entre décibels et spectacles démesurés. Retour en images sur cette édition 2022 !

Jeudi 23 juin

Ce soir, c’est Scorpions qui assure la tête d’affiche. Les allemands sont des habitués du Hellfest, et leurs prestations ont toujours été marquantes. Cette année encore, le public de Clisson aura le droit de réciter les paroles des maitres du slow épique. Scorpions livre un set plutôt heavy en réservant ses meilleurs hits pour la fin. Rudolf Schenker sort sa belle et kitch Flying V acoustique sur « Send Me An Angel », Klaus Meine – à la voix plutôt faiblarde – invite le public à reprendre en coeur les paroles de « Wind of change » pour la paix en Ukraine, et Phil Campbell de Mötörhead s’invite dans le grand final de « Rock You Like A Hurricane » en hommage à notre défunt Lemmy. En effet, une cérémonie de dépôt des cendres du plus rock’n’roll des bassistes a lieu dans la foulée du concert, sous la statue de Lemmy.

De cette journée, on aura été bluffé par le set de Slomosa. C’est avec une joie non dissimulée que les norvégiens s’étonnent du public présent sous le chapiteau de la Valley. Leurs sourires font plaisir à voir, et se communiquent dans la fosse. Le set est bien rythmé, les refrains sont accrocheurs, il se dégage une énergie festive que tout le monde aura apprécié. L’autre tête d’affiche stoner ce soir-là, c’est Lowrider. Le groupe s’est reformé en 2014 après 20 ans d’absence, et avait donné un concert incroyable au Hellfest cette année-là. Leur retour est très attendu, d’autant plus que leur dernier album a été acclamé par la critique. Là-aussi, le public réagit bien, mais à titre personnel, je garderais en souvenir leur passage en 2014, beaucoup plus intense. Un peu plus tôt dans la journée, sur la scène de la War Zone, le groupe allemand Slope nous a replongé dans les nineties avec son hardcore déjanté. On retrouve le groove de Suicidal Tendencies, et avec deux chanteurs très communicatifs, la fosse ne tarde pas à s’embraser.

Autre salle, autre ambiance. Sous la Temple, c’est Zeal & Ardor qui crée l’événement. Ce n’est pas non plus la première fois que le groupe se produit au Hellfest, et le public semble avoir déserté les autres scènes pour assister à cette messe black metal et gospel. Alors que le groupe se noie sous un nuage de fumée et des lumières rouges, on se croirait dans l’enfer de Dante. Sous la Valley, Hangman’s Chair aura fait aussi le choix très radical de se cacher du public sous une épaisse fumée, et avec très peu de lumières en façade. Impossible de distinguer le visage de ses membres. Leur show est puissant, avec des riffs hardcore au tempo ralenti, et une ambiance coldwave froide comme la glace.

Vendredi 24 juin

La journée la plus éreintante, après la canicule de la semaine passée, voici la pluie. De grosses averses se déclenchent en fin de journée. Le site se transforme rapidement en piscine de boue et les festivaliers se réfugient sous les chapiteaux. La programmation est beaucoup plus électro / indus avec une succession de groupes tels que Youth Code, HEALTH, Nitzer EBB, Godflesh ou Ministry. C’est tout à fait cohérent, puisque ce soir Nine Inch Nails assure la tête d’affiche. HEALTH va d’ailleurs rejoindre Trent Reznor sur scène pour « ISN’T EVERYONE ». Le show débute sur les chapeaux de roues avec « Mr Self Destruct » et « Wish ». La scène est noyée sous les stroboscopes, et c’est un show forcément très visuel qui se déploie face à nous, où Trent Reznor apparait entre ombres et lumières.

Plus tôt dans la journée, les amateurs de stoner se seront rassemblés sous la Valley pour apercevoir le nouveau projet de Nick Oliveri et Brant Bjork, tous les deux ex-membres de Kyuss, et tout simplement baptisé Stöner. Nous voilà plongé en plein désert californien et, si les albums ne nous ont pas marqué, leur prestation scénique fut des plus agréables. Plus au moins au même moment, sous la War Zone, c’est un déluge de slammeurs qui s’abat sur la sécurité pendant le concert de Pogo Car Crash Control. Nos petits frenchies ont la même joie communicative que Slomosa la veille, et le public la leur rend bien. Le punk à roulettes de Millencolin aura un effet similaire sur le public en fin de journée, juste avant que la pluie ne commence à se déverser sur Clisson.

Sous la Valley, le tempo est redescendu avec la profonde mélancolie de A.A.Williams. La beauté gothique en clair obscur est un OVNI dans la programmation du festival, et idéal pour redescendre en pression. Plus tard dans la soirée, Earth, avec son le doom lent et pesant, plongera le public dans une intense catatonie.

Samedi 25 juin

Les Guns sont de retour à Clisson ! Après une journée de pluie éreintante, le Hellfest n’est plus qu’un champ de boue, mais cela n’effraie pas le public qui s’est pressé très tôt dans la journée pour avoir une bonne place face à la Mainstage pour apercevoir le show des Guns n’ Roses. Il faut dire qu’on retrouve Slash et Duff Mc Kagan dans le line up ! C’est partie pour 2h d’un show à l’ambiance très revival… Le groupe entame son set par « It’s so Easy », puis rapidement vient « Welcome to the Jungle ». Les Guns n’ Roses vont reprendre plusieurs titres dont « Back in Black » d’AC/DC (et oui, Axl Rose avait remplacé Brian Johnson pendant un temps…) et « I Wanna Be Your Dog » des Stooges.

Au même moment, Kadavar réalise un set parfait sous la Valley. Nos barbus allemands maitrisent désormais à la perfection leur show et semblent se bonifier années après années. On apprécie particulièrement les titres de « For the Dead Travel Fast », qui prennent une toute autre dimension en live que sur album. Autre show bien maitrisé : Myles Kennedy sur la Main Stage. Le chanteur / guitariste d’Alter Bridge et connu pour sa collaboration avec Slash nous donne un avant-goût de ce qui se jouera ce soir avec les Guns n’ Roses. Sa voix réconfortante et chaleureuse nous met parfaitement dans l’ambiance du festival.

Nos petites françaises étaient plutôt bien représentées en début de journée, avec notamment My Own Private Alaska. Entre claviers et chant screamo, cette recette hors des sentiers battus aura reçu un très bon accueil du public. Sur la War Zone, Stereotypical Working Class fait revenir le soleil avec leur néo metal plutôt chill et une énergie positive débordante. Martin semble ému de remonter sur scène après un accident. Cependant, c’est SLIFT qui est attendu sous la Valley. Le trio se transforme en véritable générateur électrique dès la lumière éteinte. L’énergie qui se dégage est assez impressionnante. On notera aussi la présence de Betraying the Martyrs sous l’Altar.

Dimanche 26 juin

Aujourd’hui ce sont les patrons qui régalent. Metallica au Hellfest, c’est tout un symbole ! Et quel jour heureux pour Ben Barbaud qui, pour l’anecdote, a prêté l’une de ses guitares personnelles à l’un des guitaristes de Metallica qui a malencontreusement abimé la sienne ! Comme la tradition le veut, le grand show débute au son d’Ecstasy of Gold avant de rapidement basculer sur « Whiplash » puis « Creeping Death ». La setlist est plutôt habituelle pour les Four Horsemen qui vont jouer leurs grands classiques : « Enter Sandman », « Sad But True », « One », « Master of Puppets », etc. James Hetfield s’amuse avec le public, en faisant un vote à main levé pour savoir qui apprécie le très clivant « St Anger » avant d’entamer les notes de « Dirty Window ». Chanceux auront été ceux qui auront pu s’approcher suffisamment pour voir le groupe autrement que sur les écrans de retransmission !

Cette dernière journée de festival fut particulièrement éprouvante avec une programmation très dense, et beaucoup de monde sur le site. On retiendra la prestation aussi pop que démonstrative de Bring Me The Horizon, avec ses projections de petits coeurs et d’émojis rigolos, avant que Oliver Sykes nous rappelle ses talents de vocaliste hors pair. Le show est super bien rôdé, et à l’heure de l’apéro, le concert donne franchement envie de headbanger ! Côté War Zone, on retiendra les concerts ultra énergiques de Comeback Kid et Terror, deux groupes qui ont cette capacité incroyable à manipuler les foules. Plutôt se sont affrontés sur la même scène Judiciary et Incendiary, le premier proposant un crossover Thrash décapant et l’autre un hardcore new school aux riffs singlants. Probablement les deux meilleurs groupes français vus sur cette édition du Hellfest se sont aussi réunis sous la Valley pour un concert unique : Regarde les Hommes Tomber vs Hangman’s Chair. Les deux formations se sont produites quelques jours auparavant au Hellfest et se retrouvent pour un concert exceptionnel, reprenant à double voix, double batteries, doubles guitares, les morceaux de leur répertoire. Un show à tomber !

Sous le chapiteau de la Temple, dimanche oblige, se sont succédées les messes noires. La prestation de Cult of Fire sent bon l’encens et les sacrifices glauques, le décorum est particulièrement travaillé et les musiciens s’avancent masqués sur scène. Juste avant le set de Metallica, c’est Mercyful Fate qui lancera ses dernières incantations, avec un show franchement excitant emmené par l’impressionnant King Diamond. On a l’impression de faire un bond dans le passé et de se retrouver aux heures de gloire de la vague power metal.

Au total, nous aurons pu assister à plus de 80 concerts sur ces sept jours, autant dire que nous sommes rassasiés pour l’année. Une véritable overdose, mais on l’a fait !

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