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Hellfest – Dimanche 19 juin 2023 – Slipknot, Pantera, Electric Callboy…

Dernière ligne droite pour cette fête de l’Enfer. Municipal Waste a bien fumé le peu d’énergie qui nous restait. Les éléments ont décidé de se déchainer, et l’orage suivi de grosses averses inondent le site du festival. Chacun aux abris, les irréductibles gaulois face à la scène. Pour notre part, nous faisons partie du premier groupe et n’arrivons sur le site du festival qu’en milieu d’après-midi au moment des premières éclaircies.

Timing parfait, Dozer investi la Valley pour rappeler qu’ils sont les pionniers incontestés de la scène stoner scandinave. Le groupe vient défendre son dernier album en date, “Drifting In The Endless Void”. Le public est particulièrement réceptif à l’énergie transmise par des nouveaux titres tels que “Dust for Blood” et “Mutation / Transformation”, où la voix de Fredrik Nordin monte dans les aiguës. Les Suédois reprennent bien évidemment leurs singles “Born a Legend” ou “Rising” face à une foule bras levés.

Dans un autre style, Mutoid Man va déployer un mur de son écrasant. Tout notre corps se met à vibrer à l’unisson à chaque note de basse de Jeff Matz, qui évolue habituellement avec High on Fire. L’impressionnant Stephen Brodsky fait preuve d’un prestance hors du commun, armé de sa guitare Dunable blanche en forme de V. Le groupe dans lequel évolue aussi Ben Koller de Converge, joue bien évidemment ses singles avec ferveur “Kiss of Death”, “Bridgeburner”, mais interprète aussi deux nouveaux titres “Call of the Void” et “Siren song” à paraitre sur leur prochain album “Mutants” à paraître le 28 juillet. Mutoid Man nous gratifie d’une reprise doom de “Don’t Let Me Be Misunderstood” de Nina Simone. 

[Petit aparté du photographe]
Pendant qu’une partie de l’équipe de Vacarm attendait patiemment le retour du soleil (sûrement avec une margarita à la main et un plaid sur les genoux au coin VIP), un vaillant photographe est parti affronter la tempête clissonnaise. Alors que les décibels de Thundermother faisant écho à l’orage au-dessus de leur tête (true story), il affronta alors le déluge pour se précipiter vers sa Valley natale. En effet, comment ignorer le premier concert Européen de Empire State Bastard ? Vous allez me dire : en restant au chaud au coin VIP ! Certes mais ce n’est pas le genre de la maison.

ESB pour les intimes est une nouvelle formation au casting prestigieux, jugez par vous-même : Simon Neil (BIFFY CLYRO) et Mike Vennart (ex-OCEANSIZE, BIFFY CLYRO), accompagnés de Dave Lombardo (ex-SLAYER) et de la bassiste Naomi Macleod (BITCH FALCON). Pour faire simple, la musique proposée par le quatuor fût aussi intense que le déluge proposé par météo france. Véritable catarsi pour son chanteur, Simon Neil a profité de son set pour délivrer toute sa colère et il en avait à revendre. Et puis quitte à prendre des photos sous la flotte autant continuer le périple, direction la Warzone pour la méga baffe END (rarement vu un public aussi déchaîné sous la pluie) puis un petit doublé en Main Stage avec The Menzingers et Hollywood Undead (pas sûr que le jeu en valait la chandelle pour ce dernier).

On abandonne temporairement la Valley pour rejoindre les Mainstage afin d’assister au concert d’Electric Callboy. Le groupe coqueluche du moment va tout simplement enflammer le Hellfest avec leur crossover improbable de techno désuète et de metalcore stéréotypé. Electric Callboy, c’est un peu le CD 2 titres d’Aqua non assumé qui traîne dans la discothèque. Ceux qui ne connaissent pas encore le groupe restent un instant abasourdis avant de se lancer dans la danse, car, toutes générations confondues, Electric Callboy va nous faire sauter, pogoter, tourner en rond. Ces heureux allemands ont l’art et la manière de faire le show, que ce soit à l’aide de leurs costumes kitsch ou de lanceurs à serpentins géants. Leurs singles – très funs en vidéo – sont imparables sur scène et le groupe sort l’artillerie lourde en dégainant successivement “Spaceman”, “MC Thunder”, ”Hypa Hypa” ou “Pump It”. Le concert s’achève dans l’excitation la plus complète avec “I Got the Move”. Rien à redire, les plus perplexes ont aussi fait la fête !

Eux aussi savent manier le second degré, Tenacious D débarque en haut de l’affiche à Clisson pour nous faire voyager dans son univers satyrique. Jack Black et Kyle Gass, les génies comiques derrière le duo, ont offert une performance énergique et parfois hilarante – débutant leur set sur “Kickapoo”. Parmi les moments forts du spectacle, Tenacious D interprète ses singles “Tribute” et “Video Games” et le duo réussit à tenir le public en éveil avec ses seules guitares acoustiques et accompagné d’un backing band. Tenacious D part en lutte épique face à Satan, gonflant une représentation grotesque de Belzebuth avant d’enchainer par “The Metal“. Jack Black et Kyle Glass s’affrontent à coups d’instruments-jouets, Jack optant pour un petit saxo tout rigolo, tandis que Kyle montre qu’il a la plus grosse en reprenant “Baker Street” de Gerry Raferty à l’aide d’un énorme tuba. Les forces du Mal seront défaites en fin de concert sur “Beelzeboss”, pour permettre à Jack Black de faire chanter “Fuck Her Gently” en choeur à une foule excitée.

Cinq branches, une étoile, une touche d’espoir. C’est Rise Of The North Star qui vient de s’emparer de la Warzone. Malgré la présence de Anselmo & co sur la MS2 à ce moment-là,  les furios ont réussi leur retour et le public a répondu présent. Le titre éponyme de “Showdown”, leur 3ème opus, est balancé d’entrée de jeu et c’est une franche réussite. On notera la présence du nouveau bassiste du groupe mais à l’image de la communication millimétrée du groupe nulle présentation ne sera faite. ROTNS n’a jamais été là pour discuter et il en sera toujours ainsi. Dans la fosse l’ambiance est toujours survoltée, il est toujours aussi hallucinant de voir autant de gens arriver encore à pogoter en fin de festival (surtout sur un format de 4 jours) mais cela est bel et bien le cas dans le pit qui se déchaîne à grand coup de “Here come the boom”, “Welcame” ou des titres plus anciens tel que “Demonstrating My Saya Style”.

Finie la rigolade, le rideau qui affichait “Pantera” en lettres de sang, tombe sur la Main Stage 2. Phil Anselmo et ses compères ont sorti les amplis Mesa Boogie de leurs très très gros placards. C’est un hommage vibrant aux défunts Dimebag Darrell et Vinnie Paul qui est offert aux spectateurs du Hellfest. A la guitare, Zakk Wylde est d’une précision à toute épreuve, tout en évitant d’être trop en avant. A la batterie, Charlie Benante fait office de métronome en soutenant la lourde basse de Rex Brown – qui ne semble pas au sommet de sa forme. Forcément, pour les fans, c’est un plaisir d’entendre ces titres cultes que sont “Walk”, “I’m Broken” ou “5 minutes alone”. La sonorisation de la Main Stage est digne d’un parpaing en pleine tronche, et ça dès les premières notes de “A New Level”. Quelques flammes surgissent de l’arrière des amplis, histoire de mettre le feu aux poudres dans la fosse, et le concert s’achève une heure et demie plus tard sur “Cowboys from Hell”. Respect.

Dernier retour à la Valley. Pendant que Pantera achève ses fans à grands renforts de riffs incisifs, les Melvins vont donner l’un des meilleurs concerts de cette seizième édition du Hellfest. Face au gigantesque mur d’amplis de Pantera, Buzz Osborne et ses acolytes utilisent un équipement minimaliste, comme quoi il ne faut pas grand chose pour sonner fort ! A la basse, le jeu de Steven McDonald est impressionnant. Tout de rouge vêtu, il semble guider le trio vers de nouveaux horizons, là où s’arrête le métal et on l’on trouve le plus grand plaisir. Les Melvins finissent de nous achever avec « A History of Bad Men ».

C’est là que se termine pour nous cette seizième édition du Hellfest. On peut reprendre une activité normale, et se dire à l’année prochaine !

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