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Hellfest 2019 – Day 3 – Le grand retour de Tool

Il fallait se lever tôt pour profiter du concert délirant d’Insanity Alert. Emmené par son non-leader Kevin “Heavy Kevy”, les autrichiens se débarassent de leurs hymnes à la stupidité à la vitesse de la lumière. “Metal Punx Never Die”, “All Mosh / No Brain”, “Pact with Satan” ou leur terrible reprise d’Iron Maiden, “Run to the Pit”. Municipal Waste nous donnera un air de déjà-entendu quelques minutes plus tard avec leur crossover thrash.

On retiendra de cette première partie de journée un enchaînement de voix féminines, tout d’abord avec GOLD, sous la Valley. On ne voulait rater sous aucun prétexte le concert de ces six hollandais, qui viennent de sortir un excellent quatrième album, “Why Aren’t You Laughing”. L’opus prend une autre envergure sur scène, avec une coloration beaucoup plus chaleureuse qu’en studio. Le groupe nous plonge en transe pendant 30 min, avec son mélange d’influences entre post-rock et musiques atmosphériques, sublimé par la voix de Milena Eva. Autre scène, autre ambiance, avec Brutus, l’un des trios les plus curieux du moment, avec sa chanteuse-batteuse Stefanie. Ces belges se sont illustrés ces derniers mois avec la sortie de “Nest”, dont les singles “Cemetery” et “War” ont fait office de petites bombes dans nos oreilles. Et, Brutus confirme notre intuition en live, avec un set explosif où Stefanie capture toute l’attention grâce à sa dextérité. Retour à la Valley pour Messa, ce groupe italien manie le doom en y incorporant quelques influences jazz. C’est surtout un son massif, qui se mue en ambiances fantomatiques avec la voix de Sara, comme sur leur single “Leah”. Avec beaucoup moins d’élégance, Yob prend le relais sur scène avec un set aux compositions aussi lourdes que crasseuses – un doom efficace qui démontre toutes les compétences de Mike Scheidt en tant que guitariste et chanteur. 

Après quelques années d’absence et surtout de boire et déboires, Phil Anselmo et ses gars “The Illegals” reviennent au Hellfest, sous la Valley (oui, oui). Comme pour plagier un ancien président, le bonhomme nous explique en quelque sorte qu’il a changé. Soit ! Pourtant, comme à son habitude, nous avons eu le droit à une setlist composée à 75% de titres de Pantera. Et force est de constater que ses compères ne sont pas à la hauteur des frangins DimeBag et Vinnie Paul….résultat un concert contrasté, la voix est là mais pas les guitares (ni la batterie d’ailleurs). On est parfois à la limite du massacre. Si on ajoute le fait que le frontman a la fâcheuse tendance de laisser le public faire tout le boulot pendant les refrains, on obtient un cover band de Pantera bien mais pas top. Plus heureuses sont nos retrouvailles avec les Cannibal Corpse sur la scène Altar. Sur scène, rien ne transparaît du changement récent de guitariste principal : Cannibal Corpse, cela reste LE death metal, impitoyable et sans concurrence directe. Le chanteur “Corpsegrinder” toujours aussi goguenard garde sa ceinture de champion d’headbanging sur « I Cum Blood ». Le reste du groupe est à l’avenant, tant par la technicité que par la brutalité qui se dégage de l’ensemble. Make us suffer guys ! Tout aussi intéressante, la découverte du jour est le combo emmené par l’écorché vif, Kjetil Nernes. Peu de monde aura assisté au concert d’Arabrot, sous la Valley, préférant Clutch sur la Main Stage. Pourtant, cet OVNI musical s’illustre par un noise rock fragile, toujours en tension, aux sonorités innovantes. Si les albums nous avaient maigrement convaincus, le charisme de Kjetil Nernes sur scène et l’énergie sombre qui se dégage de sa musique nous ont soufflé. On devrait rapidement se replonger dans son album phare “Who do you love”. Autre groupe atypique, les suisses de The Young Gods ont clôt la programmation éclectique de la Valley en distillant leurs expérimentations sonores entre noise et electro. Ce fut l’occasion d’assister à un beau spectacle de lumières, idéal pour découvrir leur nouvel album “Data Mirage Tangram”.

Sur la War Zone, les canadiens de Cancer Bats auront réveillé le public accablé par la chaleur avec leur punk hardcore moderne, et sans aucune concession pour les pavé de la fosse. Le groupe a fait tellement monté le mercure, que la sécurité a dû refroidir la foule à coup de lance à incendie ! Nasty en remettra une couche avec ses météorites hardcore beatdown prêtent pour éradiquer toute forme de vie dans le pit. Les Belges ponctuent leur hardcore sauvage à la virilité crue de quelques mots de français qui attisent un public déjà chauffé à blanc. Leur dernier album en date “Realigion” est mis à l’honneur dans la setlist et c’est un véritable tsunami qui déferle sur l’avant-scène quand “At War With Love” est envoyé en pâture aux fauves ! Plus tard dans la soirée, Refused est chargé de nous faire patienter jusqu’à l’arrivée de Tool sur scène. La troupe de Dennis Lyxzén nous gratifie de quelques nouveaux morceaux, puisque le groupe travaille activement à la sortie d’un nouvel album. Bien évidemment, ce sont surtout les classiques de The Shape of Punk to Come qui retiennent l’attention. Le set se termine dans un gigantesque wall of death, juste avant l’inévitable “New Noise”. 

Au risque d’en déconcerter plus d’un, il y a peu de fans de Slayer à la rédaction. Mais pour la der des der et également pour se placer pour Tool, on s’y rend. Grand bien nous en a fait. Sans connaître l’œuvre de ce groupe mythique, on sentait une ambiance sérieuse, sombre et déjà nostalgique accompagnée chaque note jouée par la bande à Tom et Kerry. Chaque note, chaque riff, seront les derniers et les fans comme le groupe, s’en délectent à chaque seconde. Du feu partout, un son puissant, une attention toute particulière du public… Et on en profite pour découvrir aussi tardivement que naïvement un talent qui suit la renommée du groupe. Bon voyage, Slayer, et merci pour ce que vous avez apporté au metal. La mainstage se terminera sur la venue de Tool. Réclamé depuis le début de l’existence du festival, les voici enfin. Pourtant, ce n’est pas la première fois que Maynard s’y rend. On se souvient très bien de son passage avec ses autres groupes Puscifer et A Perfect Circle, respectivement programmés en 2016 et en 2018. En 1H30, le groupe a réussi à imposer 13 titres en enchaînant les tubes comme il se doit. Entre quelques “Schism”, “Vicarious” ou “Stinkfist”, on a eu le droit à quelques nouveaux titres, déjà joués sur scène depuis leur tournée :  “Descending” et “Invicible”. Les deux nouveautés se sont parfaitement mêlées à la setlist du groupe, preuve de leur efficacité même face aux titres les plus iconiques du quatuor. Un concert aux petits oignons, un groupe soudé sans leader apparent, une attente monstrueuse enfin comblée.

Avec près de 50h de concert au compteur, et une grosse soixantaine de kilomètres parcourus, on ne sort pas complètement indemnes du Hellfest. Entre de belles découvertes, une météo idéale, et une ambiance toujours bon enfant, une chose est sûre : on se retrouve les 19, 20 et 21 juin prochain pour de nouvelles aventures !

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