{multithumb}Article co-écrit par BEN & Cap'tain Planet.
19h30, un large poster de Freedom For King Kong trône face à l'entrée de la Maroquinerie. Quelques passants jettent un œil, d'autres s'arrêtent et rentrent pour acheter leur place au guichet. La salle se remplie au fur et à mesure alors que le groupe de première partie entame ses premières notes.
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Alias est une formation venue de Rouen composée de Vincent Blanchard (chant/guitare), Mathias Fugen (guitare/piano), Gregory Fugen (batterie) et Marc Lefebvre (basse). Dans la plus pure tradition rock, le groupe va nous dévoiler quelques titres de son deuxième album Vivre et pourtant sorti en 2005. Avec déjà six années d'expérience et des compositions bien ficelées, Alias va réussir à faire grandir le parterre de spectateurs de la Maroquinerie. On retiendra notamment le titre « Silence, silence » joué en toute fin de set. Ce morceau aura apparemment convaincu la plupart des personnes présentes. Après trente minutes de rock rappelant les années 80 et Noir Désir, le public attend avec impatience.
Le changement de plateau effectué, les quatre grenoblois montent sur scène torse nu. Leurs silhouettes frêles n'imposent pas un fort charisme mais leur jeu de scène va vite transcender les spectateurs du premier rang. Les corps se crispent sur les passages électrifiés puis se détendent lorsque les atmosphères planantes apparaissent. Maczde Carpate nous dévoile des compositions subtiles, savoureuses au goût doux/amer. Benjamin au chant se contorsionne et joue avec un large panel d'effets sur sa voix. Genou posé à terre, il triture les boutons pour faire renforcer l'écho et la distorsion. Le jeu de lumières est simple mais relève l'ambiance intimiste de cette salle parisienne.
Alors que leur nouvel album Tue Tête est déjà prêt, le chanteur (Benjamin Vaude), s'excuse de son retard dans les bacs. Quelques titres seront d'ailleurs joués ce soir pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Maczde Carpate a su une nouvelle fois renouveler son univers pour nous offrir un album qui s'annonce décapant. Maël, à la guitare, s'excite dans tous les sens, grattant frénétiquement ses six cordes tout en jetant de nombreux regards complices à ses amis sur scène.
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Cor, trompette et trombone viennent poser leurs mélodies sur quelques titres, renchérissant parfois le côté noisy ddu groupe. Que ce soit sur « Le passage » ou « Eau et poussière », le public parisien ne va pas rester froid face à l'énergie distillée par le groupe : les mains claquent, les sourires se grandissent, les yeux pétillent. Nos quatre grenoblois de passage pour plusieurs dates dans la région devraient donc obtenir un très bon accueil pour cette tournée. A Freedom For King Kong d'enchaîner…
L'atout des groupes français de moyenne envergure est de pouvoir opérer un changement de plateau relativement rapidement. Il nous faudra donc patienter à peine plus d'un quart d'heure avant l'entrée en scène des gorilles lorientais, qui lancent le show sur « Acolyte anonyme », l'un des morceaux les plus sautillants de leur quatrième opus. Le groune n'a cependant pas eu la chance de faire ses balances, ce qui donnera lieu à de nombreux aller-retour du technicien son au cours de ce premier titre, trop faible en volume sur la guitare et la voix.
Le problème est cependant vite réglé et Freedom For King Kong va compenser cette entrée approximative par une interprétation vocale comme instrumentale aussi impeccable qu'habitée. Chaque musicien se donne à 200% et ce même malgré une sangle de guitare qui décide d'abandonner son propriétaire en pleine interprétation ! A la croisée des genres, le quintet propose ce soir une set-list homogène et variée qui ne néglige aucun des nombreux et différents registres explorés sur disques. Le programme alterne sans problèmes des compositions très rock et entraînantes à d'autres plus mélancoliques (« Enfance sold out », « Marchand de fables »), extraites majoritairement de Issue de ce corps, album le plus posé de la discographie du groupe.
Le message revendicatif de la formation prend toute sa dimension une fois passé l'épreuve de la scène, en particulier grâce à la présence scénique et au charisme de Brings. Enveloppés d'une fumée si épaisse que l'on peine à apercevoir plus précis que la silhouette de Bux2 (basse) situé en fond de scène, les cinq musiciens ne se cantonnent pas dans la contestation, appliquant son slogan (« libérez le primate qui est en vous ») à la lettre. « Est-ce que vous êtes restés des branleurs ! », interpelle le frontman avant de s'engager dans « Le syndrome de Peter Pan », sur lequel il invite le public à se déhancher de façon simiesque, à hurler comme des damnés ou à se rouler par terre !
Le clou du spectacle arrivera avec un énorme « Babylon » aux guitares survoltées, enchaîné directement sur le très bon « Phénomène », satyre du star-système reprise en chœur par l'assistance. A la suite d'un court mais intense rappel (« Marche ou Rêve » oblige), de larges sourires se dessinent sur les visages des membres du groupe, qui est parvenu l'espace d'une soirée à faire oublier aux occupants de la maroquinerie les petits tracas quotidiens. C'est donc l'esprit libéré que chacun s'engagera sur le chemin du retour.
.: Setlist Maczde Carpate :.
affranchi de l'émail
calculateurs précoces
le passage
pluton
le marais
l'impression
eau et poussière
choucrane
finalement
tortue
tue-tête
combat de coqs
.: Setlist Freedom For King Kong :.
Acolyte Anonyme
Les étiquettes
Modern Faust
Enfance sold-out
Si nike et sans complexe
A fleur de peau
Primacontre
Marchand de fables
Sodocratie
Le syndrome de Peter Pan
Babylone
Phénomène
Aliené
Marche ou rève