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Hellfest 2022, bienvenue en Enfer !

Le Hellfest ne laisse personne indifférent, et on en revient rarement indemne. Comme chaque année, c’est une foule immense qui s’est pressée à Clisson pour assister à la grande messe du Metal. Les amateurs ont pu se régaler une nouvelle fois avec une affiche composée des plus prestigieux Gods of Metal (Deep Purple, Megadeth, Ghost, Gojira, Deftones… pour ne citer qu’eux !), mais aussi des gloires futures. A cette démesure est venue se greffer une canicule, avec un thermomètre dépassant les 40°C, qui a mis à rude épreuve les organismes. Chaleur de vivre et furieux décibels : Welcome to Hell !

L’accès au site du Hellfest a toujours été une épreuve pour les festivaliers, mais l’organisation s’est améliorée au fil des années. Pour cette nouvelle édition, le Hellfest a misé sur la création du plus grand parking de France et un système de navettes pour accueillir la foule. Malheureusement, les flux ont probablement été sous-évalués engendrant des bouchons, et de longues files d’attente le premier jour pour accéder au site. L’attente sous la chaleur n’a pas été évidente, et de nombreux festivaliers ont vécu avec soulagement leur passage sous la cathédrale.

Deftones a conclu la première journée avec un show à la hauteur de sa réputation, c’est-à-dire celle d’un groupe qui se bonifie avec le temps. Des soucis techniques avec les écrans de la scène ont perturbé le début du show, mais cela est passé inaperçu tant l’énergie dégagée par Chino Moreno était exaltante. Le frontman a redoublé d’efforts pour combler ce vide malgré la chaleur, aidé par une setlist qui, d’entrée de jeu, a mis tout le monde d’accord. Deftones a littéralement enchainé les tubes les plus musclés « Rocket Skates », « Be Quiet and Drive », « My Own Summer (Shove it) », avant de conclure son cours magistral, une heure et demie plus tard, par l’éternel « 7 words ». Le lendemain, Ghost effectuera une performance artistique aussi très attendue, mais plus clivante. Le décorum est chargé, la mise en scène est nettement moins spontanée, et le groupe officie dans un registre musical qui a largement évolué au cours des dernières années. Face à ce spectacle qui exprime toute la démesure du groupe, Ghost a conquis l’immense foule présente, avec, en point d’orgue, le single « Call Me Little Sunshine » joué en milieu de show. Cependant, on retiendra surtout la consécration de Gojira, ultime tête d’affiche de cette édition reportée du Hellfest 2020. Enfin, EN-FIN, Gojira se retrouve sur la Main stage 1 face à un public venu lui rendre une véritable ovation. Ce concert est un moment symbolique fort, aussi bien pour le groupe que pour son public, et, comme toujours, Gojira va nous bluffer immédiatement avec sa totale maitrise du show. La scène se noie sous des nappes de fumée, jusqu’à en faire disparaitre Christian Andreu, les effets pyrotechniques se couplent à la grosse caisse de Mario, et c’est un moment extatique que l’on vit. Bref, les têtes d’affiches ont tenu leurs promesses du show tant attendu, un régal pour les yeux et les oreilles.

Néanmoins, tout au long de cette première édition, d’autres formations nous ont marqué, chacune à sa manière. Baroness a retrouvé pour la quatrième fois le chapiteau de la Valley. La fois précédente, le groupe avait rencontré un imprévu, et avait dû jouer en acoustique un set restreint. Ce vendredi, c’est la formidable Gina Gleason qui va s’illustrer par ses talents de show runner… quelle énergie ! C’est définitivement l’une des meilleures guitaristes du moment. Toujours sous la Valley, Nick DiSalvo est un autre guitariste au talent immense qui, avec Elder, nous a transporté dans les méandres d’un stoner rock progressif aux qualités indéniables. Le groupe connu pour ses longues disgressions guitaristiques a dû faire preuve de synthèse pour tenir son horaire, mais ce fût un plaisir d’entendre les mélodies de leur titre phare « Sanctuary ». Dans un style plus direct, la prestation de Red Fang marquera les esprits. Le groupe a déjà foulé les planches du Hellfest, mais la dernière fois, le groupe de stoner un peu bas de plafond, jouait sur la Main Stage 1 en début de journée, ce qui avait un peu plombé l’ambiance. Sous le chapiteau de la Valley, le quatuor a déroulé un show franc, direct et parfaitement maitrisé face aux caméras d’Arte et un public chauffé à blanc. Plus tôt dans la matinée, Inter Arma a littéralement écrasé la foule avec son crossover sludge / black metal. Un chanteur possédé, des guitaristes aux riffs dantesques et l’instrument le plus insolite de ce festival… un thérémine !

Une partie du public de la Temple, la scène dédiée au Black Metal, s’est justement déplacée le temps d’un concert sous le chapiteau de la Valley, la scène orientée heavy rock / stoner / doom, pour découvrir le side project de Nergal, chanteur guitariste de Behemoth. Nommé « Me And That Man », Nergal a délaissé son corpse paint et ses accessoires pour jouer un heavy rock efficace, et s’est illustré par sa capacité à communiquer avec le public… ce qui n’était pas forcément un comportement bienvenu avec la froideur de Behemoth ! Autre force communicative, le sourire du chanteur de Vintage Caravan, touchant de spontanéité et capable des riffs les plus entrainants. Leur show a agi sur nous comme un véritable booster alors même que la chaleur était écrasante à ce moment de la journée.

Autre endroit, autre style. Knocked Loose a kidnappé la Main Stage à l’heure du déjeuner pour nous enfermer dans une lessiveuse. Quelle énergie ! C’est à ce moment-là que le thermomètre s’est envolé au-delà des 40°C pour ne jamais vouloir redescendre. Le groupe de deathcore a enchainé les titres à une vitesse folle pour étouffer le public avec sa fureur. Dans un registre plus pop, Frank Carter accompagné de ses fidèles Rattlesnakes semblait dans son élément sous la chaleur accablante du vendredi après-midi. Le chanteur possède ce don incroyable d’être capable de manipuler la foule comme bon lui semble, là où n’importe qu’elle autre personne lèverait le mistral… Se jetant dans la foule, suivi de son guitariste quelques instants plus tard, Frank Carter va nous livrer une interprétation sans artifices de la longue liste de singles qui compose désormais sa discographie. Plus détendus, mais toujours aussi militants, on a apprécié la présence des Burning Heads en début de journée de vendredi, sur la Main Stage. Nouveau line up, nouvel album, mais toujours la même énergie ! Plus brutes, No Turning Back est revenu éroder les pavés de la War Zone face à un public restreint. Le frontman, avec pour seule arme son micro, ne s’est pas dégonflé face à une foule dubitative. Prenant à bras le corps son envie de nous voir bouger, il a saisi la petite foule massée devant les barrières pour initier un premier pogo. Un circle pit en entrainant un autre, la courte prestation du groupe néerlandais s’est conclue dans la cohue et un véritable sentiment de radicalité. A l’inverse, les français de Landmvrks on attiré une foule massive aux aurores pour distribuer leurs riffs metalcore colériques. Une belle surprise ! Deux autres coqueluches françaises étaient attendues au Hellfest, et ont confirmé leur réputation. D’un côté, Regarde les Hommes Tomber et son black metal aussi moderne qu’asphyxiant, et de l’autre, Lysistrata et son post-punk sans strass ni paillettes.

La première partie du Hellfest 2022, qui se poursuivra le week-end prochain, jusqu’au grand final de Metallica, s’est achevée sur la prestation des vétérans du hardcore, Sick of it All, et un feu d’artifice tirée au-dessus de la Warzone, face à un public éreinté, mais toujours en ébullition ! Bien évidemment, on aurait pu vous parler aussi des concerts de Jinjer et de Moscow Death Brigade, marqués par l’actualité politique, des rouleaux compresseurs que sont High On Fire ou Walls of Jericho, des apocalypses annoncées par Watain ou Mayhem, du retour des gloires néo-métal de Korn et Maximum the Hormone ou encore d’un retour dans le passé avec Deep Purple et Megadeth… mais cela nous mènerait aux mêmes conclusions : le Hellfest est une expérience hors du commun, et chaque festivalier vit un Hellfest différent !

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