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Eagles Of Death Metal à l’Olympia – Rock’n’Roll Forever

21h10, les Eagles of Death Metal remontent enfin sur scène, je range mon téléphone portable pour ne pas me rappeler qu’à 21h43, 3 mois auparavant, notre vie a basculé. Le dispositif de sécurité n’est pas aussi étendu que nous l’aurions imaginé mais la tension est palpable. On se retourne pour bien repérer les issues de secours quand soudain, des hurlements et des tonnerres d’applaudissements comme jamais retentissent dans la salle de l’Olympia et « Paris s’éveille » de Jacques Dutronc ouvre leur marche. Josh Homme est là. Il vient d’avoir son dernier enfant avec Brody Dalle deux jours auparavant, mais il se devait de faire ce concert pour lui, pour Jesse, pour son public, pour le rock’n’roll.
EODM PIC JPLe groupe enchaîne sur « I Only Want You »(cliquez sur la vidéo), le sol de l’Olympia tremble et se soulève, le public laisse exploser sa joie.Mais en plein milieu du titre, Jesse demande une minute de silence en hommage à tous ceux qui n’ont pas pu revenir et ceux qui ne pourront jamais plus revenir*.

Le concert repart de plus belle, Eagles of Death Metal enchaînent ses hits, s’affolent sur scène, débordés par l’adrénaline du moment, les tempos s’entremêlent. Jesse devient incontrôlable et fracasse sa guitare sur la scène. Deux batteries pour deux batteurs, Josh Homme et Julian Dorio, pour deux cœurs de scène d’une générosité incroyable. « I love you all the time », le titre phare de leur dernier album Zipper Down, repris par des centaines de groupes en soutien aux victimes devient un hymne à l’amour et à l’amitié. Les regards se croisent, les larmes coulent sur les visages et les bras s’ouvrent entre amis et inconnus, rescapés de l’horreur.  « Save a prayer » vient sonner aux oreilles de tous comme le début d’une rémission. « I wanna be in L.A » devient « I wanna be in Paris », Jesse Hughes ivre d’alcool et de bonheur déclare « I’m a Parisian now! » (Je suis un parisien maintenant).  Même le groupe qui tente de faire tant bien que mal un concert « normal » révèle son émotion avec ses fausses notes, ses larsens et ses enchaînements plus ou moins rocambolesques.

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Jesse finit par arriver au balcon pour se lancer dans un solo des plus émouvants de l’histoire du rock. Ce n’est pas tant sa technique, ni son jeu qui n’ont rien d’exceptionnel mais c’est sa générosité et son sourire qui guérissent les cœurs. Lui, si abattu dans les médias, retrouve sa passion et communie avec son public.
Le trop plein d’émotions est trop difficile à vivre pour certains qui préfèrent quitter la salle mais pour d’autres, la thérapie commence maintenant.

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Le concert s’achève enfin après de longues acclamations et de grandes accolades entre Josh Homme et Jesse Hughes qui s’écroule en larmes. Le public reprend tranquillement le chemin de la sortie, persuadé d’avoir vécu un des concerts les plus importants du rock, pour la liberté, comme un doigt levé envers les détraqués avant de se cacher leur nez dans leurs manteaux et se perdent dans les rues d’une France toujours en état d’urgence.

Peace, Love and Death Metal.

*Nb : les deux connards qui ont criés « A poil » pendant ce moment, vous pouvez toujours cliquer sur ce lien. Sincèrement.

Crédit photos : Jean-Pierre Sabouret

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