Les années 80 ont tellement fasciné toute une catégorie de musiciens, qu’un bon paquet d’entre eux s’entête à faire revivre cet esprit à travers la tendance pop actuelle. C’est exactement ce que tentent de faire aujourd’hui les Wave Machines, une bande de joyeux drilles tout droit venu de Liverpool, où la pop et l’électro ont toujours été les meilleures armes pour lutter contre la morosité ambiante…
Bien placés sur la même vague electro-pop acidulée que nos compatriotes de Pony Pony Run Run, initiée il y a quelque temps déjà par MGMT entre autres, Wave Machines s’inscrit dans le style le plus « hype » du moment, au générique du Grand Journal de Canal + et sur les dancefloors des capitales européennes. Emmenés par le chanteur (doué, il faut le reconnaître) Tim Bruzon, à la voix qui se place entre celles de Michael Stipes (REM) et de Barry Gibs (des Bee Gees, cherchez l’erreur, mais la ressemblance est frappante) en fonction des morceaux, les anglais, jouant ensemble depuis 2006, nous offrent leur premier album, ce Wave if you’re really there, aux inspirations multiples, du rock anglais, de la mélodie pop et un peu d’électro enrobés dans un bonbon au goût pétillant.
Soyons honnêtes, la première impression lorsque l’on glisse la galette dans le lecteur est plutôt négative. Des morceaux pop un peu niais taillés au format radio, une voix aiguë qui ne ravit que les fans de pop-disco des eighties, des boîtes à rythmes séquencées primairement avec des bip-bips énervants, un titre où l’on entend les paroles « Where’s my Punk spirit? » et où on a envie de lui répondre « Pas ici, visiblement! », bref rien de bien folichon. Mais les Wave Machines ne sont pas des ados nostalgiques des années pop-disco qu’ils n’ont pas vécu, mais plutôt des musiciens qui se servent d’une ambiance gentillette pour expérimenter des sons provenant d’horizons différents, et qui au final se distingue des productions voisines. Un petit côté New Order très sympa sur le tube « Keep the Lights On » avec un refrain simplissime mais très efficace, des chants à plusieurs voix très maitrisés sur « The Greatest Escape We Ever Made », et des arrangements plutôt inattendus tout au long de l’album qui permettent de passer outre le tempo global lent pour rendre son écoute intéressante musicalement et plutôt agréable au final. Le côté Rock de cet effort a lui aussi un intérêt certain avec des passages au rendu proche de Radiohead ou des géniaux Dandy Warhols. L’appréciation de cet album repose en fait sur l’adhésion ou non au timbre de voix aigu et particulier du chanteur, qui donne cet aspect electro-pop années 80.
Pas de grande messe musicale à attendre venant de la St-Brides Church de Liverpool (église contenant des orgues où ils ont enregistré une bonne partie de l’album), mais plutôt une sorte de revival de la décennie du pop et de l’éclosion des musiques électroniques. Toutes les options sont ouvertes à l’écoute de ce Wave If You’re Really There: s’ennuyer ferme avec ces ritournelles nostalgiques des boules à facettes, avoir envie de danser sur leur coté groovy-funky ou encore simplement apprécier les expérimentations de mise en place et les arrangements plutôt amusants. Le succès et l’intérêt de Wave Machines pour les années à venir dépendra bien évidemment de la façon dont ils mettront en avant leur style sur scène, et s’ils privilégieront leur côté Disco dansant ou bien Rock expérimental, sûrement plus attrayant.
.: Tracklist :.
1. You Say The Stupidest Things
2. I Go I Go I Go
3. Keeps The Lights On
4. Punk Spirit
5. The Greatest Escape We Ever Made
6. Wave If You’re Really There
7. The Line
8. I Joined A Union
9. Carry Me Back To My Home
10. Dead Houses