Ici pas question de kids fascinés par un revival du Rock’n Roll à l’ancienne: Jim Jones n’en est pas à son coup d’essai dans le monde musical, et c’est en oeuvrant au sein des Thee Hypnotics de 1988 à 1994 (psyché-rock) et de Black Moses (soul-garage) que le bougre a tenté d’imposer ses idées de remise au goût du jour des racines du Rock. Sans grand succès commercial, malheureusement, il ne se décourage pas et sort le premier album de The Jim Jones Revue en 2008 avant de partir en tournée. Après de nombreuses dates européennes et une présence accrue en festivals où le style à la fois dansant et enragé de ce Punk’n Roll rencontre enfin un succès auprès d’un public qui a souvent boudé les créations de ce diable de Jim Jones…
OVNI dans le petit monde du Rock, les productions de The Jim Jones Revue sont un revival totalement assumé de l’époque où le Rock’n Roll était sacrément diabolique, tant dans les rythmes que dans les attitudes, avant que la machine commerciale ne s’empare des Elvis, Bill Haley, ou encore Little Richard à la fin des années 50. Le Rock de cette époque n’avait rien à envier aux Punk de la fin des 70’s, et c’est visiblement ce que les acolytes de Jim Jones ont voulu nous montrer. Ce (déjà!) troisième opus des britanniques est dans la continuité énergique et electrique du précédent Here To Save Your Soul (2009): du fougueux « Dishonest John » ou la voix grunge un peu étranglée répond à un clavier qui part dans tous les sens au boogie-woogie enflammé de « High-Horse », en passant par du Rock plus moderne sur « Burning Your House Down », toujours sur des rythmes typés blues ou Ryhm’n Blues, rappelant aux plus jeunes la filiation des genres afférents au Rock avec cette musique d’après guerre. Le côté « vintage » des morceaux a évidemment un charme fou, mais c’est surtout cette sensation d’être face à des musiciens habités par le Rock’n Roll qui est fascinante: la voix rauque du chanteur est divine et les arrangements piano-guitare, couplés à un terrible groove basse-batterie font que cet ensemble donne une irrésistible envie de remuer le bassin à tous les accrocs habituels du head-banging…
Si le grand intérêt de la musique de The Jim Jones Revue vient de la singularité de la démarche, on se prend très vite à adopter cette débauche d’énergie salvatrice dans un contexte musical où les revival (punk, grunge, hard-rock) sont plus que jamais à l’honneur. Les ryhtmes effrenés de piano, le jeu de batterie d’un autre temps, la classe du chant sont autant d’atouts qui font que The Jim Jones Revue est bien plus qu’un simple hommage à une époque révolue: c’est tout simplement un énorme groupe de Rock, à la fois hystérique, supersonique et sauvage, mais aussi mélodique et discipliné dans les rythmiques, digne héritier des génies qu’ont pu être Jerry Lee Lewis ou Little Richard.
Les britanniques de The Jim Jones Revue aiment la France alors n’hésitez pas à venir les découvrir lors du Festival du Cabaret Vert (Charleville Mézières, le 27 août), ou lors de leur retour en France en octobre après une tournée outre-atlantique.
.: Tracklist :.
1. Dishonest John
2. High Horse
3. Foghorn
4. Big Len
5. Premeditated
6. Burning Your House Down
7. Shoot First
8. Elemental
9. Killin’ Spree
10. Righteous Wrong
11. Stop The People
Sortie le 6 septembre 2010 (Pias Recordings)