Sorti d’abord en tant qu’auto-production, Hospice, premier opus long format de The Antlers, a connu un tel engouement outre-Atlantique qu’il bénéficie à ce jour de l’appui de Frenchkiss Records, maison-mère d’artistes tels que Passion Pit, The Apes ou encore The Dodos. Tout aussi ambitieux qu’inventif, cet effort a suscité l’intérêt du label new-yorkais pour la richesse de ses compositions, mais également sa dimension fort émotive. Aérienne, contemplative et poignante, la musique du trio américain a en effet tout pour séduire.
A l’origine, The Antlers est le projet solo de Peter Silberman, homme-orchestre talentueux dont la voix chaleureuse évoque parfois dans ses intonations Jeff Buckley et Antony Hegarty (Antony and The Johnsons). Epaulé par Michael Lerner à la batterie et Darby Cicci pour les autres instruments, ce dernier a voulu développer autour de Hospice un concept bien particulier : traduire en musique et en de multiples ambiances les ressentis que pouvait provoquer la perte lente et progressive d’un être cher, le tout avec habileté.
A l’écoute, Hospice est donc un album qui « prend aux trippes » et en appelle aux sentiments. De la mélancolie à l’éloignement, en passant par la tension, la fragilité ou même l'agitation, chacun de ses morceaux incite à la catharsis, sans pour autant tomber dans un pathos larmoyant. A travers un mélange cohérent de pop-rock, d’acoustique, d’inspirations noise, shoegaze et post-rock, il dévoile ainsi une certaine sensibilité, mais surtout une profondeur musicale soutenue par des instrumentations aux structures parfaitement ficelées et un sens de l’harmonie qui n’est pas sans rappeler Arcade Fire.
Avec Hospice, les américains de The Antlers dépeignent une œuvre à la fois complète et ingénieuse, qui saura plaire à tout amateur d’indie-rock pour sa grande subtilité.
.: Tracklist :.
01. Prologue
02. Ketlering
03. Sylvia
04. Atrophy
05. Bear
06. Thirteen
07. Two
08. Shiva
09. Wake
10. Epilogue