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Pogo Car Crash Control – Déprime hostile

Entendez-vous le bruit qui monte ? Depuis leur apparition lors de la Flip Party célébrant l’incroyable tour de passe-passe de Stupeflip, il est difficile de passer au travers de la promotion de Pogo Car Crash Control, jeune quatuor du 77, qui enchaîne les dates dans l’Hexagone. Les quatre dans la vingtaine traînent déjà derrière eux un sacré bagage ; après un EP sorti en 2016, Pogo Car Crash Control nous livre enfin un premier album, qui plus est, de très bonne facture. « Déprime hostile » témoigne d’un rock juvénile, qui crache avec véhémence, et qui ne s’embarrasse pas des figures de style. Impossible à catégoriser, Pogo Car Crash Control oscille entre rock, punk, metal et hardcore aussi vite que le vent tourne. Le résultat est déroutant, mais néanmoins efficace et pourrait bien vous faire renouer avec le rock à grosses guitares chanté en français !

Pour être franc, au début, on a pas trop compris le délire… A l’écoute de l’EP éponyme, on pouvait ressentir l’énergie mais pas forcément l’éclair de génie qui nous fait adorer ce premier album, « Déprime Hostile ». Le déclic vint avec « Comment lui en vouloir », véritable bouillon d’influences qui témoigne de la production « garage » du groupe, au sens originel du terme, puisque c’est dans la maison familiale, désertée un été, que ces jeunes (oh que je déteste cette expression) se sont retrouvés pour composer la majeure partie de leur répertoire. A qui voudra bien les entendre, à qui voudra bien les écouter, le quatuor y a forcément transcrit ses influences les plus variées et les plus profondes, de Deportivo à Slayer, sans se soucier d’être encarté ou forcé par le système à s’adosser à un style. Ainsi, c’est loin d’une musique figée dans ses normes et codes de bon goût que Pogo Car Crash Control évolue. Le groupe privilégie la profusion des références au punk, au hardcore, au metal, au stoner, au doom… On assiste à une véritable rétrospective des influences majeures du rock de ces vingt dernières années en un album, condensé d’énergie, où la seule ligne directrice reste le plaisir de jouer (presque) toujours plus vite et toujours plus fort afin d’expier les démons du quotidien. Sur « Comment lui en vouloir », il fallait l’oser ce break thrash metal, et ce refrain épique avec des choeurs dignes de Rammstein, au rythme d’une marche militaire, avant de rembrayer sur la frénésie punk. Et pourquoi pas une rythmique doom, plus lente et lourde tu meurs, pour introduire « Rancunier » avant de basculer sur du punk-rock aux échos new wave ? Et après vous avoir bien tabassé les oreilles (et bien fort s’il vous plait !), qu’est ce qui nous empêche de sautiller gaiement ? (« En boucle »). Rarement, nous n’avions entendu un mélange des genres aussi audacieux, et qui plus est, chanté en français.

Au fond de nous, ce qui nous fait vraiment aimer Pogo Car Crash Control, c’est l’essence juvénile de leur musique : impulsive, frénétique, spontanée, authentique. Les thèmes sont des plus communs (la dépression, l’amour, le temps qui passe), et les titres des morceaux témoignent parfaitement d’un rock nihiliste (« Je suis un crétin », « Je perds mon temps », « A quoi ça sert »). Mais, c’est dans l’ordinaire et le quotidien que réside l’originalité des thèmes abordés par Pogo Car Crash Control, avec des paroles qui reflètent une part de liberté et d’insouciance, de l’adolescence abandonnée par les vieux trentenaires que nous sommes ! Pogo Car Crash Control nous rappelle comme c’était bien de faire de la musique dans le sous-sol des parents, à quel point il était jouissif de hurler dans un micro à la sortie du lycée, ou de s’extasier sur 1000 groupes à la fois. « Déprime hostile » est un très bon premier album, aux compositions individuellement addictives. Seul reproche : si l’on devient vite addict à ce premier opus, on le lâche aussi rapidement car il est très dense et laisse peu de respiration dans cette profusion d’idées. On se fait peut-être vieux, mais on aime les albums avec plus de liant et un tempo qui ralenti parfois…

.: Tracklist :.
1. Déprime Hostile
2. Je suis un crétin
3. Comment lui en vouloir
4. Hypothèse mort
5. Rancunier
6. C’est pas les autres
7. En boucle
8. Je perds mon temps
9. Rires et pleurs
10. A quoi ça sert
11. Insomnie
12. Crash test

 

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