Troisième opus des frères Puaux, Violence with benefits nous plonge dans un univers sombre et brumeux, nostalgique comme un spleen langoureux. Narrow Terence nous a habitué à l’expression d’un talent constant avec des textes profonds et des mélodies subtiles pour un rendu léché. Ce troisième volet à l’univers onirique ne déroge pas à la règle hypnotisant l’auditeur durant une bonne heure.
Première constatation, Violence with benefits est clairement l’album le plus sombre de la discographie de Narrow Terence avec des compositions mid-tempo qui flirtent avec la pesanteur. Narco Corridos, le précédent opus, ouvrait la voie en nous plongeant dans un univers mélancolique en faisant résonner au loin des cuivres tristes. Violence with Benefits met plus en avant les cordes et notamment le violon qui donne cette ambiance languissante si particulière. Cette plongée dans les abysses ténébreux s’explique par la traversée du désert marquée par un incident de tournée en 2011 qui affectera le groupe. L’entrée en matière se fait avec « Bottom Bitch », lente montée en puissance déstructurée à la rythmique pachydermique ouvrant vers la balade douce et savoureuse « Enki » emmenée par des cuivres moroses. Une once d’espoir est redonnée au titre suivant, « Still Waiting », avec la partie de violon aux sonorités tziganes, avant de laisser place à l’une des pièces maitresses de cet album. « Liar » est un morceau qui donne de la profondeur à cet album avec une ligne de chant reposante et une guitare chevauchante de lyrisme. Un peu plus tard, « Wet Dead Horses » renoue avec les bonnes vieilles recettes de Narrow Terence en réussissant à nous accrocher avec une base rythmique solide, tout comme quelques minutes plus tard avec « Dinner » à l’air de déjà entendu. Néanmoins, ce sont les morceaux les plus orchestrés, comme « Clay musty smell » et sa ligne de violon qui retiendra plutôt notre attention jusqu’à la clôture de l’album avec « Ghost meeting » et son jeu trébuchant qui abouti à un refrain magistral. Enfin, la dernière note s’achève avec le thème principal, « Carnival », repris au sein de cinq interludes au cours de l’album.
Après plusieurs écoutes attentives, on retiendra de cet album une langueur appréciable sublimée par des compositions talentueuses. Néanmoins, pour les néophytes, il conviendra de s’intéresser d’abord aux précédents opus de Narrow Terence qui font planer une ambiance moins pesante à l’écoute.
.: Tracklist :.
1. Bottom bitch
2. Carnival piabone (interlude)
3. Enki
4. Still waiting
5. Liar
6. Carnival violonspiel (interlude)
7. Wet Dead Horses
8. Clay musty smell
9. Carnival drulinarinbone (interlude)
10. Dinner
11. Edgar A.Poe
12. Carnival Bastar (interlude)
13. Ghost meeting
14. Carnival (main theme)