Sortez ‘tiags cradingues ou Converses en fin de vie, blousons en cuir patchés et chemises à carreaux, voici Jumping Jack, dans la même veine qu’Headcharger, la caution métal dans les riffs en plus. Attention, la voix incendiaire de Julien va vous faire beugler, les pieds dans la boue, la tête dans le houblon, queue de cheval au vent… Jumping Jack et son Trucks & Bones ne vend pas du rêve, mais de la sensation Rock brute version fin de siècle dernier.
Créé en 2009 dans le pays Nantais, Jumping Jack possède une grande maturité dans le son pour un groupe qui n’a que si peu d’existence. Peut-être grâce à un songwriting à l’ancienne, porté par un guitare-chant héroïque. Oui, à l’ancienne, car le power trio représenté par un chevelu qui crie son désespoir sur des riffs diaboliquement puissants soutenu par des montées de toms, on a déjà connu il y a quelques années. Ça s’est mal terminé, mais musicalement c’était quelque chose. De là à dire que l’ombre de Kurt Cobain plane au-dessus des nantais, c’est aller un peu vite en besogne, mais la filiation est quand même là, ne serait-ce que parce que le chanteur, Julien, a une voix abrasive et qu’il ose la lâcher, dans le rocailleux comme dans la note aigue au bord de la justesse mais en plein dans l’émotion et ça, ça nous rappelle de bons souvenirs des 90’s.
Soyons objectifs, est-ce que Jumping Jack plaira à une génération qui ne jure que par le Deathcore et le combo vitesse-technique? Pas sûr. Mais nous, pauvres auditeurs que seul le supplément d’âme motive, oui! Bigre, on a frissonné de plaisir à l’écoute de «Wet Desert»… perdus par un riff limite indus à la Rammstein, on s’est pris la grosse mélodie qui tue dans la tronche, amenée par un break grunge comme on n’en fait vraiment plus, sauf peut-être chez Alice In Chains. On s’était dit avec «She Made No Resist», qu’il y avait quelque chose chez ces nantais qui nous pousserait à aller plus loin, mais on était un peu dans la comparaison avec Headcharger, l’efficacité et le grain Rock’n Roll étant vraiment très proches. Et on découvre, au gré de ce Trucks & Bones, l’ensemble des influences du combo… de Metallica (les parties vocales de «Churches Flames» sont éloquentes) à Alice In Chains en passant par Motörhead ou Nirvana (le jeu de batterie à la Dave Grohl, simple mais surpuissant), le combo tire son inspiration entre Rock Southwest et Metal hargneux qui vous donne envie d’une cuite au Jack D.
Pas d’intermède gentillet dans Trucks & Bones, on enchaîne les titres pour une certaine linéarité qu’on pourrait déplorer, mais qu’on retrouve de toute façon dans de nombreux albums du genre. Ca tabasse et ça n’arrête pas, ça use et abuse des plans qui fonctionnent, du riff en power-chord qui tue au couplet-refrain qu’on attend sans surprise, mais qui rassure, finalement, tant que Jumping Jack garde cette petite touche personnelle qui différencie son jeu de ses modèles. On est toutefois content d’arriver à la fin, éreinté par la ballade, comme un difficile retour au bercail après avoir vogué de bar en bar toute la nuit. On aura la gueule de bois, on dira « Plus Jamais ! », mais on y retournera bien vite, peut-être le soir même, pour retrouver ce sentiment trivial mais tellement réconfortant. Foutu Rock’n Roll…
. : Tracklist :.
1. She Made No Resist
2. Wet Desert
3. Crystal Tree
4. Into My Eyes
5. Churches Flames
6. Taxidermic Sensation
7. Fucking Holidays
8. Black Jack
9. Siren’s Blast
10. Drunk Peanut
11. Neverth