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Saycet – Mirage

Avec deux albums à son actif, Saycet confirme avec ce troisième opus son rôle majeur dans l’industrie musicale électronique. Ce nouvel album Mirage, onirique et riche de talentueuses sonorités, se révèle comme l’une des principales sorties du mois dans la machine électro.

Pierre Lefeuvre se prête à un nouveau choix de composition, un contenu plus ambient dans un style électronica et une pop sombre, voire très mélancolique. Parmi les dix morceaux présents dans l’album, Phoene Somsavath laisse frémir sa voix sur cinq, dont il a d’ailleurs écrit les textes.

Venons-en aux différentes productions de l’album. « Ayrton Senna », premier titre, laisse planer une introduction peu à peu suivie par de nouvelles textures calées avec précision et participant avec délicatesse à une musique sentimentale que l’on retrouvera tout au long de l’album. Puis viens la montée finale, accompagnée par des synthés imposants et tout un tas d’effets divers pour produire une mélodieuse symphonie qui laisse percevoir un avant-goût des autres titres.

« Mirage », titre éponyme, joue sur l’aspect dynamique des battements, accompagnés par la fameuse voix de Phoene qui se montre être en parfait accord avec l’univers du compositeur. De plus, nous pouvons entendre Saycet pousser la chansonnette sur les refrains, donnant au duo un aspect complice et harmonieux, indispensable au déroulement du morceau bien appuyé par la patte de l’artiste et les synthés décalés.

Dans un style instrumentaliste, le troisième morceau « Meteores » se distingue par une extrême robustesse dans sa texture musicale, altérant les phases calmes et les déchaînements des basses marquées par les voix abstraites qui domine la mélodie.

« Volcano », sans nul doute le titre phare, était le nom de l’ep précédemment sorti. Les instruments nous permettent de parcourir l’univers de Saycet, une musique classique réinterprétée par les modifications des machines. Comme le dit l’artiste, « j’aime faire de la matière avec plusieurs instruments mais j’essaie de moins dénaturer les sources que je prends. » Le chant spectral de Phoene accompagne parfaitement les sentiments laissés par la rythmique de « Volcano ».

« Half Awake » rentre dans une dimension différente, avec la voix ténébreuse de Yann Wagner, crooner s’associant avec la voix féminine de Phoene. Saycet accorde ici une grande importance à la prestation du chant, en effaçant l’accru d’une mélodie expérimentée, tout en gardant l’essentiel avec le piano, les basses, le violon, le tout accompagné d’une texture moins grondante.

Nouvelle matière beaucoup plus calme avec « Northen lights ». La mélodie reprend le dessus, berçant les auditeurs. On apprécie un piano sur 3:38 minutes, qui est soudain perturbé par une trame chaleureuse. Une nouvelle fois l’artiste nous transporte dans une toute autre dimension avec ces ambiances particulières.

Cette illusion s’enchaîne avec « Kananaskies », de nouveau sublimé par la voix opale de la chanteuse. Transition au somptueux « Cité Radieuse », influencé par les sentiments les plus aigus de Saycet, qui raconte : « je ne m’étais jamais dit qu’un bâtiment pouvait me procurer des émotions » — au cours de ces quatre années passées, il a été baigné dans l’architecture. Un hommage, ou peut-être simplement une source d’inspiration à cette mélodieuse et puissante phase de l’album.

Un final de haute voltige sur les deux derniers titres avant de laisser place à un instrumental de qualité. Il laisse une dernière fois place à la chanteuse Phoene Somsavath. Nous contemplons comme jamais la puissance du duo qui, si ce n’était pas déjà fait, nous conquiert sur cette dernière collaboration.

Aucune limite n’est accordée au temps de la dernière partie, 8 minutes au titre qui prend son temps. La raison ? Une introduction au piano poursuivie par des quelques effets puis un mouvement vers une minimale dont on ne se lasse pas. À aucun moment le morceau ne s’essouffle et il traverse un nouveau scénario sur la deuxième partie avec une sonorité tout droit sortie de Tron, plaçant Saycet dans un rapport très proche à ses auditeurs, jouant sur le sentiment apporté par sa musique. La dixième et dernière production de l’album « Smile From Thessaloniki » vient se clôturer sur un parfait souffle ambiant.

Mirage se compose comme une structure à écouter de bout en bout, nous transportant avec succès dans un monde musical à la culture techno revendiquée, tout en y apportant une touche sentimentale, particulièrement marquée par sa collaboration filée avec Phoene Somsavath. Petit bijou marquant au fer rouge la discographie de Saycet.

Disponible le 23/02/2015 

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