Danton Eeprom, ou l'enfant à part de la french touch actuelle. Le marseillais, avec ses EP qui auront conquis le coeur de noms comme Ellen Allien ou Chloé, ses maxis qui auront déjà été playlistés bon nombre de fois (on pense au désormais classique morceau « Confessions of an English Opium Eater »), se devait de franchir une étape cruciale. C'est maintenant fait avec Yes Is More, son premier album. Danton Eeprom brouille les pistes, mieux, il en trace une multitude.
Que ceux qui s'attendent à une galette à connotation purement dancefloor décollent leurs préjugés du fond de leur crâne. La pochette, dans un sens, nous dit tout. Pose contemplative et élégante, chevauchant un cheval de course turgescent. Classieux, décalé, hétéroclite, des adjectifs transversaux qui gardent bien de coller des étiquettes stylistiques. Ça tombe bien, cet album n'en a pas besoin. Le problème avec Danton Eeprom, c'est qu'il a trop d'influences pour brandir un drapeau unicolore. Moins facile à cerner donc, pour mieux nous emmener dans plein de directions différentes. Dopé à la techno, nourri à la cold wave, parfumé à la pop, au disco ou que sais-je encore, Yes Is More est un régal non seulement pour celui qui veut se déhancher, mais aussi goûter aux mélodies comme on mange une fraise tagada. Le sensuel « Feminine Man », dans lequel on ressent aisément la contribution de Chloé, tout en murmures, crée une véritable atmoshpère. « Stilettos Rising » et sa ligne de synthé qui s'immisce sans prévenir dans votre cervau est carrément addictive et inspirée, dans le style electro-house feutrée cette fois-ci. Beaucoup de brisures de rythmes dans cet album : à contraster les couleurs de sa galette, les passages sont parfois un peu scabreux, mais le problème d'en est pas réellement un, pour peu que vous soyez ouvert d'esprit. On y retrouve, comme pour rassurer, son tube « Confessions of an English Opium Eater », un peu posé comme ça, mais ça pète, donc rien à y redire. Le morceau d'ouverture, « Thanks For Nothing », est totalement pop sous des apparats 80's, sexy et distingué. Même ambiance, en mode fin de nuit, pour « Vivid Love », mélancolique et kitsch, sans en rajouter des tonnes.
Yes Is More n'est pas un album qui s'écoute facilement d'une traite. Hétérogène et paradoxal, osi on s'amuse à lui donner des adjectifs. Mais honnêtement, en termes de qualité, l'aiguille du baromètre ne bouge pas beaucoup de la mention « très bien ». Nul doute que tout ça passera comme une lettre à la poste en live. Ça tombe bien, Danton Eeprom aura le privilège de clôturer la plus grande soirée du plus grand hall des Transmusicales, samedi 5 Décembre, à Rennes. Non, ne discutez pas, vous y serez, c'est tout.
.: Tracklist :.
01. Thanks For Nothing
02. Give Me Pain
03. Stilettos Rising
04. Tight
05. Desire No More
06. Confessions Of An English Opium-Eater"
07. The Feminine Man (feat. Chloé)
08. Unmistakably You
09. Lost In Music (feat. Au Revoir Simone)
10. Attila
11. Vivid Love
12. What's A Balloon But A Bag Of Air