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Interview : Steve Hackett

Steve Hackett est reconnu comme étant un musicien rock immensément talentueux et surtout très novateur. Il était le guitariste dans le groupe Genesis et il faisait partie du line-up classique en même temps que Peter Gabriel, Phil Collins, Tony Banks et Mike Rutherford. Avec Genesis, la guitare de Steve a produit quelques-uns des moments les plus mémorables : de la sensibilité acoustique sur Horizons / Blood on the Rooftops aux solos de guitare rock de Firth of Fifth ou Fountain of Salmacis. Brian May de Queen a souvent cité Steve Hackett comme ayant eu une grande influence précoce sur son travail. Aujourd’hui à 65 ans, Steve Hackett emmène toujours ses fans dans un voyage extraordinaire lors de ses concerts et n’hésite pas à piocher dans son riche patrimoine musical. Ainsi les puissants Firth of Fifth ou Carpet Crawlers côtoient de nouveaux solos classiques et des morceaux plus récents, tels que ceux qui figurent sur son dernier album Wolflight. Steve est un artiste exaltant au paroxysme de son talent rock progressif. Il était à l’Atelier (Luxembourg-Ville) ce jeudi 17 septembre 2015 et il nous a parlé de sa façon de composer, de sa femme et aussi de sa dernière galette.

Bonjour Steve ! Peux-tu nous dire pourquoi tu as choisi le titre « Wolflight » pour cet album ?

Bonjour Nathalie ! Ce titre m’a rappelé « L’Odyssée » de Homer qui fait référence au réveil à cette heure précise de journée, un moment propice pour la chasse mais aussi pour la réflexion. Il s’agit de l’heure juste avant le lever du soleil, il fait encore nuit mais la lumière est déjà en train de changer. Le ciel s’illumine peu à peu. C’est d’ailleurs ce moment précis que les loups choisissent pour aller chasser. Pour moi, les loups sont le symbole de liberté et si je devais résumer le sujet traité par cet album, ce serait sûrement la liberté ou la recherche de la liberté. Par exemple, dans le morceau « Black Thunder », je parle d’une rébellion d’un esclave juste avant la guerre civile. Ou encore « Love Song to a Vampire », je parle d’une histoire d’amour qui tourne mal, où une personne donne beaucoup plus que l’autre. Là aussi, il s’agit du fait de comment se libérer d’une histoire d’amour qui vous détruit à petit feu.

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Il y a des morceaux un peu plus gais sur cet album aussi. Je pense notamment à « Loving Sea ». Comment cette chanson est-elle née ?

Cette chanson est née dans les conditions idéales. J’étais en vacances avec ma femme Jo dans le golfe du Mexique. Nous étions dans un bateau et nous naviguions tranquillement sur l’eau. Il faisait beau et la mer était calme. Cette chanson est apparue comme ça, toute seule dans ma tête, alors que nous prenions le soleil sur le pont. C’était un de ces moments magiques où tu as l’impression d’être en communion avec la nature qui t’entoure et avec la planète. J’aime l’interpréter sur scène avec juste une ou deux guitares acoustiques. D’habitude le public fredonne la chanson avec moi. Cette chanson est lumineuse.

Tu viens de parler d’elle et je sais que ta femme jour un rôle prépondérant dans ta façon de composer. Peux-tu nous en dire des détails ?

Oui, nous écrivons ensemble. Ce qui est moins drôle quand tu composes avec ta femme c’est les idées peuvent venir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. (rires !)

Elle vient d’une famille de musiciens et son père était très talentueux. Quand elle était petite, elle jouait d’ailleurs du violon mais a arrêté car elle s’est rapidement rendue compte qu’elle n’avait pas son talent. Elle me dit toujours qu’elle ne joue pas mais qu’elle entend la musique dans sa tête. Elle est très positive et quand je suis en manque d’idées ou quand je suis coincé avec des paroles ou une mélodie qui n’avance pas, je lui demande conseil. Elle est très douée pour trouver des variations auxquelles je n’aurais jamais pensé. Des fois c’est elle qui a des paroles ou une mélodie qui tourne dans sa tête et elle m’en parle. Il n’y a pas de concurrence entre nous et nous formons une très bonne équipe.

Travailliez-vous de la même façon avec Genesis ?

Oui, un peu de la même façon. Nous mettions nos idées en commun et la meilleure idée gagnait. Je compare ça souvent une course en relai en athlétisme. Chaque personne courait chacun son tour sur la piste le bâton à la main et dès que ça n’avançait plus, on passait le bâton au suivant. Nous n’avons jamais eu de conflit comme ça.

Vous préfériez écrire sur quels sujets ?

Je ne sais pas trop concernant les autres, mais moi j’aime raconter une histoire dans mes chansons. Ce sont les chansons qui résonnent le plus en moi, même des années après. Quand j’écris, j’ai une succession d’images dans ma tête et j’essaie de les transposer dans les notes et dans les paroles. Aussi, je n’ai pas peur du ridicule. J’aime voir loin et voir grand. Des fois j’entends des orchestres sur certains morceaux et j’essaie d’aller au bout de mes idées.

On parle souvent de toi, comme d’un artiste « prog rock ». Le terme « progressif » a-t-il un sens à tes yeux ?

Je pense qu’il fait référence à la musique classique où les morceaux suivaient un programme bien défini. D’une certaine façon il y a effectivement des similitudes entre les deux musiques. Dans les deux cas nous essayons de faire passer des émotions, des images ou mêmes des idées abstraites par le biais de la musique. Certains y parviennent mieux que d’autres et cette problématique me travaille encore tous les jours.

As-tu un souvenir d’une personne, hormis ta femme, avec laquelle tu adorais composer ?

J’ai eu la chance de travailler avec beaucoup de personnes talentueuses. C’est dur de n’en choisir qu’une… La première personne qui me vient à l’esprit est Chris Squire qui est malheureusement décédé il y a quelques mois. J’adorais travailler avec lui et je pense que nous avions une façon similaire de voir la musique. Il est apparu sur quelques albums solo à moi et il a sorti de magnifiques projets solo. Avec Genesis on s’est toujours senti proche du groupe Yes.

Enfin, ma question rituelle : Beatles ou Rolling Stones? Et pourquoi?

Aujourd’hui je vais choisir les Beatles, car ils sont vraiment les meilleurs compositeurs de chansons et les meilleurs paroliers. Tu m’aurais posé la question à l’âge de 15 ans, je t’aurais répondu les Rolling Stones. J’ai dû apprendre à jouer de la guitare en partie grâce à Keith Richards et j’ai encore beaucoup d’affection pour les Stones.

 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa pour Vacarm.net

 

Les dates de sa tournée ici :

http://www.hackettsongs.com/tour.html

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