Comme Muse est devenu le phénomène qu’il est actuellement, la rédaction de Vacarm.net s’est donc penchée tous ensemble sur le cas des trois petits anglais. Car depuis un certain temps, le groupe divise plus que jamais. Avec d’un côté ceux qui voient en eux les sauveurs du rock, des monstres sacrés géniaux, inégalables, des sortes de demi-Dieu, et d’un autre ceux qui s’offusquent qu’on puisse ne pas voir leur côté grandiloquent, frisant le ridicule tant ils peuvent être pompeux et imbus de leur musique ! L’occasion rêvée pour nous de mettre un peu à plat nos avis qui s’annoncent tranchés et divisés (ou peut-être pas tant que cela) !
En route vers la tournée des stades.
Ce n’est pas encore cette fois-ci que Muse va faire l’unanimité dans le milieu rock ! Loin de là même, car avec un album de l’envergure de The Resistance, la bande à Bellamy a une nouvelle fois voulu taper très haut, trop haut peut-être ?
Effectivement, la première écoute est laborieuse et on sent une volonté assumée de faire du grandiose et du épique (« United State Of Eurasia » et son inspiration Queen vraiment très marquée), mais bon, ça, on est habitués. Ensuite, certains titres sortent du lot et de la normale, comme toujours chez eux. « Uprising » finit même pas rentrer insidieusement dans nos têtes, pari réussi pour cette marche de ralliement façon hymne Musien ! Ou bien encore l’efficace « I Belong To You », qui n’est pas sans nous rappeler les meilleurs moments de Silverchair.
Contrairement à Black Holes, qui était disparate et donc dur à suivre, The Resistance est cohérent dans son côté démonstration de talent et goût exacerbé pour l’art de la symphonie. On aime ou on n’aime pas, mais j’avoue qu’il est parfois difficile de se laisser embarquer, comme avec le triptyque final (« Exogenesis Symphony ») qui clôt l’album, certes de façon magistrale, mais néanmoins de manière beaucoup trop riche, pour un disque qui est déjà pas mal chargé.
The Resistance est difficile d’approche, mais en séduira les plus courageux (ou masochistes) au fil des écoutes. Muse continue donc son chemin vers la musique de stade, peut-on leur en vouloir ? Pas vraiment, car leur public change lui aussi, les aficionados de la première ère ayant laissé la place à une nuée de fans dévolus à la cause Muse, en pleine transe, qui on leur souhaite les mènera vers l’Absolution !
Qu’on se le dise, d’un autre côté, Muse est devenu un groupe qu’il est bon de bouder, sans même avoir vraiment écouté l’album… dommage !
Après de fortes déceptions sur Absolution et surtout Black Holes, je n'attendais plus grand chose de Muse. En écoutant une première fois The Resistance, les tympans se sont vrillés, les dents ont grincé et l'envie d'arrêter le massacre en coupant le son démangeait terriblement. Premières impressions : quelques plagiats de Queen, une tentative de faire du Justin Timberlake échouée et une sensation de prétention immense à chaque virage tellement le trio nous gave de sons inutiles pour faire « symphonique » comme s'il fallait masquer la soupe qu'on nous sert en guise de mélodie.
Mais un long voyage en train m'a un peu aidé à revenir dessus. Effectivement, si on s'entête à dire que Showbiz c'était mieux, que Muse c'est du rock à l'origine et que cet album c'est de l'ultra pop, alors oui, The Resistance est mauvais et c'était mieux avant.
Pourtant, il y a du bon dans ce disque. En premier lieu on est forcé de constater que Muse a pris des risques énormes en changeant de registre. De plus, même si on ne reconnaît plus ce qui nous faisait apprécier le trio, c'est à dire du bon son rock, il faut avouer que nos trois britanniques se débrouillent bien dans ce nouveau style. Les plagiats de Queen sont plutôt réussis et tout compte fait, pas totalement comparables. Même si on admet qu'il y a une forte influence, Muse a su manipuler ce style à sa sauce. Quant à notre chanson très « Timberlake », ça choque car on est loin d'un « Plug In Baby », mais sinon elle est plutôt bien tournée!
Ce qu'il faut comprendre, c'est que Muse ne s'adresse plus aux mêmes oreilles que pour leurs premiers albums. Pour ma part je préfère suivre l'évolution d'un groupe comme Ghinzu que l'on comparait à l'époque avec la bande à Bellamy, car ils démontrent qu'on peut faire évoluer ce son sans non plus nous servir une soupe « symphonique ».
Le groupe au chanteur à la voix haute perchée.
On se rappelle tous du moyen Black Holes and Revelations sorti en 2006. Muse nous revient avec un album compliqué et pas si abordable que le single « Uprising ». Et oui, car le groupe n’est plus dans la veine de Showbiz et d’Origin Of Symetry, on avait cru comprendre depuis Absolution…
Bien sûr on sent le travail derrière The Resistance et l’évolution vers du lyrique plus que de la Pop/Rock comme on avait l’habitude sur les premiers albums. Mais en tant que vieux grincheux, je suis assez déçu par ce changement depuis les dernières réalisations du groupe. La voix de Bellamy est belle et puissante, il n’y a pas de doutes là-dessus, mais l’entendre faire ses envolées lyriques sur chaque morceau est assez pénible voir exaspérant.
Aucun titre de l’album ne déroge à la règle de l’intro calme, le crescendo et l’envolée de la voix. Pas la peine d’évoquer le pompage de Queen sur « United States Of Eurasia » tant le morceau est kitch (ça démarrait bien pourtant !). Heureusement, il reste de bons titres comme « Unnatural » et « Uprising » qui changent un peu du calme ambiant.
Les titres de clôture de l’opus « Exogenesis Part 1 & 2 » sont simplement un mauvais « Micro Cuts » et finissent par nous faire pleurer de désespoir. Un album mauvais pour qui apprécie le groupe années Showbiz, Origin Of Symetry. Un très bon album pour les fans de Black Holes And Revelations et la voix haute perchée de Bellamy.
Autant le dire d’avance, Muse n’est pas un groupe que je porte dans mon cœur. L’aspect arrogant de ce chanteur british aussi viril qu’une huitre, ingérant mélanges de champi et d’acides, ne m’a jamais touché. Seul le premier album d’un groupe désormais mythique mérite l’attention qu’on porte à cette formation. Muse sur scène est un autre débat, tant je me souviens de Sir Bellamy défonçant sa guitare dans la batterie avec rage lors d’une ancienne édition du Rock dans tous ses états, à Evreux.
Aujourd’hui, Muse ne me fait ni chaud ni froid. Vieille soupe imbuvable et ressassée entre pop et ambiance disco à deux balles. Depuis Black Holes And Revelations, Muse sonne tout aussi faux que The Clash avec « Rock The Casbah ». Oui, les musiciens sont bons, oui, Muse prend des risques en s’écartant de l’essence de ses compositions originelles mais soyons objectifs un seul instant, The Resistance ressemble à une vaste blague. Entre rythmiques cadencée pour les stades et variations rappelant Queen, cet album n’est en rien un « bon album ». Chaque morceau représente 5 min, en moyenne, d’ennui profond.
A quoi cela sert-il de tailler un album qui plaira aux fans décérébrés de Black Holes And Revelations ? A rien, si ce n’est à exprimer la nostalgie d’un groupe qui savait mettre la distorsion au bon niveau. Muse semble avoir oublié où se trouve le bouton Power de ses amplis. Avec un deuxième album en dessous de tout, Muse a probablement gâché ce qui faisait la force première de sa musique pour se tourner vers des horizons mainstream pathétiques.
Cap'tain Planet.
Des clones de Queen adoptés par Elton John à la naissance.
Muse, avant, on avait éventuellement des raisons de bien aimer. Le principe de l'opéra-rock conceptuel ambitieux, ça pouvait en jeter sur le papier, mais Matthew Bellamy a oublié que se prendre pour Freddy Mercury alors qu'on en a pas le dixième de la trempe, c'est nazouillard.
« United States Of Eurasia » et « Resistance » sont effectivement des clones de Queen qui auraient été adoptés par Elton John à la naissance. On ressent aussi du U2, on a d’ailleurs vite l'impression d'entendre Muse arborant des badges des groupes sur lesquels il a repompé tout au long de l'album.
Que dire de « I Belong To You », variétoche à l'eau de rose avec un passage en ce qu'on croit être du français, ou le triptyque « Exogenis Symphony », qui ne dupe personne, c'est bien de la musique d'ascenseur. « Undisclosed Desires » se tient plus (Depeche Mode version Rn'B, au final ça passe), « MK Ultra » est un poil au dessus du reste, mais globalement, cet album de Muse sera à ranger dans le rayon des ratés. Sorry les mecs.
Pencilkz.