Voilà. Ca c’est un VRAI EP. Ce fut ma première réflexion à l’écoute du dernier EP d’Arthur de Bary, sorti sur son label, Le Disque Cheval. Bon bien sûr, un vrai « experimental project » serait venu sans titre, avec son seul son pour toute présentation. Mais après tout, qui s’en soucie, d’ailleurs : la pochette est cool. Et le cd porte bien son nom. Cheval blessé. C’est le moins qu’on puisse dire tant les 5 titres sentent la déprime, la majesté souffrante, la nuit grise qui dure et dure encore. Allez, prenez votre xanax et on y va pour le son. D’abord : expérimental. Des enregistrements à ce point clean dans le crado on n’en fait plus. Pas de batterie. Un son lunaire, qui vient de loin, c’est à dire de la chambre d’ami de l’appart’ d’à côté, une voix qui mange le micro quand elle n’est pas tout simplement à 50 mètres de l’engin. Du violon. De la Guimbarde. Une cymbale qui s’étale comme le drap sur l’insomniaque. De l’Anglais. Du Français. Si l’album garde une tenue, un son, ça part dans tous les sens. Et cela permet d’écrire le Experimental avec un E majuscule. C’est Lo Fi à souhait. Et après tout la « fidélité », le couple, la rupture – de voix – est bien au centre du « project » : Arthur de Bary a écrit ça dans sa chambre après une rupture. ça s’entend. On ferme les yeux et on y est, après tout on a tous vécu ça : les yeux dans le vague, une rage molle au ventre, des clopes qui s’allument et s’éteignent toutes seules dans un cendrier trop plein. Les plus chanceux d’entre nous – même dans la rupture nous ne sommes pas putain d’égaux – avaient un album de Lou Reed à écouter à ce moment là. Maintenant vous avez l’EP d’Arthur de Barry.
Pour écouter c’est par ici :
https://arthurdebary.bandcamp.com/