Les soirées hardcore de qualité s’étaient faites discrètes ces derniers temps. La soirée du 20 novembre à la Loco rassemblant Hatebreed, Unearth, Twelve Tribes, L’Esprit du Clan et None Shall Be Saved aura satisfait notre impatience. Amis tatoués aux dessous de bras rarement épilés, si vous étiez absent vous avez de quoi être déçu … {multithumb thumb_width=300 thumb_height=300}
None Shall Be Saved lance les premières vociférations à 21h précise dans la petite salle de la Loco. Le combo marseillais développe un set sous le signe de l’énergie brute. Les riffs sont efficaces dans le plus pur esprit du NY Hardcore … made in Marseille ! C’est la folie douce(reuse) sur scène, ça saute dans tous les sens et le pit suit parfaitement. Les premiers pogos de la soirée sont déjà particulièrement virulents. Cela devient l’apocalypse avec cet hymne qu’est « None Shall Be Saved », moment où la fosse investit la scène et récupère les micros. Le groupe nous gratifiera de nouvelles compositions.
L’Esprit Du Clan fait son apparition dans le quart d’heure suivant. Le set est beaucoup plus carré et on appréciera énormément l’aspect technique de certains riffs ainsi que la complexité des structures mises en œuvre dans les compositions. Le groupe s’est véritablement métamorphosé depuis notre dernière rencontre. Plus professionnel et plus riche musicalement parlant, on garde une très bonne impression de ce set où des titres plus anciens (« Compact », « On rase pas les murs ») tiennent leur place à côté de morceaux plus récents (« Révérence », « Talion »). Arsène et sa bande nous feront part de la sortie de Chapitre 3 en avril 2007, une sortie très attendue comme vous pouvez vous en douter.
Alors que L’Esprit Du Clan termine son set dans la furie d’un wall of death, Twelve Tribes lâche ses premières notes sur la grande scène. Emmené par un chanteur charismatique aux longues dreadlocks, la musique de Twelve Tribes pourrait être qualifiée de metal-core. Certains riffs très basiques et plutôt groovy se rapprochent du mouvement néo mais la voix saturée et certaines parties de batteries empreintes de beat blasting s’apparentent au hardcore. Le groupe fait ainsi parfaitement le lien entre les différentes formations ce soir. Leur dernier album (« Midwest Pandemic ») très bien accueilli par la critique trouve toute son expression sur scène. Un Wall of Death sera là aussi mis à en place à la demande du chanteur. On reste impressionné par l’énergie qui ressort des compositions et par leur aspect pourtant abordable.
Unearth monte ensuite sur scène. L’ambiance change et on assiste à un défoulement de violence gratuite dans le pit. Des slams spectaculaires s’enchaînent et font monter l’ambiance à une allure folle. En à peine deux titres, Unearth aura mis tout le monde à terre. L’interprétation est parfaite, carrée et bien rodée. Jouant sur les clichés comme Killswitch Engage, le jeu de scène est parfois très téléphoné : un guitariste habillé d’une manière ridicule, l’apparition d’un roadie pour venir faire boire les membres à l’aide d’une pompe à bière, des poses exagérées, etc…
Ce set est divertissant et casse au final toute l’appréhension que l’on peut avoir d’un tel groupe lorsqu’à l’initiative du chanteur la scène se fait investir par une vingtaine de spectateurs. Voilà une prestation qui donne envie de s’intéresser de plus près à leur dernier album « III In The Eyes Of Fire ». Le groupe sortira sous une foule d’applaudissement.
Il est minuit passé et Hatebreed monte sur scène. Commençant leur set par le single de leur dernier album, « Defeatist », Hatebreed nous dévoile un set loin du hardcore simple, crade et brutal. On est loin des clubs, voici un show « à l’américaine ». Ne voyez pas là une critique dénonciatrice, Hatebreed mérite notre respect pour son parcours. Les murs d’amplis sonnent haut et fort derrière le charismatique Jamey Jasta et le pit va se décomposer rapidement en pogos féroces. Le son est impressionnant par son aspect massif. Hatebreed reste fidèle à lui-même avec un show « in your face » et sans concession. A notre grand regret le groupe aura commencé à jouer beaucoup trop tard et il nous faut vite nous faufiler avec nombre de spectateurs pour attraper au vol le dernier métro. Dommage, le set semblait si bon !
Cette soirée sous le signe de l’étoile hardcore à 5 branches était phénoménale. La Loco aura accueilli l’un des meilleurs plateaux de l’année dans une ambiance folle : stage diving, walls of death et circle pits à gogo. Il y avait de quoi être séduit par cette rage véhiculée par les groupes tout en faisant taire les personnes médisantes. Je n’ai qu’un mot. Phénoménal. {multithumb thumb_width=150 thumb_height=100}