On ne va pas longtemps vous cacher la vérité, ce mercredi 9 Mai, le Liberté de Rennes était « the place to be ». La salle bretonne accueillait le live d’Amon Tobin, le brésilien pionnier de l’IDM et du breakbeat, pour un live qui est visuellement un des plus beaux shows de l’histoire de la musique électronique. Retour sur cette soirée forte en émotions.
Il est difficile de parler de la prestation live d’Amon Tobin tant le résultat scénique est totalement hors du commun. Le brésilien, pionnier de l’IDM (aussi sobrement appelée electronica) et du breakbeat, signé depuis le début des années 90 sur le label Ninja Tune et connu pour ses productions au caractère personnel et unique, a franchi une nouvelle étape avec ce nouveau live, devenu spectacle graphique façonné comme illustration de son dernier album ISAM, dixième du nom, sorti en 2011 sur son label de toujours, Ninja Tune. Après une tournée mondiale à guichets fermés, l’artiste permet aux retardataires de se rattraper, et en toute franchise, nous n’allons pas nous en plaindre.
La soirée ouvre ses portes un peu après 20h et la première chose qui nous surprend est l’obscurité qui règne dans toute la salle. Nous apercevons au loin un sobre éclairage qui se trouve être dirigé vers Lorn, jeune artiste de 23 ans fraîchement recruté par Ninja Tune, pour un set electronica et breakbeat torturé, préparant parfaitement la salle à l’arrivée du grand Amon Tobin. Et ce dernier sait se faire attendre. Le rideau s’ouvre sur un structure qui semble être un assemblage d’une quantité innombrable de cubes, structure créée par les équipes Blasthaus, VSquared Labs, Vita Motus Design et Leviathan, et sur lesquels commencent à s’afficher les projections, en même temps que débute la musique. Au bout de quelques minutes, nous ne savons vraiment plus si nous sommes venus pour un concert ou pour un show visuel. La beauté graphique des projections se marie à merveille avec la musique de l’artiste pour affranchir le show de son statut uniquement musical et nous livrer un véritable spectacle visuel, créant un univers tout entier dans lequel l’artiste vient s’exprimer en toute liberté, évoluant dans son style signature, une electronica teintée d’influence jazz, hip-hop, breakbeat, et d’une quantité d’autres styles que nous n’aurions pas le temps de citer ici. Tout du long, la structure se construit et se déconstruit au rythme de la musique, nous faisant voyager dans l’espace comme dans des profondeurs enflammées, et se faisant même interactive pour permettre à Amon Tobin de prendre son contrôle le temps d’une danse endiablée durant laquelle l’artiste semble ne faire plus qu’un avec sa nouvelle création.
Bref, une heure et demi de pur bonheur visuel et auditif pour un show qui s’est affranchi de son statut de concert pour devenir un spectacle à part entière, véritable montée en puissance hypnotique, rencontre parfaite entre le visuel et le musical, désormais partie intégrante de l’univers Amon Tobin, pour le meilleur et pour le pire, mais principalement pour le meilleur.
Voici donc, pour les curieux, mais aussi pour les autres, le trailer du live :
Et, celle-ci principalement pour les curieux, le making of du live :