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Interview : Hubert-Félix Thiéfaine

Eternel et confidentiel colosse de la chanson à texte, Hubert-Félix Thiéfaine écume cet été les festivals au milieu des groupes fraîchement formés pour promouvoir son album Stratégie de l’Inespoir. Nous avons rencontré l’immuable poète au festival Décibulles, en Alsace, où il nous a parlé de son fils Lucas, d’internet et de son premier amour : les Rolling Stones 

Bonjour Hubert-Félix Thiéfaine. Est-ce que vous allez bien ?
Je sais pas, je pense. Je sais pas où je vais, mais j’y vais.

La communication des artistes semble impossible aujourd’hui sans internet ; et pourtant vous avez une fanbase extrêmement solide et fidèle depuis vos débuts. Comment avez-vous réussi ce tour de force ?
Si j’avais eu internet en 1980, ç’aurait été bien ! [rires] Alors déjà, je faisais beaucoup de scène, je fais toujours beaucoup de scène. Avec 4 000 concerts derrière moi, je pense que ça laisse du temps pour se créer un public. Et puis si le public est fidèle, c’est aussi parce que je suis fidèle à moi-même et au public. Je pense que ce sont les deux choses qui expliquent cela.

Vous pensez qu’internet vous aurait encore plus aidé ?
Je pense oui, dans les années 1980, ça aurait donné un petit plus. Moi j’utilise internet pour travailler, mais c’est pas moi qui m’occupe des relations. Je suis pas très… Comment dire. Relationship ? Je suis un solitaire et un silencieux. C’est pas tellement mon truc, j’ai une équipe qui s’occupe de ça pour moi.

Vous avez été invité cette année sur scène par Skip the Use aux Eurockéennes de Belfort ; c’est quelque chose qui vous intéresse, travailler avec des groupes actuels ?
Pour l’instant je travaille surtout de façon interne… J’ai pas mal travaillé récemment avec d’autres artistes, notamment J.P. Nataf [ex-Les Innocents, NdlT] sur les trois derniers albums et Arman Méliès pour les deux derniers. Quelquefois, quand je suis en train d’écrire une mélodie, je la lâche en me disant « Je pense qu’Arman ou J.P., ou d’autres, peuvent faire mieux que moi ici », donc on s’échange des choses, c’est positif, ça amène un truc. Concernant Skip the Use, avec Matt [Matt Basterd, le chanteur, NdlT] on a fait un morceau ensemble sur mon dernier album, qui est Médiocratie. Je sais qu’il a eu de très bonnes rencontres avec mon fils Lucas qui a fait les arrangements, il a beaucoup aimé ce qu’il a fait avec ce titre, et tout naturellement c’est eux qui m’ont invité. J’ai trouvé ce garçon charmant donc… Voilà !

D’ailleurs comment se passe la collaboration avec votre fils Lucas, qui est à la guitare pour votre tournée ?
C’est un véritable plaisir. C’est difficile pour lui, parce qu’il continue à être en studio pour d’autres chanteurs, mais ça le sort un peu des arrangements. C’est un plaisir de le voir sur scène.

Il doit bénéficier de toute votre expérience côté scène…
Oh il en a déjà ! Il a fait le bœuf avec moi quand il avait 5 ans, à la batterie à l’Olympia, à Paris. Plus tard, il restait plus longtemps sur scène. Après, il m’a rejoint à la guitare… Et de fil en aiguille le voilà. Je suis toujours très impressionné par ce qu’il fait, il apprend les choses très vite, il me cloue chaque fois. Encore l’autre jour, je rentre et je l’entends jouer du piano… Je ne savais même pas qu’il avait appris, en dehors des synthés et des choses comme ça. C’est quelqu’un qui me surprend tout le temps.

Notre question rituelle : Beatles ou Rolling Stones ? Pourquoi ?
[rires] Ah, moi j’ai toujours voulu être Mick Jagger à la place de Mick Jagger donc… la réponse est claire ! It’s all over now a changé ma vie. J’avais 13-14 ans et ça m’a donné envie d’écrire. J’écrivais plein de petits It’s all over now. Après, je suis allé un peu plus loin…

Propos recueillis par Marine Pellarin et Ugo Schimizzi
Retranscription : Marine Pellarin

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