Hey Hey My My était programmé pour la première édition du festival Rue des Sens organisé par l’association West Team Prod à la maison de quartier de Doulon (Nantes). L'interview était initialement prévue après leur concert. Amis des Hey Hey My My, les parisiens de Stuck In The Sound allaient prendre place sur scène au moment de notre rencontre musicale. L'interview a finalement été réalisé dans les loges du festival après le set de Stuck In The Sound dans un climat décontracté en compagnie de Julien Gaulier et Julien Garnier, les deux inséparables formant le duo folk d'Hey Hey My My.
Hervé : Quelles sont vos impressions après le concert de ce soir même s’il n’y avait pas grand monde et que vous aviez quelques petits problèmes de basse !
Julien Gaulier : Un grand beau temps !
Julien Garnier : Des gens relax, ce qu’il ne veut pas forcément dire qu’il y avait un manque d’ambiance. On a senti un certain bien être. Il y avait des gens allongés dans l’herbe, il y en avait qui étaient debout, d’autres allongés sous les arbres car il faisait une chaleur torride. Il se dégageait de cette ambiance une certaine coolitude.
J. Gaulier : C’était un concert cool !
Hervé : Hey Hey My My, pouvez vous nous dire qui se cache derrière ce groupe ?
J.Garnier : Un barbu qui compose de très belles chansons et un mec à lunette qui ne bouge pas beaucoup sur scène.
J. Gaulier : Mais c’est un mec à lunette qui compose de très belles chansons. Après, on s’est entouré de Michel et Jeff à la batterie et à la basse pour nous épauler sur scène.
Hervé : Pendant la phase de studio vous n’étiez que tous les deux ?
J. Gaulier : On était que tous les deux et Michel est venu enregistrer la batterie. Genre trois semaines avant l’enregistrement on lui a dit de venir. De notre côté on a fait le reste des instruments.
Hervé : Sur scène vous vouliez être quatre pour donner une autre dimension au groupe ?
J. Gaulier : On voulait vraiment un live rock. Au départ, on voulait juste faire nos chansons sur scène puis naturellement on s’est rendu compte que l’on était poussé à appuyer assez facilement sur la pédale de disto…
J.Garnier : Il nous fallait une bonne section rythmique et nous sommes bien contents de les avoir avec nous.
J. Gaulier : Jeff et Michel sont aussi bon l’un que l’autre. On est vraiment content de les avoir avec nous car ils apportent quelque chose au groupe. Ils savent très bien ce que l’on veut obtenir sur le plan musical. On est assez content de la façon dont on a transformé l’album sur scène.{multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Hervé : Comment est ce que vous vous êtes rencontré tout les deux pour former Hey Hey My My ?
J. Gaulier : On s’est rencontré il y a une dizaine d’année, on était en école de commerce à Bordeaux. Je connaissais à peine la guitare car je commençais seulement à gratouiller à 21 ans. En rentrant d’une soirée, dans un bus qui nous ramenait dans le centre, je suis tombé à côté de Julien. On a commencé à parler musique et il se trouve que Julien m’a dit que chez lui, il avait une Ibanez et un ampli Marshall ! A l’époque j’avais une aria pro II assez pourrie et un tout petit ampli. Je suis donc allé chez Julien, je lui ai joué mes trois accords qui étaient peu coordonnés à l’époque…
J.Garnier : Et qu’est ce que j’ai pensé de ces trois accords ? Je me suis dis tout de suite qu’il y avait du potentiel et que l’on allait bosser ensemble (Rires !) On a commencé à faire des chansons.
J. Gaulier : Ce qui est marrant c’est qu’il y a 10 ans on faisait de la pop. Il y a 7 ans on a fait du punk avec notre pote Marc le batteur de British Hawaï à l’époque. Puis il y a 3 ans, Marc est parti et on a recruté Michel dans British Hawaï et les chansons pop que l’on enregistrait chez nous, on ne les jouait jamais en live. C’est ce qui a fait la matière du premier album d’Hey Hey My My. Je voudrais rajouter que la guitare que j’avais achetée à un pote sur laquelle je jouais à mes 21 ans. Il se trouve que ce pote l’avait acheté à un mec, qui était le frère d’un pote de l’autre Julien…
J.Garnier : C’est la première guitare sur laquelle j’ai joué et où j’ai réalisé mon premier accord saturé…
J. Gaulier : Il est venu chez moi, il l’a vu et m’a demandé où est ce que j’avais eu cette guitare.
J.Garnier : J’ai reconnu la guitare, on a fait une enquête et on s’est rendu compte que c’était la mienne.
J. Gaulier : C’est Dieu qui nous a réunis !
Hervé : Comme vous disiez vous avez joué dans plusieurs groupes dont British Hawaï qui a une veine plus rock, est ce que ce groupe existe toujours en parallèle d’Hey Hey My My ?
J.Garnier : On joue toujours dans British Hawaï. On a comme projet de sortir un album pour le moment on a pas mal de matière…
J. Gaulier : Avec British Hawaï on a sorti un album sur I Tunes qui est toujours disponible. Mais avec Hey Hey My My on s’est mis à pas mal tourner donc on a mis British Hawaï de côté.
Hervé : Comment est venu le choix de votre nom de groupe Hey Hey My My ? Je pense que Neil Young est à l’origine de ce choix ?
J. Gaulier : C’est une chanson de Neil Young qui est vraiment intéressante. Déjà ce que l’on adore chez Neil Young c’est qu’il est capable de faire « Harvest » puis « Life to Rust », c’est à dire de passer de la folk la plus douce et la plus arrangée qui est magnifique, à de la violence pure et brute, c’est l’ancêtre du grunge. A l’époque où le punk allait beaucoup plus vite sur les morceaux, le punk c’était vraiment des morceaux rapides et lui, il a vraiment repris sa guitare pour faire quelque chose de très lourd et puissant. Je pense même que c’est l’ancêtre de Sonic Youth. C’est le premier mec à avoir utilisé après Hendrix, le feed back. Il n’a pas rougit de sa musique, il laissait partir tout ce que la plupart des ingé sons enlevaient c’est à dire les larsens… La chanson Hey Hey My My, il l’a fait en 1978-1979, une époque où commençaient les punks. Les paroles de cette chanson sont très curieuses, on ne sait pas si Neil Young est cynique ou s’il est au premier degré. Il dit « Rock N roll Will Never die », je pense qu’il le pense sincèrement mais ce qui est un coup de maitre c’est que dans la même chanson il dénonce les travers du rock n roll circus comme la médiatisation à outrance des groupes, le coté commercial des groupes. Mais en même temps il montre que c’est une religion, un bon son, une musique qui sauve certaines personnes. Dans cette chanson il joue Hey Hey My My ou My My Hey Hey quand il l’a joue en acoustique ou en électrique. C’est ce coté dual qui nous a plu dans cette chanson parce que nous sommes français et que nous chantons en anglais, on est deux julien…On s’est trouvé lié à la fois à cet univers sublimé du rock n roll, on s’imagine sur une scène immense avec 10 000 fans, en même temps on peut se retrouver dans un bar pourri. En gros, il y avait les paroles et le fait de scander quelque chose. Hey Hey My My est devenu une expression depuis quelques années aux Etats Unis lorsque l’on dit HHMM c’est un peu Oh My God. Je fais des recherches sur notre nom de groupe avec internet pour nous tenir au courant et il y a beaucoup de mecs qui ont des blogs qu’ils appellent HHMM ou dans des discussions ils utilisent cette expression. On trouvait cela intéressant, étant français, dans un pays assez paumé du point de vue Rock N Roll de prendre ce nom de groupe.
Hervé : Janvier 2007 est sorti votre premier EP « Too Much Space », pensez vous que c’est une étape importante de sortir un Ep avant le lancement d’un album pour faire un petit impact médiatique et avoir un public derrière le groupe ?
J.Garnier : Un Ep c’est très important pour constituer un premier public, c’est donc une étape primordiale. Il prépare la sortie d’un album, c’est à ce moment que l’on développe un myspace, que l’on fait nos premiers concerts…C’est une bonne introduction.
Hervé : Ensuite, il y a une attente du public pour la sortie de l’album.
J. Gaulier : Il faut arrêter d’halluciner car je ne dirais pas qu’il y a une attente du public. C’est assez artificiel…
J.Garnier : C’est une stratégie commerciale !
J. Gaulier : Tout à fait ! L’Ep on l’a enregistré en même temps que l’album. Il y a deux titres de l’Ep qui se retrouvent sur l’album. Par contre c’est intéressant car on parle souvent que les ventes de disques chutent et que les façons classiques de promouvoir des groupes se perdent mais en même temps c’était intéressant pour nous de reprendre ce type de promotion. Il y a des webzines qui nous ont chroniqué sur notre premier Ep. C’est un peu un acte de naissance d’un groupe qui permet comme une prostituée montrer l’échancrure du dessin (Rires !) On montre une petite jambe, c’est pas mal (Rires !) Puis le mec se demande ce que ca va donner sur l’album.
J.Garnier : C’est aussi un trip artistique parce que dans un Ep, on peut mettre des titres inédits qui ne seront pas forcément sur l’album.
J. Gaulier : On a plus de liberté, c’est plus tranquille. On a sorti Too Much Space en vinyle et sur la face B, on a un interlude qui est sur le cd mais c’est un interlude particulier car l’on a fait des bruits d’animaux. Un Ep c’est un premier pas dans le monde musical.{multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Hervé : Votre premier album éponyme à HHMM est sorti dans les bacs le 23 avril 2007. Avez-vous eu de bonnes critiques par rapport à cet album ?
J. Gaulier : On a été surpris car on a eu beaucoup de bonnes critiques que ce soit dans les médias traditionnels ou sur internet. L’album s’est fait sur un an et on voyait des chroniques régulières tous les mois par des gens qui découvraient notre musique. On a un petit label donc on n’avait pas beaucoup de moyens marketing, on n’avait pas beaucoup de moyens pour faire « péter » le groupe d’un point de vue médiatique. Mais ce qui est intéressant c’est qu’il y a eu un suivi, notamment sur internet car souvent les webzines sont souvent des relais sur lequel s’inspirent d’autres médias traditionnels. On a bénéficié des médias traditionnels mais en même temps des webzines qui en parlent à leurs aficionados.
Hervé : Vous avez pas mal démarché avec internet ?
J. Gaulier : Oui car on est arrivé à une période où finalement on s’appuie d’internet. Avant même l’Ep on envoyait des mp3 pour faire parler de nous. On le faisait d’une façon casanière, on contactait le mec qui s’occupait du site et on lui disait que l’on était les HHMM, on a ce titre et à toi de voir si ca te plait ! En tout cas, niveau critique, on a été assez gâté.
Hervé : HHMM a été le premier groupe à signer sur le label indépendant Sober and Gentle suivit quelques mois plus tard par Cocoon. Comment Stéphane Gilles, le fondateur du label vous a découvert ?
J. Gaulier : En fait on a des managers qui étaient les managers de British Hawaï et qui sont bien installés dans les maisons de disques car se sont des directeurs artistique (DA) de maison de disque. On critique souvent les DA, on dit que ce sont des mecs vendus en oubliant que les plus grands groupes que l’on connaisse, ont été fait sur des maisons de disques. C’est assez intéressant car les DA, tels qu’on les voit comme des vampires assoiffés qui cherchent de jeunes groupes sans foi ni loi. Ils ont su développer HHMM et rencontrer Stéphane Gilles qui lui même venait d’une maison de disque. Il voulait créer son petit label avec un coté indépendant. Nos managers lui ont fait écouter et il a trouvé cela intéressant de nous faire signer en tant que premier groupe pour son label. Cocoon est un groupe qu’il a découvert avec myspace en faisant une démarche de recherche de groupe, en allant voir, en allant écouter…Je crois même que Cocoon nous avait contacté sur notre myspace pour nous parler, ensuite Stéphane est allé écouter. Stéphane a découvert Cocoon comme étant un groupe potentiellement intéressant.
Hervé : Je crois que vous avez eu une première expérience avec un label mais vous avez décidé de quitter ce label suite à des désaccords ?
J. Gaulier : Monsieur est bien renseigné !
Hervé : Normal, je fais des recherches sur les groupes que je rencontre ! C’était le label de Syd matters ?
J.Garnier : Absolument ! C’est un cas intéressant. On s’entendait bien avec eux car ils sont charmants mais artistiquement on est arrivé dans une écurie particulière, avec un son particulier. On a bloqué sur le plan musical avant que l’on signe le contrat et ça ne convenait pas. Ce qui a été très important avec notre label actuel c’est que l’on avait une carte blanche artistique sur la façon dont on désirait réaliser l’album.
J. Gaulier : On considère souvent les labels indés comme étant des mecs qui prennent tout et n’importe quoi ! Third Side est un label qui a vraiment un son, un univers très particulier. Ils ont notamment lancé Syd matters. On a constaté qu’artistiquement, il y avait des différences et que ce n’est pas parce que l’on est sur des petits labels que l’on ne peut rien faire. Ça n’a pas été facile cet accrochage musical, j’en faisais des cauchemars (Rires !). Ils aimaient bien la matière première de notre album mais on a fait quelques titres ensemble et on a vu que ca ne collait pas. On est allé signer chez Sober & Gentle qui avait une approche différente. Il commençait sont label donc il n’avait pas de son prédéfini donc nous avons fait ce que l’on voulait. Il ne faut pas oublier que sort side reste un label indé vraiment intéressant avec une culture particulière.
Hervé : Etait ce un choix professionnel et d’éthique de signer sur un label indépendant ?
J. Gaulier : Non pas du tout ! En même temps ce que tu dis n’est pas tout à fait inintéressant car on vient de te parler que chez Third side, c’était des mecs valables mais que l’on avait une autre idée sur le plan musical ! Après les majors ont quand même la réputation d’être très directive dans l’artistique. Mais en même temps, on n’en sait rien car il y a des majors qui laissent les groupes évoluer à leur façon mais ca dépend du directeur artistique…
J.Garnier : C’est plus rare, surtout sur des groupes en développement.
J. Gaulier : Il faut arrêter les conneries, si des label anglais nous avaient demandé on serait allé ventre à terre…
J.Garnier : Pour le meilleur et pour le pire !
Hervé : Personnellement je vous ai découvert par le titre « I Need Sometimes ». J’ai porté attention à votre style musical et à l’écoute de votre album on est confronté à un voyage dans le temps, un retour au folk des années 60-70, j’ai même cru que les Beatles étaient ressuscités !
J. Gaulier : Arrête ! Je vais me pisser dessus (Rires !)
Hervé : Etait ce un choix d’être imprégné par ces années 60 ?
J. Gaulier : Je crois que ce n’était pas du tout voulu. C’est à dire que lorsque l’on a enregistré notre album on avait un mec génial avec nous, Patrick Blanchet surnommé Patounette avec qui nous avons produit l’album. On était trois à se prendre la tête sur les titres et notre seul dénominateur commun c’était nos oreilles. Les gens pensent que l’on a voulu faire de la musique des années 60. En fait nous sommes restés bloqué sur ce que l’on voulait entendre et il se trouve qu’au final l’album sonne de cette façon par les arrangements de voix, de guitares, de type qui nous ont influencé forcément les Beatles ont eu un énorme rôle. On s’appelle HHMM donc les gens pensent que nous sommes à fond pour Neil Young mais il n’y a pas que Young. On n’a pas voulu faire un album sixties mais par contre on avait des chansons pop et on voulait les arranger d’une certaine manière. Au final, on a eu un album avec des couleurs folk qui s’inspire des années 60-70 mais des arrangements qui viennent avec des harmonies de voix, avec des guitares saturés qui restent dans notre son. On a eu un album assez tourné vers le passé. Mais « Too Much Space » ou « Celia » sont des titres où l’on a utilisé des boites à rythme…Les années 60-70 n’étaient pas un graal absolu à atteindre sauf que j’ai passé toutes mes soirées bourrés avec ma tete dans les enceintes de l’album blanc en essayant de trouver comment ils avaient fais pour mettre une batterie à gauche et une basse à droite.
J.Garnier : C’est le refuge mammaire ! La terre nourricière (Rires !)
J. Gaulier : C’est ça ! Je rentrais de l’enregistrement du premier enregistrement de HHMM et je mettais mes oreilles dans les enceintes pour essayer de trouver la recette. Tu as raison, nous sommes influencé par les années 60-70 mais une fois en studio, on n’essayait pas de copier les Beatles par contre on voulait retrouver un feeling. Quand on aime les Beatles, on aime le coté direct…
J.Garnier : On a osé espionner leur science (Rires !)
J. Gaulier : Ce qui est intéressant c’est qu’il y a un groupe qui s’appelle Mellow et le truc qui est clair c’est qu’avec les Beatles, si tu essaies de copier leur façon de faire ça sonne tout de suite copie de Beatles et ça ne marche pas. Je pense qu’il est intéressant de se nourrir de cette influence mais arrivé en studio il faut le dépasser, d’essayer d’écouter ce que tu fais sans copier les Beatles. Il faut retrouver un feeling cohérent, des chansons pop, orchestrées mais qui sont directes. On a essayé de le faire mais je ne sais pas si on a réussi.
Hervé : En tout cas le résultat de ce premier album est vraiment intéressant.
J. Gaulier : Merci Hervé !
Hervé : Comment se passe le travail de compositions entre vous deux ? Est ce que chacun compose de son coté ou vous travaillez ensemble ?
J.Garnier : Il y a plusieurs cas de figures. Historiquement, c’est Julien qui a commencé à écrire des chansons sur lesquelles on a travaillé à deux pour des arrangements ou bien des lignes de basse…Il y a eu des chansons composées en commun, par exemple « I Need Sometimes » ou j’ai fais le refrain et Julien a fait les couplets. Une chanson comme « Merryland » on l’a faite à deux…
J.Gaulier : Il a lancé un riff à la guitare et je suis arrivé avec une autre guitare pour poser les bases d’accords.
J.Garnier : Puis les chansons peuvent être plus personnelles…
J.Gaulier : « Belle and Julian » et « Poison » par exemple c’est du 100% Garnier. Je n’ai rien fais sur ces chansons. « Poison » c’est une chanson que tu as faites de A à Z ?
J.Garnier : J’étais au chômage et Julien travaillait la journée. Je branchais mon micro et je travaillais sur des chansons.
J.Gaulier : Si Julien me fait écouter les dix chansons qu’il a enregistré, je lui ais dis « Poison » cette chanson tu la gardes ! On a aussi une sélection entre nous deux en disant que ce morceau est bien, on le garde tandis que celui là on ne l’utilise pas.
J.Garnier : On est assez sincère peut être pas forcément pour juger mais ce qui est agréable c’est que l’on arrive à tomber d’accord sur ce qui est le meilleur pour le groupe.
J.Gaulier : On s’est engueulé aussi !
J.Garnier : Bien sur que l’on s’est engueulé ! Mais d’une façon saine.
Hervé : Je voulais savoir qui sont les chanteurs sur « Morricone » et « Picking » ?
J.Gaulier : C’est Audrey, une copine. Audrey est très intéressante car elle joue dans un groupe qui s’appelle Envelopes, un groupe franco suédois qui vient de sortir un des meilleurs albums de ces dix dernières années. Je le pense vraiment ! Cet album s’appelle Here come the Wind sorti chez PIAS. A l’époque, on avait enregistré avec elle, on avait eu des idées et elle était venue avec nous. Très gentiment, elle a accepté de poser sa voix.
Hervé : C’est Audrey sur les deux titres ?
J. Gaulier : Oui et ce qui était intéressant, c’était de donner une couleur différente à l’album en allant chercher une autre voix. Pour nous, c’était très important d’ouvrir sur une autre chose. Ces deux titres sont intéressants car je pense que sans elle, l’album aurait été clairement moins intéressant.
J.Garnier : Il y a une odeur de soutien-gorge sur deux petites chansons (Rires !)
Hervé : Au niveau de l’artwork, vous avez travaillez avec une des références au niveau du graphisme. Si je ne me trompe pas c’est My Name Is ?
J.Garnier : Absolument !
Hervé : Comment est venue cette collaboration avec My Name Is pour le graphisme ?
J.Garnier : My Name Is est le graphiste attitré pour le label Sober&Gentle.
Hervé : Il a aussi travaillé sur l’artwork du premier album de Cocoon.
J.Garnier : Absolument. On a été ravi de travailler avec lui. Pourquoi ? Il y a eu une réelle discussion. Au début, il y a eu des désaccords mais on a construit ensemble et nous sommes arrivés à quelque chose d’intéressant. Très bonne collaboration.
Hervé: Cet univers décalé que vous avez autour d’Hey Hey My My avec les photos, était-ce une volonté ? Avec l’âne par exemple sur l’artwork.
J.Gaulier : En revenant à My Name Is, on pense savoir faire de la musique. Pour le reste, il vient le moment où il faut décider d’une pochette.
J.Garnier : C’est une vraie torture.
J.Gaulier : On doit avoir une identité visuelle. On ne sait pas faire cela car ce n’est pas notre travail. On avait fait des photos avec des chevaux…
J.Garnier : C’était la question !!
J.Gaulier : A l’époque où l’on était avec Third side, on avait eu l’idée de poser avec des chevaux. Alexandre de My Name Is s’est un peu inspiré de cela pour faire la pochette. Cette pochette au début, on était partagé car on se posait plusieurs questions. Représente-t-elle le groupe ? Je pense que pour le premier album…Oui. On en a beaucoup discuté, on était tous partagé mais il y a un moment où il faut choisir une identité visuelle. Cette difficulté se retrouve pour les clips. C’est très dur car tu es face à des gens qui ont pleins d’idées et qui interprètent ta musique de différentes façons. Avec Alexandre, il a su nous sortir quelque chose qui était à la fois étrange, différent et beau visuellement.
J.Garnier : C’est une proposition forte à laquelle on a adhérer au final. C’est intéressant d’avoir des propositions comme celle là sur le plan artistique.
Hervé : Quelles sont les groupes ou artistes qui font aujourd’hui l’identité musicale des Hey Hey My My ?
J.Garnier : B comme Beatles !
J.Gaulier : Oui les Beatles, Neil Young…
J.Garnier : Q comme Queen !
J.Gaulier : Queen, groupe que l’on a beaucoup oublié mais qui est pourtant une grosse référence du groupe. Puis Megadeth, Metallica, Pixies…
J.Garnier : Ca passe du trash métal à la pop, au rock indé, Pavement, pleins de groupes indés des années 90.
J.Gaulier : Je pense que le prochain album sera plus rock. Il se trouve que nos premières démos ont été faite avec des guitares folk donc on a eu cette image folk alors que ca nous ressemble pas tant que cela…
J.Garnier : On verra. Ne disons rien pour le moment (Rires !) Nous sommes en chantier, nous verrons bien…
Hervé : Quels sont les titres pour lesquels vous avez un petit faible à jouer en live ?
J.Garnier : « Your Eyes When We Kiss » est le titre qui a été transformé en live.
J.Gaulier : D’ailleurs, il y a un cinq titres qui sort sur I tunes avec la version live de « Your Eyes When We Kiss ». J’aime beaucoup «Poison»…
Hervé : Cette chanson est vraiment bien structurée.
J.Gaulier : Je trouve que c’est l’un des meilleurs titres de l’album.
Hervé : Est ce que vous faites des reprises sur scène ?
J.Gaulier : Jamais ! On s’est tâté à le faire mais Garnier est fondamentalement opposé !
J.Garnier : Je pense qu’il faut vraiment une version très personnelle d’une reprise pour que se soit intéressant.
J.Gaulier : J’avais un titre de Ween qui est un groupe des années 90. Il y a une chanson qui s’appelle « What Diner whats talking about » que l’on avait commencé à travailler mais que l’on n’a pas faite en live.
Hervé : Quels sont vos projets pour la fin de l’année 2008 ?
J.Gaulier : Faire de belles chansons pour un deuxième album.
Hervé : Une date de sortie pour cet album ?
J.Garnier : On espère enregistrer cette année et tourner l’année suivante.
J.Gaulier : Ce que l’on fait en ce moment, c’est une BO pour un film.
Hervé : Quel film ?
J.Gaulier : S’éloigner du rivage qui est un film qui devrait sortir en 2009.
Hervé : Je vous laisse le mot de la fin.
J.Garnier : Oh Yeah !
J.Gaulier : Non moi je voudrais dire quelque chose. J’ai redécouvert AC/DC…
Hervé : Ah ! J’adore Angus Young !
J.Gaulier : Le premier album d’AC/DC, premier morceau « It’s a Long Way To The Top (If You Wanna Rock N Roll )» pour moi c’est très intéressant. Il casse un peu la mythologie des groupes qui arrivent du jour au lendemain et qui déchirent tout. Il n’y a pas que les Arctic Monkeys et les Libertines sur Terre.
J.Garnier : Je pense à Pulp, REM, ce sont des groupes qui ont tourné pendant dix ans avant de se faire connaître.
Hervé : Personnellement pour ma part, c’est les Red Hot Chili Peppers.
J.Gaulier : Aussi, ils ont été dix ans sur les routes avant de se faire connaître. On préfère les Red Hot d’avant Californication. C’est toujours intéressant d’avoir cette dynamique où il n e faut pas s’attendre dès le premier concert à connaître du succès. Mais à chaque dates, tu rencontreras toujours des personnes qui seront intéressés et intéressantes.
Merci à Julien Gaulier et Julien Garnier des Hey Hey My My pour avoir répondu à mes questions.
Un grand merci à Laura de chez Sober&Gentle pour m’avoir calé cette interview.