En 2003, Martina Topley-Bird délivrait sa première production en solo, Quixotic. Hautement acclamé par les critiques et le public, cet album a marqué un tournant pour celle qui fut la voix et la muse de l'artiste trip-hop Tricky. A l’heure d’aujourd’hui, la chanteuse anglaise revient avec un nouvel opus, The Blue God. Entretien avec la belle.
Cinq ans après Quixotic, tu t’apprêtes à sortir The Blue God. Est-ce que tu pourrais me parler un peu de l’enregistrement de ce second album ?
L’album a été produit par Danger Mouse (ndlr : membre de Gnarls Barkley et producteur de The Grey Album) et a été enregistré avec un seul musicien, Josh Klinghoffer. Tout a été fait à L.A, ce qui fait que maintenant j’ai un beau bronzage !
Quand j’écoute ta musique, je décèle tout un paquet d’influences, comme la pop, la soul, le blues et le rock. Toutefois, ton nouvel opus sonne plus « coloré » et « électronique » que le premier. Est-ce que tu dirais que ta musique a évolué ?
Oui, certainement. Ma musique est désormais plus délibérée et concentrée. Les idées que j’aurai utilisées par le passé sont désormais exclues. Aucune pitié ! Emotionnellement, je suis plus heureuse et optimiste, galvanisée.
Derrière le titre The Blue God se cache-t-il un concept ou une explication particulière ?
Ce titre vient du morceau d’ouverture de l’album, « Phoenix ». C’est également une histoire sur la perte et la vengeance. Dans cette même histoire, c’est aussi le nom d’un club, d’un personnage et d’une arme.
Peux-tu me dire plus en détails comment s’est passé ta collaboration avec Danger Mouse ?
Je l’ai rencontré en travaillant sur l’album de Gorillaz, Demon Days. Il y a eu une véritable alchimie entre nous, que ce soit au niveau des instrumentations, de l’écriture… Mais aussi des sourires et des rires.
Tu as également enregistré une chanson avec Roots Manuva et Gorillaz, « Soldier Boy », qui apparaît sur la face B de ton single « Poison ». Comment s’est déroulée cette expérience ?
Roots Manuva a enregistré sa partie avec Gorillaz, qui a enregistré tous les instruments et quelques voix. De mon côté, j’ai fait ma partie avec Leila (ndlr : Leila Arab, productrice électro signée chez Warp) dans sa maison. Elle s’est occupée des arrangements et d’une partie de l’écriture, ce qui m’a beaucoup aidé.
Est-ce qu’il y a d’autres artistes avec lesquels tu souhaiterais travailler ?
Park Chan Wook (ndlr : réalisateur et scénariste coréen).
Ton ancien partenaire Tricky s’apprête à sortir un nouvel album, tout comme Portishead et Massive Attack. Que penses-tu de l’évolution de la scène trip-hop ? Te sens-tu toujours rattachée à ce mouvement ?
En scrutant en surface les textures sonores que j’ai pu entendre, je dirai que tous les artistes de Bristol évoluent vers une voie qui leur est naturelle. Bristol sera toujours mon chez-moi musical. De plus, je pense que ses artistes connaissent la même position aujourd’hui qu’auparavant.
Dernière question : quels sont tes plans pour les mois à suivre ?
La route ! Je jouerai d’ailleurs à Nancy le 13 mai et à Paris, au Grand Rex, le 14 mai.
Un grand merci à Martina T-B pour ses réponses et à Marie 2K (P.I.A.S.) pour l’organisation de l’interview. {multithumb}