Nous nous sommes rencontrés en 2006, dans le cadre du projet Split The Pit, édité par Vacarm.net. En deux ans, les choses ont beaucoup évolué pour 64 Dollar Question. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Oui, pas mal de choses se sont passées depuis 2006. Essentiellement des concerts, une soixantaine environ sur deux ans, qui nous ont permis de progresser et qui nous ont donné plus d’aisance sur scène, mais qui nous aussi amené pas mal de rencontres et d’échanges, avec d’autres groupes, des salles… Après notre première démo, on a eu la chance d’être sur la compil’ Split The Pit, et on a également pu sortir un vinyle 2 titres chez Paranoid records, puis a suivi l’album qui est sorti le 15 septembre dernier.
Il y a deux ans, vous partiez de rien ou presque. Aujourd’hui vous avez un label, un tourneur, un soutien médiatique. Quelle est votre situation actuelle ? Vous dédiez-vous intégralement à la musique ? Ce soutien présage du bon et ça vous motive à donner toujours plus ?
Si on pouvait vivre de notre musique ça serait le bonheur, mais il faut être réaliste, faire du rock avec des textes en anglais en France, c’est extrêmement difficile ! Ceci dit nous avons eu beaucoup de soutiens qui nous ont motivé, comme ceux de Lakalashnik’off, Vacarm, Paranoid Records et d’autres encore, mais aussi des chroniques magazines et webzines qui, pour la plupart, nous encouragent vraiment pour la suite. {multithumb}
Pensez-vous que la compilation Split The Pit vous a réellement servi pour faire avancer le groupe ?
Oui beaucoup ! Au moment où on sortait de notre local de répète et où personne ne nous connaissait, Vacarm et Punkfiction ont été les premiers à nous soutenir avec cette compilation, et en mettant un de nos titre en plage 2 du disque en plus ! Ca nous a aussi permis de croire un peu en nous, de nous donner de la confiance pour continuer !
64 Dollar Question nous a une nouvelle fois surpris par sa musique. Tout en reprenant les formules efficaces du rock, vous réussissez à produire des compositions alliant groove, puissance et mélodie. Quelle est la recette d’un bon morceau pour 64 Dollar Question ?
Même si on n’est pas tous de la même école en terme d’influences dans 64, on se retrouve tous sur cette envie d’allier l’énergie à la mélodie. On n’a pas de recette précise mais on sait au moins à peu près les ingrédients qu’on veut utiliser ! Voilà pourquoi Foo fighters, Danko Jones, The Bronx, Hot Water Music, et Against me! , tournent souvent en boucle dans le camion !
Il faut aussi parler de votre attitude, de votre manière d’appréhender le monde de la musique. On pense souvent que ce secteur du divertissement est un grand cercle d’amis, pourtant c’est un univers fortement concurrentiel où les faux-semblants sont récurrents. 64 Dollar Question nous semble n’avoir jamais déçu quelqu’un. La sincérité, c’est quelque chose d’essentiel pour vous ?
Si, il y a des gens qui n’aiment pas ce qu’on fait, et heureusement d’ailleurs ! Les critiques positives t’encouragent, et les négatives te font progresser et te donnent du recul sur ce que tu fais, c’est comme ça que je vois les choses en tout cas. Quand tu fais quelque chose qui te ressemble et qui te passionne, tu es sur le bon chemin je pense. Après tu prends ce que tu veux dans ce qu’on dit de toi.
De qui vous sentez-vous proches ?
Des groupes qu’on kiffe ! Ceux cités plus haut par exemple. Même si on ne leur ressemble pas forcément, leur message et leur musique nous parle. {multithumb}
Rentrons plus dans le détail de l’album. On retrouve plusieurs titres que vous proposiez sur votre démo, notamment « Horns of Plenty », « Wet Rag », etc. Vous pensez qu’ils représentent toujours aussi bien 64 Dollar Question même s’ils sont plutôt anciens ?
On a choisi de les mettre d’abord parce qu’ils nous plaisent et qu’on pensait qu’ils méritaient d’être sur le disque. Ce qui a aussi motivé cette envie de les réenregistrer pour l’album, c’est le fait qu’on ait changé de guitariste, et que les morceaux ne sonnaient plus du tout de la même manière.
C’est vrai qu’il y en a un ou deux qui datent maintenant, mais on va bientôt en insérer de nouveaux sur la set list !
On trouve aussi de très bonnes surprises, tels « The Basement » ou « Ricochet ». Pouvez-vous nous parler de ces chansons, ce qu’elles représentent pour vous, etc…
« The basement » parle d’une période où des mecs squattaient en dessous de chez moi dans le local à poubelles. C’était très étrange, car les murs étaient très fins, et je pouvais les entendre s’engueuler, se battre, se raconter leur vie et pleurer, dans ce local en plein hiver, alors que moi j’étais tranquille dans mon petit confort, devant mon pc avec ma guitare… Je me sentais mal à l’aise de voir qu’un seul mur pouvait séparer beaucoup plus que deux pièces.
« Ricochet » est un morceau plus intérieur, qui est venu à la suite de la mort d’un ami d’enfance, et qui parle de ce type d’évènement dont le souvenir reste inévitablement dans la tête. Globalement la plupart des textes racontent des choses assez personnelles, j’ai l’impression d’être plus dans le vrai en racontant ce que je ressens… {multithumb}
Vous avez pris soin aussi de renforcer vos compositions de nombreux arrangements, voire même d’allonger les compositions par rapport à ce qui est joué sur scène. C’est important pour vous de proposer deux expériences différentes entre le studio et le concert ?
Oui, on s’est fait plaisir sur ce disque, on a essayé différents arrangements, qui n’étaient pas forcément prévus avant de rentrer en studio. En concert, on adapte les morceaux, et on les joue plus à l’énergie, ce qui me paraît mieux que d’essayer de copier l’album. Sinon autant rester l’écouter chez soi !
D’ailleurs, quel est le morceau que vous préférez jouer sur scène ?
« Big guns » !
Vous avez partagé la scène avec un bon nombre de groupes réputés. Quel souvenir de cette actuelle tournée vous restera en tête ?
C’était l’année dernière, mais partager l’affiche avec Against me ! c’était pour nous une super expérience ! On devait le refaire au Ninkasi kao à Lyon le 7 décembre, mais leur tournée française a été reportée, ça sera donc pour plus tard. Sur notre tournée actuelle, notre meilleur souvenir pour l’instant est celui du Café charbon, à Nevers. On a eu un super accueil, leur équipe était aux petits soins avec nous, et le public était lui aussi génial ! On est pressé aussi de jouer à Quimper le 27 novembre pour la tournée des Trans, et aux Transmusicales de Rennes le 06 décembre. En tout cas, on aura fait environ 15 dates sur la tournée, et on est vraiment contents d’avoir pu en faire autant sur un premier album !
Vous allez jouer deux fois à Paris en fin d’année, le 21 octobre au Nouveau Casino et le 21 novembre à la Boule Noire. A quoi doit-on s’attendre ?
A un bon concert de rock’n roll je pense, car, en plus, on partage la scène avec Bow low et Sna-fu !
Merci à Guillaume et à l’ensemble du groupe pour leur sympathie aussi intense que leurs mélodies.