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Entretien avec Laellou de Needle Sharp le 8 juillet au Black Dog (Paris).

Laellou, chanteuse du groupe NEEDLE SHARP, a répondu à quelques questions sur le dernier EP « Dark Lies Effects », sorti le 2 mai 2020 via M&O Music.

Needle Sharp sort son 2e Ep. Pourquoi pas un album ?
Parce que le line up a pas mal changé. Le style du premier Ep était quand même assez heavy avec deux grattes et on a tellement changé tout, line up et style musical, qu’on a gardé les chansons mais en les réadaptant.

Il y a donc des chansons en commun sur les deux Ep ?
Non. A part le remix electro d’un titre du premier Ep visible sur Spotify. Ce remix existe aussi dans une nouvelle version rock metal alors que la version sur le premier Ep était plutôt heavy.

Pourquoi avoir abandonné le côté heavy ?
Ça reste le même titre c’est juste que vu qu’on est passé de cinq à quatre, on a mis des samples un peu partout. On voulait en mettre depuis longtemps mais le deuxième guitariste n’aimait pas et puis on se disait on est cinq c’est déjà bien rempli si en plus on ajoute du sample on va juste rien entendre. Quand on s’est retrouvés à quatre on a décidé de refaire les morceaux et de mettre les samples dont on avait envie depuis longtemps.

Donc maintenant c’est bon la prochaine sortie c’est l’album ?
Oui !

On va reprendre un peu l’histoire du groupe.
On s’est formés début 2012. En huit ans il s’est passé plein de choses. Déjà on a changé de bassiste milieu 2012, Gus est arrivé au mois de juin, ensuite on a changé le batteur pour la batteuse actuelle en 2014, pour l’enregistrement du premier Ep et en 2016 un des guitaristes a décidé d’arrêter et on a refait tous les morceaux à quatre. Ça a pris du temps, tout arranger, réadapter les deux sets parce qu’on a un set entier en acoustique aussi. On sort « Feel it » en single en 2017 et on enregistre en octobre 2018 les trois autres titres. On pensait sortir tout fin 2018 et je tombe malade. J’ai eu une année 2019 très compliquée, je me suis fait opérer au mois de janvier de cette année donc on a quand même attendu de voir si j’allais pouvoir défendre cet Ep sur scène. Comme ça allait bien mieux on a décidé de le sortir en dépit du Covid, on ne voulait pas attendre 2021.

Pour la scène grosse déception non ? avec le contexte actuel.
Oui, on pensait sortir l’Ep et faire une grosse date avant l’été et finalement pas de release party.

Vous avez deux sets, un acoustique et un électrique. En fonction de quoi vous choisissez l’un ou l’autre ?
On aime bien l’acoustique et réadapter nos chansons et ça a été presque une nécessité si on voulait pouvoir jouer dans Paris. On joue principalement en acoustique dans la région parisienne. Si on va à Lille ou en Normandie on arrive à trouver des salles qui nous accueillent avec des jauges qui nous correspondent. Sur Paris ça devient très compliqué, tout a fermé, plus de Divan du Monde , de Batofar, on fait une date au Klub ou à la Boule Noire on est contents mais le reste de l’année on fait quoi ? donc si on veut pouvoir faire des bars et se faire connaître malgré tout, pour jouer dans Paris et même en Ile-de-France, set acoustique.

La période est compliquée mais vous avez des concerts prévus pour défendre cet Ep ?
Là tout de suite on essaie de prévoir carrément 2021 pour voir si on peut organiser une tournée.

C’est toi qui est à l’origine du groupe ?
Moi avec le guitariste. On compose tous ensemble, on joue tous de la gratte, on fait à peu près tous de la MAO, moi je joue du piano, la batteuse joue tout et chante aussi, tu peux lui mettre à peu près n’importe quoi dans les mains tout va bien. Ça  dépend de qui a une idée de riff, ensuite on brode tous ensemble si ça nous a plu. On compose de chez nous mais on travaille notre son en live. Il y a un vrai travail de son de live qui est fait surtout par Gus, le bassiste parce qu’il adore ça. Le son il en parlerait mieux que moi ! il est très calé dans ce domaine, c’est lui même qui va donner l’orientation des amplis etc Il écoute tout et du coup on a quand même un vrai son travaillé en live et on le retrouve pas mal sur l’Ep qui est enregistré en live sur bande magnétique.

Pourquoi ce choix de l’enregistrement en live ?
C’était pas prévu, on est arrivés au studio et Arnaud nous a proposé de tester sur un titre en disant qu’on aurait un meilleur rendu. Ça nous a vachement plu, on a trouvé que le rendu était très chouette, on entendait vraiment tout. Alors ça change de ce qu’on peut entendre parce qu’aujourd’hui on est sur des grosses grosses productions justement très produites etc, là c’est produit puisqu’Arnaud a travaillé bien sûr mais on est quand même sur quelque chose d’analogique enregistré sur bande donc sur un son un peu différent de ce qui peut se faire habituellement. Mais ça nous a beaucoup plu donc on a décidé de faire tout l’Ep comme ça.

C’est quoi ce 6e titre caché pas annoncé sur la pochette de l’Ep, très électro ?
Le titre est volontairement caché. Nohan et Gus sont très électro, Nohan est DJ et joue dans pas mal d’endroits et c’était une manière de montrer le travail que Gus peut faire. Il se sert parfois de nos morceaux et Nohan est en train d’en remixer un autre donc ça reste des membres de Needle Sharp mais ce n’est plus complètement du Needle Sharp. On trouvait ça marrant. C’est vraiment pour les curieux.

Quand vous jouez sur scène cette partie électro est représentée ?
En acoustique parfois dans les bars on peut mettre un DJ derrière donc Nohan joue des fois après nous en incluant parfois des morceaux de Needle Sharp. Alors ce n’est pas le groupe en entier mais ça reste un membre du groupe qui va utiliser ce qu’on a fait pour en faire autre chose.

Un mot sur le nom du groupe.
C’était l’idée du tout premier bassiste, il était parti juste sur l’idée d’aiguille, c’était genre j’aime bien les tatouages, on était à l’époque tous tatoués puisqu’aujourd’hui on l’est tout sauf Gus qui n’a pas du tout envie de se faire tatouer, c’est son originalité à lui dans le groupe. C’était venu de cet amour du tatouage qui est quand même hyper répandu dans le milieu rock metal et Needle Sharp c’est aiguiser. C’est aussi lié à notre caractère, ce qui marche toujours aujourd’hui, on a tous un caractère bien piquant, ça peut par moments frictionner un peu, on n’est pas toujours d’accord, ça fait quand même 9 ans qu’on est là donc finalement ça va quand même (rires).

Il y a un « chef » pour trancher ou non ?
On arrive à un accord plutôt collégial. Sur l’organisation globale du groupe c’est plus moi qui vais tenir les rênes. Sur les compos, sur le fait de se mettre d’accord, ça ne sera pas forcément moi, on se met d’accord tous ensemble.

Un mot sur la pochette ?
C’est moi sur le fond, la manière de placer le logo, le titre. La photo c’est Gus, les poupées et l’araignée ont été crées par un artiste qui s’appelle Tate Shéol, l’araignée est faite avec des os qu’il récupère, de lapins et je sais pas trop quoi ! Ils nous a prêté ses créations pour les photos.

Même le petit fauteuil c’est lui ?
Oui !
Ça a quelle taille ?
La poupée fait une vingtaine de centimètres, c’est une petite celle là, il est en train de réaliser une poupée de un mètre 80. Ses dernières réalisations c’est du vinyle blanc, c’est beaucoup plus trash que ça et c’est grandeur nature. Et le dessin du groupe sur l’Ep c’est sa maman qui l’a fait. C’est une mes meilleures amies, elle est artiste peintre. Elle a fait le design à l’intérieur de la pochette de l’Ep et Tate a fait le reste.

On va parler des textes quand même, qui les écrit ? De quoi parlent les chansons ?
C’est moi qui écrit. Les titres abordent toute la violence quotidienne. Chacun parle d’une violence différente. « Feel It » c’est sur la manipulation, qu’elle soit amicale, amoureuse, ce côté que peut avoir l’être humain qui n’est pas toujours très cool. « One More Lie » c’est plus politique et je pense que là, dernièrement on est bien hein (rires), on continue dans le sujet on n’est pas mal. « What You Learn » je ne dis pas quand je l’ai écrite, il y a un côté assez violence religieuse mais les gens peuvent l’interpréter comme ils veulent. « Broken » c’était un moment de ma vie où j’avais envie de changer de boulot, d’appart, de tout changer. Le titre en acoustique c’est un sujet particulier. Moi et Gus on fait ce qu’on appelle de la paralysie du sommeil, c’est un truc pas très agréable. On est en sommeil profond mais le cerveau se réveille et pas le corps et tu as l’impression d’être complètement figé, ça dure quelques minutes, tu ne peux ni bouger, ni parler, sans parler des hallucinations visuelles et auditives. Cette chanson je l’ai écrite parce que j’ai eu un épisode ultra violent il y a quelques années. Ne pas regarder des documentaires à la télé avant d’aller se coucher, j’avais regardé un documentaire sur un policier accusé de meurtre qui a été dans le couloir de la mort, je me suis réveillée en paralysie du sommeil et il était à l’entrée de ma porte et je ne pouvais pas bouger, c’était assez désagréable. Cette chanson parle de cet épisode de paralysie du sommeil. Et puisque ça m’a inspiré une chanson c’était pas si mal finalement !

Pourquoi le choix de « Feel it » pour le premier clip de l’Ep ?
On avait sorti le single en 2017, ça allait un peu de soi, c’est un titre qu’on a joué sur scène, qui est bien accueilli, assez accessible, plus ancien que les autres et c’est un des titres qu’on n’a quasiment pas changé après le départ du deuxième guitariste.

La suite ? Concerts 2021 ? Album ?
L’album plus tard, un an voire un an et demi, il faut déjà arriver à défendre cet Ep comme il se doit.

Qu’est-ce que vous espérez ? Le rêve ça serait quoi ?
Jouer dans des jolies salles. On ne demande pas de jouer devant 5 000 personnes mais c’est vrai qu’une belle scène, un bon son, c’est quand même agréable et moi j’ai envie depuis longtemps d’aller découvrir un peu les pays de l’est donc on verra si on arrive à faire ça.

Comment définirais-tu le style de musique de Needle Sharp ?
On n’y arrive pas (rires), on est dans un rock metal alternatif, un peu de fusion, on a un peu toutes nos influences qu’on a mis là dedans puisqu’on écoute des choses différentes tous les quatre.

Le mot de la fin ?
On espère pouvoir jouer en 2021 et rencontrer notre public !

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