Samedi 7 juillet 2007. Il est 20H et je presse le pas pour arriver sur l’hippodrome de Longchamp. Après moultes galères, je débarque enfin sur le site des Solidays. Bonheur. Cette année, le festival militant de l’association Solidarité-Sida célèbre sa neuvième édition avec une quarantaine de concerts sur trois jours. Au total, quatre scènes et plus d’une centaine d’associations sont installées sur les lieux. Quelques instants me sont nécessaires pour trouver mes repères dans la foule ambiante et commencer mon exploration musicale.{multithumb}
21H. Les lumières de la scène Domino se tamisent et attirent aussitôt l’attention du public. Les musiciens du groupe Zenzile s’installent et le set démarre très vite. En guise de prélude, les cinq angevins nous livrent une instrumentation electro-dub hypnotique et caractéristique de leur marque de fabrique. S’ensuivent alors plusieurs classiques qui ont fait le succès de la formation, comme le très prisé « War Still a Run ». La chanteuse londonienne Jamika viendra d’ailleurs déverser ses paroles dénonciatrices sur quelques uns des morceaux auxquels elle avait contribué sur l’album 5+1 meets Jamika (« Revolution At », « Love Child »). L’ambiance chauffe, le public est ravi. Néanmoins, le versant electro-expérimental de la version sound-system de Zenzile et initié avec Meta Meta n’est pas pour autant négligé, notamment avec le titre « No Wave ». Le concert nous réserve pourtant une grosse surprise… En nous offrant trois extraits de leur prochain disque, Living in Monochrome, les cinq musiciens dévoilent leurs nouvelles orientations musicales : un son plus « groove » et penchant fortement vers le rock. Un air d’étonnement se propage dans la fosse mais se dissipe rapidement à l’écoute des nouveaux titres et de la prestation punk du chanteur David K. Alderman (voix du groupe anglais Warhouse 99 Projects), dernier invité en date du groupe. Le Zenzile dub n’est plus… Vive le Zenzile rock !
Heureusement pour moi, le concert suivant a lieu à quelques mètres seulement de là où je me trouve. Après un mini-sprint, je me dépêche de m’introduire sous le chapiteau de la scène Bagatelle et je m’insère furtivement dans la foule.
22H. Le moment est venu pour les membres déjantés de !!! (Chk Chk Chk) de prendre d’assaut la scène et de répandre leur énergie dansante. Les percussions tribales martèlent d’entrée de jeu un rythme endiablé et viennent rapidement soutenir les mélodies electro-disco des claviers. Les guitares, quant à elles, fusent et se confrontent à un jeu de basse très funky, le tout mené par les voix très contrastées des chanteurs Nic Offer et John Pug. Déhanchements et bonne humeur sont de mises. Le groupe américain nous offre une sélection des meilleurs titres de ses trois albums ( !!!, Louden Up Now et Myth Takes), incluant des tubes comme « Hello ? Is this Thing on ? » ou « Must be the Moon », et démontre ses grandes compétences scéniques. On retiendra tout particulièrement les allers-retours des deux chanteurs le long de la scène et le bref passage de l’un d’eux dans la fosse. Chapeau bas pour le groupe, surtout lorsque l’on sait que !!! (Chk Chk Chk) en était à son troisième concert en moins de 24H.
Trempé de sueur et essoufflé, je me faufile dans la marée humaine qui se déplace vers la scène Paris pour assister à l’hommage aux bénévoles des Solidays et à la dernière prestation live de la soirée. Sur place, le public apprend que l’évènement a ramené moins de monde que les autres années, mais ce n’est pas cette nouvelle qui gâchera l’ambiance festive de la soirée.
23H30. Grand habitué des Solidays, le Peuple de l’Herbe marque son retour en se produisant sur la plus grosse scène du festival. Preuve en est : la fosse s’étend sur une distance impressionnante. Quand les lyonnais du Peuple investissent enfin les lieux, les cris foisonnent et les bras se lèvent. Ca y est, c’est parti pour une bonne heure et demie de son. Les titres s’enchaînent et retracent la discographie du groupe : « PH Theme » et « Herbman Skank » de Triple Zero, «Honesty » et « Mission » de Cube, ainsi que le mythique « No Escape » de PH Test / Two, en morceau de rappel explosif. La mixture que nous délivre le Peuple mélange habilement l’electro avec le hip-hop, ou encore la drum’n’bass avec le jazz. Le groupe nous révèle également quelques extraits de son nouveau disque, Radio Blood Money, avec les titres « Dope Beats », « Plastic People » et une instrumentation drum’n’bass sautillante. Cet avant-goût suscite la curiosité : on en veut plus, le public en redemande. Sur l’ensemble du set, on soulignera tout particulièrement le flow impressionant de MC JC 001, mais aussi l’apparition non moins remarquée de Sir Jean, ancien chanteur du groupe défunt Mei Tei Shô.
Le dernier concert terminé, c’est avec le sourire que je me dirige vers la sortie. Néanmoins, la soirée n’est pas finie pour le public des Solidays : un plateau de DJ’s attend les plus motivés, avec au programme Mehdi Addab, DJ Moule et Missill. Je suis attendu ailleurs alors c’est avec regret que je quitte les lieux. Espérons que la prochaine édition du festival soit encore meilleure !