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Zenzile – Berlin

zenzile-berlinZenzile est insaisissable. L’industrie du disque est au plus mal, le conformisme musical semble progressivement s’imposer en norme. Le groupe Angevin poursuit pourtant son évolution, muant de disques en disques au gré des envies. Vieux briscard de la scène hexagonale, le quintet reste l’un des précurseurs du mouvement dub tricolore. Une position « confortable » qui ne l’empêche pas de s’imposer en électron libre et de prendre son public à contrepied. Electric Soul marquait un certain retour aux sources,  Berlin s’oriente aujourd’hui vers des horizons musicaux entièrement nouveaux. Imaginé comme l’habillage sonore non officiel d’un docu-fiction de Walther Ruttmann – Berlin : la symphonie d’une grande ville –, ce nouvel opus déroule une série de compositions bardées de contrastes passionnants.

Le ciné-concert est un concept casse-gueule par excellence. La déconcertante facilité avec laquelle Zenzile s’est par le passé prêté à l’expérience tient probablement dans l’aspect protéiforme de sa musique, et ce depuis les premiers albums. L’écriture du groupe ne s’impose aucune barrière, emprunte aussi bien à l’électronique qu’à la pop ou au reggae. Les musiciens privilégient en effet la notion de « voyage » à toute recherche de construction normée. Si son travail abandonne en accessibilité ce qu’il gagne en originalité, l’approche offre au groupe un potentiel de réinvention infini. Berlin se profile à ce titre comme une nouvelle remise en question, énième renaissance faisant fit des acquis pour dessiner un univers inédit. Ce « faux » ciné-concert est un exercice de style regorgeant d’influences, de détails, de subtilités instrumentales. En optant pour une formule entièrement instrumentale – alors même qu’Electric Soul misait ses atouts sur les collaborations vocales –, Zenzile livre en onze compositions un trip halluciné et hypnotisant.

Berlin est un disque épidermique. Zenzile semble y explorer avec brio la musique des seventies, sans pour autant sombrer dans l’hommage poussif et vieillot. Le tout emprunte de ci et là : un soupçon de jazz, un louche de pop atmosphérique, une larme de post-rock labyrinthique. Le quintet imprime cependant sa patte, son âme et sa personnalité sur les compositions. L’électronique est utilisé comme un liant, le groupe usant des samplers, boucles aliénantes et autres synthés pour installer une ambiance à la fois planante et dynamique. La basse contribue indiscutablement à l’efficacité de l’ensemble en installent une rythmique groovy qui contrebalance furieusement l’aspect parfois robotique et clinique des machines. Brillant.

Berlin est une œuvre d’art. Concis mais accrocheur de bout en bout, ce nouvel opus tient du coup de maitre. Zenzile est décidément l’un des phénomènes musicaux les plus excitants de sa génération.

.: Tracklist :.

01. Der Zug
02. Die Architektur
03. Die Strasse
04. Die Fabrik
05. Die Laden
06. Die Bourgeoisie
07. Der Verkehr
08. Der Kindergarten
09. Die Brucke
10. Die Freizeit
11. Der Tanz

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