Dimanche 26 août. On revient au Domaine national de St-Cloud pour cette dernière journée de Rock en Seine : c’est parti pour dix heures de concerts et de sons en tous genres. Le soleil et la bonne humeur sont toujours au rendez-vous et les festivaliers sont prêts à s’en mettre plein les oreilles.{multithumb}
14H. Les anglaises de Bat For Lashes ont l’honneur d’ouvrir le bal. Accompagnée de ses partenaires de scène (Ginger Lee, Abi Fry et Lizzy Carey), l’incroyable Natasha Khan nous introduit à sa musique enivrante et énigmatique. « Horse and I », « Sad I», « Prescilla »… Les titres de l’album Fur and Gold, nés des aspirations personnelles de la demoiselle s’enchaînent et donnent vie à un univers sonore aux influences multiples. Que ce soit au clavecin, au piano ou aux guitares, cette dernière captive la foule, qui apparaît comme subjuguée. L’atmosphère se fait à la fois dangereuse et mystérieuse, touchante et éprouvante. En toute complicité, chacune des musiciennes contribue à donner forme aux obsessions de la belle et à nous souffler de l’or dans les oreilles. On ne s’étonne donc pas des que chanteurs comme Thom Yorke, Björk (à qui est souvent comparée Natasha Khan) ou Devendra Banhart, comptent parmi les fans de cette artiste incroyable.
14H45. Un peu de world music à Rock en Seine, c’est possible. C’est ce que nous prouve Daby Touré (The Horrors ayant annulé leur venue pour cause d’accident), moitié du groupe Touré Touré, avec son pop-rock aux influences africaines. Invité en 2004 à faire la première partie de Peter Gabriel, le chanteur-guitariste mauritanien nous fait découvrir les chansons métissées de son nouveau disque, Stereo Spirit. Les mélodies sont accrocheuses, les rythmes dansants. Le public est plutôt réceptif et célèbre joyeusement ce mariage musical entre l’afrique et l’occident.
17H50. C’est au tour des quatre américains de Kings of Leon de nous montrer que le rock n’est pas mort, mais aussi que Nashville n’est pas que la capitale de la country. Sur scène, les trois frères Folowills, accompagné de leur cousin à la guitare, livrent une musique puissante et variée, aux riffs ravageurs et aux rythmiques musclées. En jouant plusieurs morceaux de ses trois albums (Youth and Young Manhood, Aha Shake et Because of the Times), le quatuor emmène les festivaliers sur une autoroute sonore à 200 à l’heure. Des titres tels que « Charmer » et « The Runner » mettent en avant les prouesses vocales du chanteur Caleb, alors que d’autres comme « McFearless » et « Black Thumbnail » nous poussent à nous secouer frénétiquement. Le public est à fond, il en redemande. L’excitation est là et n’est pas prête de retomber.
18H50. Just Jack, alias Jack Allsop, c’est un savant mélange de rock, de trip-hop et d’electro. En live, c’est un cocktail qui se révèle être explosif. Sous le prisme d’Overtones, second opus du jeune londonien, le set emmène la foule à danser sur des tubes comme « Beauty Disco Friends », « I Talk so Much » ou encore « Glory Days ». Le désormais très connu « Writer’s Block » est même repris en chœur par un grand nombre de personnes. Cette prestation vient confirmer le fait qu’ « en live, c’est toujours mieux ».
19H40. On retourne à la Grande Scène car comme tout amateur d’electro 90’s, on veut voir Faithless. Ceux qui ne se sont jamais épris du fameux « Insomnia » ou qui n’ont jamais pensé que « God is a DJ » durant leurs années d’adolescence trouveront probablement le groupe ringard. Pour les autres, le retour de ce collectif emblématique de la techno anglaise est un pur bonheur. Quand le chanteur Maxi Jazz, la claviériste Sister Jazz et l’homme-machines Rollo font leur apparition, l’ovation se fait générale. : le public hurle, il les acclame. Ca y est, on replonge dix ans en arrière et on redécouvre les prémisses de la house, le big-beat, la trance et la jungle. En un mouvement commun, chacun se met à sauter, ferme ses yeux et se tortille au gré des rythmes et des synthés. Le flow de Maxi Jazz, quant à lui, nous conduit à rêver d’un monde meilleur, où le ciel serait acide et où la liberté serait de mise. A la fin du show, la nostalgie se dissipe et la foule raterrit. Bienvenue dans les années 2000.
21H30. Depuis déjà une bonne heure, les festivaliers tentent de s’approcher au maximum du devant de la scène. On pousse, on se tasse et tout cela pour une seule et même raison : voir Björk de près. La fosse se transforme alors en une gigantesque marée humaine et attend l’arrivée de la chanteuse. Lorsque cette dernière apparaît enfin aux yeux de tous, dans le décor exotique et coloré mis en place, un seul et même cri collectif se fait entendre. L’enfant du rock et de la techno est là, bien vivante, et nous prouve que son statut d’icône musicale est justifié. Elle chante, elle hurle, elle susurre… Björk maîtrise parfaitement sa voix et réussit à donner vie aux différents mondes qui l’habitent. A travers ses chansons, on passe d’univers émotifs (« Hyperballad », « Joga ») à des terrains plus industriels (« Hunter », « Army of me »), d’un esprit revendicateur (« Declare Independance ») à un instinct plus tribal (« Earth Intruders »). La princesse islandaise nous fait principalement goûter au charme sauvage de son dernier album Volta, mais n’oublie pas d’agrémenter le tout de saveurs diverses et tirées de ses autres disques. En une heure et demie de live, Björk aura r&e
acute;ussi à nous démontré sa magie.
Les concerts qui ont eu lieu durant cette journée ont prouvé que Rock en Seine pouvait être considéré comme l’un des évènements incontournables de la pré-rentrée.