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Report Peter Doherty and The Puta Madres au Bataclan le 15 mai 2019

L’enfant terrible de la pop anglaise, le poète et compositeur de génie, Peter Doherty, a sorti le mois dernier un nouvel album Peter Doherty & The Puta Madres, enregistré en live et en seulement quatre jours dans une maison de famille à Etretat en Normandie.  The Puta Madres, né d’une rencontre à Barcelone avec le batteur, Rafaël, c’est également la claviériste française Katia de Vidas, la violoniste Miki Beavis, le bassiste Michael « Miggles » Bontemps et le guitariste Jack Jones.

La tournée du groupe pour défendre l’album passait par le Bataclan le 15 mai dernier. Peter Doherty, on adore ou on déteste mais il ne laisse pas indifférent et c’est sans doute ce qu’un véritable artiste peut espérer de mieux. Le public a répondu présent et la salle était pleine à craquer pour accueillir Peter et sa bande, quelques semaines après leur passage à la Maroquinerie

Très élégant et “so british” dans son costume cravate, Peter débarque sur la scène du Bataclan suivi par son chien qui est bien vite renvoyé vers les coulisses ! C’est une entrée un peu étrange, en pleine lumière, chacun attend que l’autre s’installe, un peu comme si le public n’était pas là. Si certains groupes travaillent beaucoup leur arrivée sur scène, là ce n’est clairement pas le cas ! C’est avec un titre du dernier album, une reprise des Libertines, “All at Sea”, que le concert commence. Peter ne semble pas très à l’aise durant les premières minutes du concert. Il va sortir un mouchoir et s’essuyer le nez au milieu de la chanson, ça je crois que je ne l’avais encore jamais vu sur scène ! C’est de toutes façons ce que l’on aime (ou pas) chez Peter Doherty, le live pas millimétré, pas formaté, la vie tout simplement.

Les paroles du deuxième titre “Hell to Pay at the Gates of Heaven” résonnent tout particulièrement dans cette salle où l’horreur s’est abattue un soir de novembre 2015 « come on boys choose your weapon J-45 or AK-47 » pendant que le public reprend en chœur le refrain de la chanson, Pete va poser sa guitare et se désaltérer (et manifestement son gobelet n’est pas rempli d’eau !) et attaque à l’harmonica l’intro de “Narcissistic Teen Makes First XI”, tirée du dernier album, à la fin de laquelle il va retirer sa cravate signe que la température commence à monter dans la salle.

Le concert continue avec “Who’s Been Having You Over” du dernier album. La complicité entre Peter et son guitariste crève les yeux. Le titre se termine avec Pete statufié tenant son micro dressé. Dans le pit photo, on se réjouit d’avoir eu droit à ce 4e titre alors qu’il n’en était prévu que trois pour les photos.

Pendant que Jack Jones fait résonner les premières notes de “I Don’t Love Anyone (But You’re Not Just Anyone)” sur sa guitare, Pete va s’asseoir un instant à côté de la batterie, il semble avoir très chaud, la veste ne va pas tarder à suivre le même chemin que la cravate ! Katia de Vidas, la claviériste aux pieds nus, à sorti un petit xylophone, Pete se ballade pied de micro sur l’épaule, va t il le jeter dans la fosse comme en 2016 ? Et non, il s’est assagi manifestement et je suis un poil déçue. La veste tombe, dévoilant des bretelles rouges sur une chemise blanche, Peter reprend sa guitare pour “Kolly Kibber” sur laquelle on le verra tour à tour se prosterner au sol, sauter avec son guitariste et ce très joli moment à la fin, lorsque Jack Jones approche sa guitare pour que ce soit Pete qui fasse résonner la dernière note et va ensuite déposer un baiser sur sa joue.

Le concert est un peu calme pour le moment, à l’image de ce dernier album, tout en délicatesse. Si ces ballades poétiques sont très agréables à écouter, sur scène c’est un peu plus compliqué. On est quand même bien loin de l’énergie des Libertines. Et le violon manque. Particulièrement sur “Travelling Tinker” même si la fin du morceau offre un joli moment avec Peter et ses deux guitaristes jouant tournés vers le batteur pendant que la claviériste continue à égrener les notes de la mélodie.

Les titres s’enchaînent. Peter s’amuse avec son micro et penche parfois dangereusement vers le sol mais il se redresse à chaque fois et on ne sait trop s’il a trop bu ou si c’est juste une attitude. La première heure du concert se termine sans coup de folie, avec “Someone Else to Be by”, une reprise du Velvet (“Ride into the sun”), rebaptisée. Peter lève son verre vers le public avant de quitter la scène suivi de sa troupe, Jack Jones brandissant sa guitare vers public.

Après une courte pause, le groupe va revenir sur scène et interpréter encore cinq titres, dont la poétique ballade “Paradise is under your nose”, que Peter va presque intégralement interpréter les yeux dans les yeux avec Jack Jones, partageant le micro avec le guitariste, qui chante également.

Lorsque retentissent les premières notes du très punk rock “Fuck forever”, le public pousse des cris de joie. Sur scène comme dans la fosse, une belle énergie pour ce titre des  Babyshambles et un joli moment avec ce gamin d’une dizaine d’années, bretelles rouges et tee shirt du groupe, qui va monter sur scène, danser et chanter avec Peter puis se jeter dans les bras de chaque membre du groupe, totalement à l’aise sur la scène du Bataclan. C’est “Albion”, un autre titre de la période Babyshambles, qui va clôturer ce concert, chanté à l’unisson par le public. Peter a sorti sa guitare folk pour ces derniers titres et Katia joue de l’harmonica, décidément elle sait jouer de tous les instruments !

Le public applaudit longuement, Peter est parti, reste ses musiciens qui saluent le public, souriants, heureux. 
Pete Doherty s’est assagi et j’avoue avoir été un poil déçue par rapport à 2016 où son comportement totalement imprévisible m’avait à la fois sidérée et enchantée. Le dernier album est tout en douceur, peut-être parce que le poète a trouvé un équilibre et une certaine forme de sérénité. Alors même si on peut regretter l’énergie des Libertines et la folie d’antan, Pete Doherty nous offre quelques jolies ballades poétiques servies par sa voix inimitable et le talent de ses musiciens. Un regret tout de même, l’absence du violon sur la scène du Bataclan.

Set-list : All at Sea / Hell to Pay at the Gates of Heaven / Narcissistic Teen Makes First XI / Who’s Been Having You Over / I Don’t Love Anyone (But You’re Not Just Anyone) / The Whole World Is Our Playground / Kolly Kibber / Travelling Tinker / Shoreleave / Last of the English Roses / Someone Else to Be by / You’re My Waterloo / The steam / Paradise is under your nose / Fuck forever / Albion

Un grand merci à Marion pour l’accréditation !

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