Dans le cadre du festival Maroq’n’roll, trois groupes se produisent ce soir dans la petite salle de la rue Boyer. Le public aura sa dose de hard rock avec Sna Fu, de punk californien avec Burning Heads et d’anarcho punk à tendance ska avec Innerterrestrial. Le public du dimanche soir, un peu froid, va vite se dérider ! {multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
La soirée commence avec Sna Fu et son « hard rock’n’roll » qui envoie la sauce. Avec des breaks ultra efficaces, des compositions travaillées pour la scène et des musiciens qui n’hésitent pas à exploiter l’ensemble de l’espace scénique, on obtient un quintet qui nous surprendra toujours. Nous les avions déjà rencontré au Trabendo et à la Flèche d’Or. A chaque concert, une surprise. Le groupe est visiblement en forme ce soir même si le public, essentiellement composé de punks, est venu pour applaudir les deux formations qui suivent. On retiendra surtout de ce concert le fait que deux nouvelles compositions ont été jouées. Dans la lignée du premier album, il va falloir s’attendre à un deuxième opus en 2009 sous forme d’une grande baffe.
Les Burning Heads ne sont plus à présenter. Avant-garde du punk à roulettes en France, ils sont profondément inspirés par les groupes d’Outre-Atlantique. Leur parcours artistique depuis 1988 est exemplaire. La même énergie et la même sincérité sont toujours au rendez-vous vingt ans plus tard. Le groupe nous offre un concert agréable grâce à un subtil mélange de titres punks issus des premiers albums et des morceaux plus dub extraits d’Opposite 1 et 2. « SOS », « Who wants to know » ou « Hey you » restent des titres incontournables sur lesquels le public s’enflamme au quart de tour. Le moment phare de la soirée sera une reprise de « No way » des américains The Adolescents, présente sur l’album Escape. Les mains se lèvent, les pogos redoublent, le public ne s’y trompe pas, les Burning Heads sont toujours les rois.
Fin de soirée, Innerterrestrial monte sur scène. Le trio londonien bénéficie d’un large parterre de punks venus pour l’applaudir. Clairement anarchiste et nihiliste, le combo délivre un set au message politisé. Tant qu’on adhère au discours, c’est ce qui fait l’intérêt du concert, plus que les mélodies. On est loin de la prestation extrêmement carrée des deux groupes précédents. Le mélange entre punk, hardcore et ska reste pourtant efficace avec quelques compositions très sautillantes. Innerterrestrial jouera d’ailleurs quelques titres de son nouvel album, prévu pour l’été. Le public répond bien et un véritable dialogue s’installe entre les musiciens et les spectateurs.
Au final, chacun aura pu trouver son bonheur dans les compositions de ces trois formations très différentes. Une affiche éclectique, de qualité.