As The Stars Fall n’est pas vraiment un groupe. As The Stars Fall est obscur. Du logo jusqu’à leur site internet. Difficile d’en apprendre beaucoup sur cette entité. As The Stars Fall, sur le papier c’est trois mecs. En concert, on retrouve un type et une nana. Nous sommes un samedi soir à Paris en avril. Il fait chaud, on sonne pour entrer dans une salle. C’est une première. Cour intérieure aux accents oniriques, accueil sympathique, bienvenue à la Loge !
A l’intérieur, moins d’une centaine de places prévues, sur des bancs, des coussins. En face un écran éclaire les visages hagards. Deux claviers, deux ordinateurs portables et quelques connectiques délimitent l’espace scénique. Quel drôle de spectacle se trame donc ici ?
As The Stars Fall n’est pas un groupe non, c’est un univers. Celui-ci se met en marche dès les premières nappes de synthé, les premières bribes d’électroniques, les premières images en fond sonore. Survive. Ce sera le leitmotiv de toute une traversée incertaine, vagabonde, existentielle dans l’univers de As The Stars Fall.
Les étoiles tombent et pourtant les rêves naviguent dans la salle. Peu de mouvement mais tellement d’énergie qui se diffuse, se propage. Quelques notes de guitare, un soupçon de distorsion, un son calibré au millimètre et des images d’une beauté époustouflante. Faites d’un rien, un simple regard, quelques motivations, une idée.
As The Stars Fall, c’est tout simplement la sûreté rassurante de décoller pour un autre monde, en apesanteur, dans un paradis artificiel sans drogue ni vilain réveil, mais simplement entouré de la puissance d’une musique ravageuse, dévastatrice par sa beauté et sa finesse. Survive résonne en écho dans nos crânes et on peut simplement se demander oui, comment continuer en dehors de ces murs sans revoir ses convictions, son sens des priorités. Plus que de musique, As The Stars Fall parle à l’âme, parle de l’homme. Et plus précisément de la vie, de l’expérience, de l’initiation. As The Stars Fall nous invite à nous connaître nous-même, de notre adolescence obscure, à se chercher, jusqu’à notre prime jeunesse, les premières fois qui durent toute une vie, les étoiles dans les yeux, les premières larmes, mais aussi apprendre à se relever.
As The Stars Fall est beau comme le bruit d’une ville la nuit, à déambuler dans la fraîcheur du soir, seul ou non, parcourant les phares qui peuplent les ombres et laissent le vent bruisser à nos oreilles. Presque plongé dans le noir, livré à notre enivrance, les yeux rivés sur l’écran, des dizaines d’images se succèdent et les secondes défilent bien trop vite. La musique se diffuse encore à nos oreilles et l’aiguille peine à faire un tour du cadran que le groupe salue déjà, tout ému, présentant à peine son deuxième concert.
S’ensuit une présentation de leurs clips, voyages contemplatifs, scénarii minimalistes mais ô combien explicites, plongée supplémentaire dans le pays du groupe, simplement magique, onirique à faire basculer des frontières, des pans entiers de murs pour s’égarer dans la nature sauvage, au milieu du ciel ou parmi la foule humaine, à la rencontre de soi et des autres.
As The Stars Fall est un petit bijou à préserver du quotidien et de l’habitude, une prise de risque dans le monde musical, le basculement total vers un ailleurs auditif qui imprime sur la rétine une vision pure et immense, à 360° de tout ce qu’il reste à découvrir…
Fermez les yeux, laissez-vous emporter…
Article et photos : Ugo Schimizzi
Plus d’informations sur All The Stars Fall :
http://www.asthestarsfall.com/