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Mark Lanegan – Gargoyle

Mark Lanegan est l’un des artistes les plus prolifiques de ces deux dernières décennies. Un bref résumé de sa biographie suffit pour s’en convaincre : Kurt Cobain fit ses armes à ses côtés au sein du quatuor The Jury, il fut à la fois une figure emblématique du grunge (The Screaming Trees) et de la scène californienne (Queens of the stone age), il cumule plus d’une centaine de productions depuis 1989. Ses productions récentes s’articulent entre son groupe (Mark Lanegan Band) et sa mise en scène en solo, deux manières de mettre en avant la marque de son succès : sa voix de crooner abyssale. Après un hiatus de huit années au cours desquelles il multiplie les projets (notamment avec Greg Dulli et Isobel Campbell), Mark Lanegan revient en 2012 avec un album majeur, « Blues Funeral », qui lui redonne un certain élan sur la scène internationale. Deux ans plus tard, « Phantom Radio » révèle l’intérêt du Lord pour des sonorités plus électroniques au penchant new wave. La dixième production du Mark Lanegan Band, « Gargoyle », est donc un album qui s’inscrit largement dans cette dynamique, c’est-à-dire, à la fois au sein d’un renouveau instrumental puisque le band s’éloigne peu à peu des contrées rock-blues qui ont marqué ses débuts, et un album qu’on imagine avoir été écrit en grande partie sur la route.

Le titre d’ouverture, « Death’s Head Tattoo », illustre parfaitement ce que l’on pouvait attendre de Mark Lanegan en 2017. Le timbre profond du maître récitant un texte subtil s’évapore dans des nappes électroniques alambiquées, tandis qu’en arrière plan une guitare électrique s’éreinte sans jamais prendre le dessus. Un magnifique titre dark new wave qui trouve son écho dans le premier single de cet album, « Nocturne », dans lequel il est difficile d’identifier des points de comparaisons tant Mark Lanegan y incorpore des influences éparses. Un morceau tel que « Sister » est beaucoup plus direct, rappelant la nostalgie du chanteur pour les crooners d’après-guerre, et qui le rapproche systématiquement de Nick Cave, tant leurs voix ténébreuses et leurs univers sombres sont similaires. Mark Lanegan n’est franchement pas connu pour l’optimisme de ses chansons, néanmoins il sait sublimer ses compositions de contre points lumineux à la manière du Clair-Obscur de Rembrandt. En ce sens, « Beehive », deuxième single racontant les expériences psychédéliques du chanteur avec du miel hallucinogène, s’orchestre de manière radieuse autour d’un riff répétitif et empli de réverbérations. On retiendra aussi, « Emperor », magnifique morceau blues-rock comme seul Mark Lanegan sait les produire. Ce titre au swing calme et subtil devient terriblement addictif au fur et à mesure que le couple guitare/voix s’épanouit sur une base rythmique simple, comme aux plus beaux jours grunge de Mark Lanegan. Enfin, « Drunk on destruction » et « Old Swan » sont des compositions qui ressuscitent les stéréotypes instruits depuis « Phantom Radio » avec des mélodies synthétiques entre new wave et krautrock.

Ainsi, Gargoyle est un album appréciable qui offre un peu plus de variété à l’auditeur que « Phantom Radio », et devrait trouver un écho favorable auprès de son public tant la rigueur de composition révèle la maturité de Mark Lanegan.

.: Tracklist :.
1. Deaths Head Tattoo
2. Nocturne
3. Blue Blue Sea
4. Beehive
5. Sister
6. Emperor
7. Goodbye To Beauty
8. Drunk On Destruction
9. First Day Of Winter
10. Old Swan

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