Pour qui connait un peu la scène punk en France, lorsqu'on évoque P.O. Box, la première image qui vient est celle d'une tournée monstrueuse : plus de vingt-cinq pays visités en neuf ans d'existence. Mais à l'inverse, les albums sont rares. Un seul était sorti jusque-là, … And The Lipstick Traces, en 2006. Suffisant pour drainer encore d'autres personnes vers la fosse. P.O. Box s'attaque donc à un album dangereux, le deuxième, pour montrer tout ce qui a pu être appris depuis trois ans.
Chez P.O. Box, rien ne change vraiment entre 2006 et 2009. Dès le top-départ sur « So Mylgram Knew It », le mot d'ordre est le même : une base punk et l'utilisation de cuivres en pur complément. Pourquoi vouloir changer de toute façon ? Car le groupe prouve encore l'efficacité de ses compositions et l'énergie qu'ils sont capables de communiquer au public (comme pour « I Refuse All Qualms » aux chœurs addictifs). Même les changements de registres sont quasiment identiques au premier opus. Ainsi, la 4ème piste lorgne vers une sorte de dub hybride, en introduction, pour devenir un des titres les plus réussis, suivi d'un brûlot lancé en une minute à la Kid Dynamite. Le final est lui une nouvelle fois assez calme, acoustique en l'occurrence. Le seul changement étant que le blanc est une véritable piste avant le morceau (non) caché.
Mais si c'est une restitution globale de ce qu'a déjà pu faire P.O. Box, il y a tout de même quelques changements notables. Tout d'abord, la voix du chanteur a pris plus d'assurance. Elle s'attarde un peu plus dans les cris et semble sortir encore un peu plus des tripes qu'avant, tout en conservant une capacité d'adaptation au ton d'un morceau assez incroyable. En appui, les chœurs font et défont les morceaux plus qu'auparavant. Utilisés généralement au bon moment, sans que ça devienne automatique, ce sont souvent eux qui impulsent les refrains les plus marquant de l'album (« We Rise Up And We Say No » ou « And The World Collapses »). Plus anecdotique peut-être, au final, il y a aussi un caractère politique qui apparaît de façon plus explicite par un lexique revendicateur, l'affirmation d'un nous (« We, The People »), d'un réveil des consciences nécessaire… ou simplement avec la pochette.
En bref, In Between The Lines est un album toujours dans la même veine, un ska-punk aux frontières plus grandes que la France, mais plus abouti. Rien que la longueur des composition, quand sur ..And The Lipstick Traces, les titres dépassaient rarement les 3 minutes, ici c'est exactement l'inverse (ça va même jusqu'à 5min21).Paradoxalement, le live semble avoir pousser le groupe à fouiller un peu dans ses retranchements une fois en studio. Mais toujours sans perdre en intensité. Ça s'écoute d'une traite. Il en ressort donc plutôt une grande homogénéité, sans chanson qui se démarque nettement, que ça soit en mal.. ou en bien.
.: Tracklist :.
01. Everything's so wrong
02. So Mylgram knew it
03. I refuse all qualms
04. The legacy of the lie
05. 59'99'
06. We, the people
07. Skinocracy
08. I want a steady revolution
09. We rise up and we say no
10. Mesmerize the masses
11. Going to the court
12. Awaking the world's conscience
13. And the world's collapses
14. –
15. D/E/A/D