La recette de notre sélection d’avril = une larme d’indie-punk, un nuage de grindcore, un soupçon de hardcore et une lichette de thrash metal. Le tout se sert frappé évidemment…
Pup – Morbid Stuff
Tout le monde (ou presque) adore le 3e album de Pup. A leur dernier concert à la Boule Noire, le public était aussi hétérogène qu’enthousiaste. Pas d’exception chez Vacarm, où ce sont les chouchous du moment. Éva et Sébastian les ont interviewés récemment pour parler notamment de la scène punk actuelle. Et la place qu’occupent les Torontois sur cette scène devrait se renforcer encore avec cet album qui place la barre très haut. En regardant la pochette d’un œil distrait, on imagine d’abord un album festif. Et à l’écoute, c’est la même impression : les rythmes sont soutenus, entraînants, les mélodies accrocheuses avec des choeurs omniprésents. Néanmoins, en y regardant de plus près, les personnages ont des couteaux sur la pochette, les couleurs sont un peu ternes. Et comme un écho, les thèmes récurrents des chansons sont la séparation, la déprime, la lassitude et la colère. Peu importe, nous ne retiendrons que le positif : tout est ultra énergique et emballant, que ce soient la batterie qui s’affole dans Free At Last, les riffs de guitare trippants et le joli accordéon final de Scorpions Hill, les choeurs rageurs de Sibling Rivalry… Rien à jeter dans cet album qui nous laisse ivre de plaisir.
Sorti le 05 avril 2019 chez Rise Records
.: Tracklist :.
1.Morbid Stuff
2.Kids
3.Free At Last
4.See You At Your Funeral
5.Scorpion Hill
6.Closure
7.Bloody Mary, Kate and Ashley
8.Sibling Rivalry
9.Full Blown Meltdown
10.Bare Hands
11.City
Theories – Vessel
Pour leur 2e album, les Seattlïens de Theories ont tout remis à plat : changement de chanteur, ajout d’un second guitariste et mise en place d’un chant à 3 voix. À l’arrivée, Vessel est ultra brutal, chaotique, extrême et repousse les limites du genre. Le visuel est raccord : le groupe a publié récemment le clip I Will, très esthétique mais qu’on vous laisse rechercher de votre côté sur le web tant il est gore et choquant… Theories explique ainsi les origines de toute cette rage = la pollution de l’eau et de l’air, la crasse des réseaux sociaux, les foules manipulées et divisées. Et aussi parce qu’on meurt… Car oui, les grinders ont de l’humour. En témoigne leur slogan “Make America Grind Again”, ou bien les montages photos décalés de leur page Facebook. Pour un album de deathgrind, les titres sont longs (4 minutes en moyenne), ne sont ni répétitifs, ni ennuyeux, grâce à une bonne dynamique et une mise en place savoureuse. Nos confrères de Cvlt Nation affirment qu’il s’agit probablement du meilleur album grind 2019 à ce jour. Nous sommes bien tentés de les suivre. En plus, pour les amateurs de LP, leurs vinyles ont l’air plutôt racé.
Sorti le 12 avril 2019 chez Corpse Flower Records
.: Tracklist :.
1.Human Vessel Cell
2.Harvest
3.Ill Will
4.Undertow
5.-
6.Lamprey
7.Slow Poison
8.Hospital Hangover
9.Taking Up Space
10.Hollow
American War Machine – Unholy War
Soyons francs et honnêtes, ici on ne révolutionne pas le genre. Dès la première écoute, tout un tas de références nous viennent en tête : Hatebreed, Sick Of It All, The Exploited, Biohazard… mais là n’est pas le plus important. American War Machine, c’est du pur hardcore punk, dans tout ce que le genre a de meilleur à offrir. Le son est sec, abrupt. Unholy War dépote, cogne fort, et groove quand il faut. Les rythmes sont nerveux, les guitares grinçantes, la voix implacable. Ce supergroupe de Boston connaît bien le job. On y retrouve des membres de Slapshot, Agnostic Front, Blood For Blood et Intent To Injure. Et sans surprise, le nom du groupe est complètement ironique. Pour preuve, le clip effrayant de Unholy War illustre la sauvagerie des armes de guerre, dont le raffut couvre partiellement la musique. Au second amendement, nous préférons sans aucune hésitation leur machine de guerre hardcore.
Sorti le 12 avril 2019 chez Bridge Nine Records
.: Tracklist :.
1.Intro
2.Unholy War
3.Hurling Cataclysms
4.Bullet In The Head
5.Farther To Fall
6.Becoming Death
7.Assimilated
8.Live Free
9.Calcified Eye
10.Prey Drive
11.Beautiful Death
12.Hammer Down
Exumer – Hostile Defiance
Pour finir, un album qui fleure bon le thrash metal des années 80. Normal, car Exumer a été formé en 1985. Après 2 albums, le groupe s’est arrêté en 1991. Puis, les Allemands ont véritablement relancé leur carrière en 2008. Là encore, plus d’efficacité que d’originalité. Avec le son des guitares, le jeu de la batterie, un « quasi-sosie vocal » de Tom Araya au chant, l’ensemble est une vraie machine à remonter dans le temps. Cependant, nous n’allons pas nous en plaindre, bien au contraire. Tout est de très bonne tenue, mélodique, agressif et bénéficie d’une production léchée. Le titre de l’album Hostile Defiance fait référence à une maladie mentale : le trouble oppositionnel avec provocation (TOP), un ensemble de comportements négativistes, hostiles ou provocateurs envers des figures autoritaires. Exumer l’utilise comme allégorie, pour définir la politique du groupe refusant de se plier aux tendances du genre. Le secret d’une longévité réussie ?
Sorti le 05 avril 2019 chez Metal Blade Records
.: Tracklist :.
1.Hostile Defiance
2.Raptor
3.Carnage Rider
4.Dust Eater
5.King’s End
6.Descent
7.Trapper
8.The Order of Shadows
9.Vertical Violence
10.Splinter
11.He’s a Woman – She’s a Man (Bonus Track)
12.Supposed to Rot (Bonus Track)