Depuis quelques années, le label Trustkill Records s’est fait le spécialiste d’un metal hardcore tantôt bien buriné, souvent orienté vers des sphères metalcore plus accessibles. A cheval entre les deux, Too Pure To Die, en directe provenance de Des Moines dans l’Iowa, compte bien s’imposer plus sérieusement sur la scène américaine avec son second album. Distribution à échelle mondiale, production assurée par le tandem Zeuss / Jamey Jasta (leader des virulents Hatebreed), Confess pourrait bien présenter les arguments nécessaires, quatre ans après un premier opus n’ayant bénéficié que d’une distribution confidentielle.
Avec trente petites minutes pour onze morceaux, Too Pure To Die emballe rapidement ses inspirations. Pas de détours inutiles, le quintet bastonne ses compositions avec une volonté de défourailler sec et n’outrepasse de ce fait rarement les trois minutes. Confess ne fait pas preuve d’un véritable aspect novateur, mais parvient à se hisser sans mal aux côtés des plus dignes représentants d’un mouvement metalcore à la formule usitée jusqu’à la moelle. Le quintet présente en effet les mêmes qualités qu’un Eighteen Visions des premiers albums, et parvient à équilibrer les éléments hardcore à des mélodies finement ciselées sans pour autant les rendre trop prédominantes et pompeuses. Le travail apporté au niveau du chant est à ce niveau plus intéressant que la moyenne, ce dernier restant plus prompt à s’épancher dans des hurlements bien trempés et viscéraux que dans les lignes claires opportunistes placardées sur l’intégralité des refrains. Afin de se dédouaner du schéma habituel couplets hurlés / refrains clairs, Too Pure Too Die laisse les différents registres intervenir tout le long des compositions, les incartades envolées étant la majeure partie du temps utilisées en support (« Confess », « Gotham City », « Rock Bottom »). Ces dernières se montrent donc très courtes, et permettent à Confess de conserver un certain esprit hardcore tout en variant grandement la composition. Une initiative bienvenue qui permet à la formation d’éviter le sentiment de répétitivité qu’aurait pu induire une écriture instrumentale par ailleurs très simplifiée.
Si le disque conserve une grande cohérence et s’assimile très aisément du fait de son aspect relativement concis, Too Pure To Die mise d’avantage sur la dualité de ses parties de chant que sur des canevas particulièrement intéressants. Le groupe applique son art avec le manque de subtilité bien propre au mouvement metalcore, les musiciens usant d’un assemblage des traditionnels riffs acérés renforcés d’un matraquage rythmique en règle. Le quintet n’intégre de ce fait que de rarissimes cassures rythmiques et ne joue à aucun moment sur les ambiances, le timing étant de toute manière très serré (« Trial », « Can I Live »). Textures chargées et frappe martiales sur les couplets, écriture plus épurée sur les refrains, Too Pure To Die applique les fondamentaux du genre sans originalité autre que celle de tenter à l’occasion une échappée en solo plutôt anecdotique, mais néanmoins appréciable au vu du contexte (« One True Thing »). La production reste cependant suffisamment bétonnée pour gonfler l’ensemble aux amphétamines. Groovy et efficace, Confess s’extirpe presque uniquement de la masse grouillante des prétendants au trône du mouvement par son chant très réussi et bien équilibré. Un très bon point déjà rarement attribué aux formations concurrentes.
Confess est un pur produit estampillé Trustkill. Mais sans révolutionner sa sphère musicale, Too Pure To Die s’ingère en une unique écoute et fait preuve de mélodies soignées s’imprimant durablement. Une bonne surprise, bien que ce second opus demeure dans un certain sens dispensable.
.: Tracklist :.
01. Confess
02. My Vow
03. Gotham City
04. Can I Live
05. Saving Grace
06. One True Thing
07. Define Irony
08. Rock Bottom
09. Omerta
10. Trial
11. Find My Way